Des militants sont intervenus ce jeudi 9 avril au Salon de la Nouvelle Ville qui réunit les élus de l’Ile de France au Parc Floral de Vincennes pour dénoncer la présence des réprésentants de la banque Dexia, invitée à participer au financement des municipalités. En attendant la vidéo, quelques photos et un compte-rendu de cette action citoyenne.
A l’occasion d’un atelier intitulé « Les Maires face aux opportunités de la relance », Patrick Devedjian, ministre chargé de la « mise en oeuvre du plan de relance », ainsi que 4 maires, Dominique Voynet (Montreuil, Verts), Alain Adoubert (Vitry-sur-Seine, PCF), Michel Teulet (Gagny, UMP), et Jacques JP Martin (Nogent sur Marne, UMP), côtoyaient à la même tribune le directeur commercial de Dexia, Jean-Luc Guitard, invité à contribuer à cette « relance ».
Plusieurs militants ont donc pris la parole, tour à tour, en préambule, pour souligner le caractère indécent de la présence de Dexia, banque franco-belge qui finance les colonies israéliennes installées sur les territoires palestiniens, bafouant le droit international et faisant ainsi obstacle à la paix au Proche-Orient (voir ci-dessous le tract distribué aux quelque 200 participants).
Après quelques réponses dans le genre « ce n’est pas le lieu », « ce n’est pas le débat », ou encore une déclaration impudique de Dominique Voynet qui n’a même pas cherché à cacher son absence d’éthique, en affirmant que toutes les banques étaient peu ou prou sujettes à caution et que Dexia n’était donc pas pire (!), aucun des autres élus présents n’a jugé bon de prendre le moindre engagement de respecter le droit international.
Mais ce n’est que partie remise car ils seront amenés à rendre des comptes, que cela leur plaise ou non, aux habitants de leurs communes. Vont-ils accepter de collaborer avec des entreprises qui encouragent la colonisation, ou bien vont-ils suivre l’exemple des 14 maires belges, qui ont déjà voté le boycott de Dexia tant que cette banque finance les colonies israéliennes ?
Les électeurs sont lassés des double discours de tous ces politiciens qui se proclament pour le droit, les attitudes « citoyennes », le bien général, et qui piétinent ces principes dans les faits. Ils doivent le faire savoir.
Tract distribué le 9/4/09
NON A LA COLLABORATION AVEC DEXIA QUI FINANCE LES COLONIES ISRAELIENNES
La banque franco-belge DEXIA finance, via sa filiale israélienne (Dexia Public Finance Israel) , le développement des colonies israéliennes en territoires palestiniens occupés, depuis une dizaine d’années.
Dexia Public Finance Israel, 3ème banque en importance sur le marché israélien du financement des collectivités locales, encourage la colonisation, pourtant contraire au droit international et obstacle majeur à tout accord de paix entre israéliens et Palestiniens.
Cette banque de crédit qui affiche son « idéal » de « développement durable » et qui a signé en 1998 la déclaration des institutions financières sur l’environnement et le développement durable du Programme des nations Unies pour l’environnement piétine au moins deux des principes de ce texte : « Les entreprises sont invitées à promouvoir et à respecter la protection du droit international relatif aux droits de l’homme dans leur sphère d’influence » et « à veiller à ce que leur propres compagnies ne se rendent pas complices de violations des droits de l’Homme ».
Pourtant, le directeur de DEXIA Israël, David Kapah, se vantait le 19 juin 2007 à la Knesset (parlement israélien) se soutenir une dizaine de colonies israéliennes à l’intérieur des territoires occupés :
« Pour nous, la localisation géographique n’est pas pertinente. Au-delà de la Ligne Verte, nous avons octroyé une aide financière ces deux dernières années à Alfei Menasheh, Elkana, Beit-El, Ariel, Beit Aryeh, le Conseil régional de la vallée du Jourdain, Givat Zeev, Har Hevron, Kedunim. Cela veut donc dire que, oui, c’est nous qui les soutenons financièrement, et c’est encore vers nous que l’on vient pour recevoir du crédit. »
Ceci est illégal, car l’article de 49 de la Convention de Genève dit très clairement que « la puissance occupante ne peut déporter des parties de sa propre population vers les territoires qu’elle occupe. »
Sur la base de cet article, le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné à plusieurs reprises la politique d’occupation d’Israel. Quant aux résolutions 446 du 22 mars 1979, 452 du 20 juillet 1979 et 465 du 1er mars 1980, elles dénoncent explicitement les violations de la quatrième Convention de Genève par Israël.
Ce qui a entraîné, en Belgique, une campagne « Dexia out of Israël » et le désinvestissement, à ce jour, de 14 communes belges qui refusent toute coopération avec Dexia tant que cette banque finance les colonies israéliennes.
Nous appelons l’ensemble des élus ici présents et leurs collègues de toutes les municipalités de France, à boycotter la banque DEXIA tant qu’elle viole le droit international et nuit gravement à la paix.
CAPJPO-EuroPalestine