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Legislatives à Agen : une candidate palestinienne pour le NPA

Suppléante au profil atypique, Jamalat Abou Youssef participe à son premier scrutin en France sous les couleurs du Nouveau parti anticapitaliste. Après de nombreux combats en Palestine. C’est dans le journal « Sud-Ouest » !


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Agen vendredi 25 mai 2012 Legislatives_ NPA_ Jamalat Abou Youssef 20120525_photo_JLB_5406 (Borderie Jean Louis)

« Elle est née au milieu de la vigne et des vergers de prunes. À des milliers de kilomètres du Lot-et-Garonne, à Halhoul, près d’Hébron en territoire palestinien. Avant d’étudier la comptabilité à l’université de Bethléem, Jamalat Abou Youssef a connu les travaux des champs sur l’exploitation familiale.

En arrivant en France il y a cinq ans, où elle a suivi son Français de mari, rencontré en Palestine lors de la seconde Intifada, Jamalat est retournée aux champs, comme saisonnière agricole. Aujourd’hui, elle est employée au planning familial d’Agen, « en contrat aidé. C’est le lot d’une femme immigrée. L’accès au travail est difficile, limité à des champs d’action très restreints comme le ménage ou les travaux agricoles. »

Jamalat Abou Youssef a acquis la nationalité française il y a huit ans et est une des rares représentantes des territoires à vivre en Lot-et-Garonne : « Je connais une autre Palestinienne, à Agen. Elle est médecin généraliste mais au chômage… »

Printemps arabes

Son parcours est complexe et riche de nombreux engagements militants, à commencer par celui de la défense des paysans contre la confiscation de leurs terres par les colons israéliens ou son travail au sein d’une ONG palestinienne de défense des femmes travailleuses. Jamalat est une femme de lutte et c’est tout logiquement qu’elle a aussi décidé de s’investir localement en devenant suppléante de Vladimir Belmon, candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) aux législatives sur la circonscription d’Agen-Nérac.

Une suppléante pour le moins atypique si on la compare à ses homologues engagés dans cette course. Jamalat sait pertinemment que le duo n’a aucune chance de l’emporter. Mais qu’importe… « On ne fait pas campagne pour gagner et le changement passe par la révolution des peuples, pas par les urnes. » Des révolutions, elle en a suivi quelques-unes. Les plus récentes datent du printemps arabe. Désormais, c’est la phase tout aussi délicate des élections de l’autre côté de la Méditerranée qui la préoccupe.

Jamalat se décrit comme « une militante internationale ». Elle est donc « aussi concernée par les problèmes locaux : la jeunesse, le droit des femmes, le chômage ou la crise due au système capitaliste » et rappelle que « les questions internationales concernent aussi les Français ».

Paysans locaux

En parcourant les journaux, elle a été surprise de voir que la presse et les partis politiques français consacraient si peu de place à ces questions. C’est finalement dans l’hebdomadaire du NPA qu’elle a trouvé son compte, des prises de position qu’elle partageait sur la mondialisation ou la justice sociale. Longtemps membre de la gauche palestinienne, elle s’était rapprochée du Parti communiste français (PCF) mais n’a pas adhéré à « sa vision trop occidentaliste de la cause palestinienne ».

Aujourd’hui, Jamalat Abou Youssef dit s’inquiéter pour l’avenir de son enfant. « Ici, la situation est plus favorable, reconnaît-elle. Mais comment ne pas penser à ceux qui souffrent en Afrique et dont personne ne parle ? » Localement, en campagne, sa « première pensée va aux paysans ». Du candidat Vladimir Belmon qu’elle soutient, elle se montre assez admirative : « Il est responsable et se sent concerné pour la jeunesse française et l’avenir de son pays. C’est un jeune (il a 20 ans, NDLR) comme il y en a trop peu, un modèle qui travaille et se mobilise. »

L’après législatives

Si elle a voté à la dernière présidentielle, « seulement au premier tour », elle n’attend donc pas grand-chose de ces législatives mais apprécie qu’elles permettent de porter le débat sur des questions trop souvent absentes à son goût. La « situation catastrophique » que connaît aujourd’hui le peuple palestinien, sous la contrainte « d’une occupation sioniste » dont l’emprise grignote le territoire de son enfance, la révolte toujours autant.

Alors, même si son enfant a une vie plus douce ici, une fois les élections législatives passées, la petite famille retournera s’installer en Palestine : « Ça bouge là-bas. Je serai peut-être plus utile. »

Source : http://www.sudouest.fr/2012/05/28/femme-de-luttes-ici-et-ailleurs-726997-4720.php

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