La centaine de membres de la délégation internationale Bienvenue en Palestine a agréablement surpris l’opinion publique jordanienne, jeudi, en manifestant coup sur coup devant les ambassades de France puis d’Israël à Amman.
Accompagnés en permanence par des représentants des médias jordaniens, qui suivent depuis dimanche notre mission dans ce pays comptant plusieurs millions de réfugiés palestiniens, les manifestants se sont d’abord rendus à l’ambassade de France.
Nos pancartes en français, anglais et arabe, préparées avec l’aide de nos hôtes palestiniens dans les camps, affichaient notamment : « Collabos un jour, collabos toujours ? », « Fabius, Hollande, ont choisi le camp de l’occupant », tant il est vrai que l’alignement de Paris sur Washington et Tel Aviv n’a pas varié d’un pouce depuis le changement de président de la République.
Au bout d’une heure de manifestation, nous nous sommes répartis dans des taxis, à quatre par véhicule, pour rejoindre l’ambassade d’Israël, à l’autre bout de la ville.
Les militaires et policiers affectés à la protection de l’ambassade ont été dans un premier temps surpris, car la Jordanie n’y autorise généralement pas de rassemblements de protestations.
C’est ainsi qu’au bout de quinze minutes environ, une douzaine de nos camarades ont été arrêtés, et mis dans des fourgons.
Mais, surprise ! Un officier de police nous explique alors que nos amis ne vont pas aller au commissariat, mais qu’ils sont conduits à distance de là, pour être déposés devant la mosquée Kalouti, où se tiennent les rassemblements hebdomadaires habituels de protestation contre Israël.
Et le responsable policier d’inviter le reste d’entre nous, plusieurs dizaines, à rejoindre le lieu à pied.
Ce que nous faisons, en manifestant tout le long du parcours, sous les applaudissements du public et la bienveillance des policiers du rang. Ceux qui s’étaient épargnés la marche avec leur voyage en fourgon nous racontent : « Pendant tout le trajet, les policiers du fourgon n’ont eu de cesse de nous féliciter et de nous rassurer, en nous disant que si d’aventure leur hiérarchie leur ordonnait de nous conduire au commissariat, ils y organiseraient un dîner en notre honneur ! »
Mission Bienvenue en Palestine (France)
CAPJPO-EuroPalestine
