Longtemps en sommeil en France, après l’énorme rouleau compresseur sioniste qui s’est abattu sur le campus de Paris 6 en 2003*, le milieu universitaire français commence à se remobiliser après les massacres de Gaza. Ci-dessous l’appel au boycott de nombreux universitaires français.
Il faut mettre fin à l’impunité d’Israël
Les témoignages qui s’accumulent montrent à l’évidence qu’Israël a commis à Gaza de véritables crimes de guerre, en affamant, en privant de soins, puis en massacrant, à l’abri de tout regard médiatique, une population dépourvue de tout moyen de fuir ou de se défendre. Les images et les récits qui nous parviennent maintenant sont insoutenables. Il ne s’agit pas là de « bavures » dont se seraient rendu coupables quelques militaires, mais d’une politique délibérée qui relève du nettoyage ethnique. Comme le disait un appel paru dans le Guardian du 16 janvier dernier et signé par 300 personnalités du monde universitaire britannique, l’objectif est bien d’éradiquer les Palestiniens en tant que force politique capable de résister à l’expropriation continue de leurs terres et de leurs ressources.
Il faut mettre fin à l’impunité d’Israël. Ni l’aide humanitaire ni l’appel à prolonger le cessez-le-feu ne suffisent. Le blocus de Gaza doit être levé et Israël, avec ses responsables politiques et militaires, doit être jugé pour crimes de guerre. Nous demandons au gouvernement français et à la population française de prendre toutes les mesures pratiques pour obliger Israël à accepter ces exigences, et en premier lieu d’appliquer un programme de boycott, de cessation des investissements et de sanctions.
Les signataires de ce texte s’engagent à cesser toute collaboration avec les institutions israéliennes participant à l’occupation, et se déclarent solidaires de ceux qui en Israël luttent courageusement pour les droits humains, sociaux et politiques des Palestiniens.
Séraphin Alava, Professeur à l’Université Toulouse 2
Georges Audi, Directeur de recherche au CNRS
Michel Balabane, Professeur à l’Université Paris 13
Viviane Baladi, Directrice de recherche au CNRS
Etienne Balibar, Professeur émérite à l’Université Paris Ouest
Daniel Bensaïd, Professeur à l’Université Paris 8
Tsouria Berbar, Chercheuse à l’INSERM
Rudolf Bkouche, Professeur émérite à l’Université de Lille I
Edgar Blaunstein, Economiste
Michel Bonneu, Professeur à l’Université de Toulouse
Alain Brossat, Professeur à l’Université Paris 8
Eve Caroli, Professeur à l’Université Paris-Ouest, membre de l’Institut Universitaire de France
Hélène Carteron, Ingénieure à l’INSERM, Paris
Sonia Dayan-Herzbrun, Professeure émérite à l’Université Paris 7
Ivar Ekeland, Président honoraire de l’Université Paris-Dauphine
Mireille Fanon-Mendès-France, Juriste, collaboratrice parlementaire
Jacques Fontaine, Professeur à l’Université de Franche-Comté
Dominique Fougeyrollas, Chargée de recherche au CNRS
Nicole Gabriel, Maître de conférences à l’Université Paris 7
Marie-Madeleine Gombert, Chargée de recherche au CNRS
Danielle Haase-Dubosc, Directrice de Reid Hall, Université de Columbia à Paris
Boutros Hallaq, Professeur à l’Université Paris 3
Michael Harris, Professeur à l’Université Paris 7, membre de l’Institut Universitaire de France
Jacques Henry, Maïtre de conférences honoraire, Université de Paris Sud
Bernard Jancovici, Professeur émérite à l’Université Paris Sud
Alain Joxe, Directeur d’Études à l’EHESS
Baudoin Jurdant, Professeur à l’Université Paris 7
Sylvia Klingberg, Ingénieure d’étude à l’INSERM
Lydie Koch-Miramond, astrophysicienne, conseillère scientifique de la Commission à l’énergie
Hubert Krivine, Maître de conférences à l’ Université Paris 6
Michelle Lanmuzel, Professeur de lettre
Pierre Lantz, Professeur émérite à l’Université Paris 8
Ariane Lantz, Professeur honoraire de philosophie
Juliette Leblond, Directrice de recherche au CNRS
Catherine Lévy, Chercheuse au CNRS (Paris I)
Jean-Marc Lévy-Leblond, Professeur émérite à l’Université de Nice-Sophia-Antipolis
Roland Lombard, Directeur de recherche au CNRS, Président du CICUP
Aïcha Maherzi, Directrice de recherche au CREFI, Toulouse
Joëlle Maillefert, PRAG à l’IUT de Cachan
Bernard Maitte, Professeur à l’Université Lille I
Véronique Nahoum-Grappe, Chercheuse à l’EHESS
Annie Najim, Professeure à l’Université de Bordeaux 3
André Nouschi, Professeur honoraire à l’Université de Nice
Olivier Pène, Directeur de recherche honoraire au CNRS
Véronique de Rudder, Chargée de recherche au CNRS
Emmanuel Rollinde, Maître de conférences à l’Université Paris 6
Alain Romey, Professeur à l’Université de Nice-Sophia-Antipolis
Catherine Samary, Maître de conférences à l’Université Paris-Dauphine
Pierre Schapira, Professeur à l’Université Paris 6
Marie-Ange Schiltz, Ingénieure de recherche au CNRS
Geneviève Sellier, Professeure à l’Université de Caen, membre de l’Institut Universitaire de France
Alexis Tadié, Professeur à l’Université Paris 4, ancien directeur de la Maison Française d’Oxford
Françoise Thébaud, Professeure à l’université d’Avignon, membre de l’Institut Universitaire de France
Gérard Toulouse, Directeur de recherche au CNRS, membre de l’Académie des Sciences
Odile Vacher, Maître de conférences à l’Université Paris XI
Eleni Varikas, Professeur à l’Université Paris 8
Tassadit Yacine, Directrice d’étude à l’EHESS
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* En janvier 2003, le Conseil d’Administration de Paris 6 (Jussieu), avait voté, à la majorité des voix, la suspension des relations avec les universités israéliennes tant que celles-ci ne protesteraient pas contre la situation des universités palestiniennes, entravées par l’occupation israélienne.
Un vote approuvé par des intellectuels du monde entier et par des opposants israéliens, qui avait déclenché une agression incroyable de la part des sionistes et de leurs affidés, à commencer par Luc Ferry, le ministre de l’Education de l’époque qui avait osé traiter d’antisémites les membres du CA de Paris 6.
CAPJPO-EuroPalestine
ENGLISH TEXT
Israel’s impunity must end
Reports have made it clear that Israel’s actions in Gaza amount to war crimes: a population denied all possibility of escape or self-defense has been starved, deprived of medical care, and massacred beyond the view of the media. Images and accounts of the results of these actions are now reaching us, and they are frankly unbearable. It is not a matter of « excesses » committed by a few soldiers, but rather of a deliberate policy that borders on ethnic cleansing. To quote a letter signed by 300 British-based academics and published in the Guardian January 16, » The goal of this war has never changed: to use overwhelming military power to eradicate the Palestinians as a political force, one capable of resisting Israel’s ongoing appropriation of their land and resources. »
Israel’s impunity must end. Neither humanitarian aid nor a call to extend the ceasefire will suffice. The blockade of Gaza must be lifted and Israel, together with its political and military leaders, must be tried for war crimes. We ask the French government and the French population to take all practical measures to force Israel to accept these demands, and, first of all, to define and apply to Israel a program of boycott, divestment, and sanctions.
We who have signed this text commit ourselves to cease all collaboration with Israeli institutions participating in the occupation, and declare our solidarity with those who in Israel struggle courageously for the human, social, and political rights of Palestinians.
(list of signatures above)
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CAPJPO-EuroPalestine