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Procès BDS à Pontoise : le procureur ne cède pas aux pressions gouvernementales

Défiant les ordres donnés par un gouvernement inféodé au lobby israélien, le procureur de Pontoise a refusé jeudi de requérir une condamnation à l’encontre de sept militants de la campagne BDS poursuivis pour une action dans un hypermarché Carrefour de Montigny-les-Cormeilles (Val d’Oise) en juin 2010.


Défiant les ordres donnés par un gouvernement inféodé au lobby israélien, le procureur de Pontoise a refusé jeudi de requérir une condamnation à l’encontre de sept militants de la campagne BDS poursuivis pour une action dans un hypermarché Carrefour de Montigny-les-Cormeilles (Val d’Oise) en juin 2010.

L’initiative courageuse de ce magistrat mérite d’autant plus d’être saluée qu’elle a peu de précédents en justice. Les juges ont jusqu’à présent fait preuve d’indépendance et ont dans la plupart des cas relaxé les militants poursuivis, mais c’est la deuxième fois qu’un procureur –soumis hiérarchiquement au gouvernement– désobéit en refusant de requérir des condamnations. (La procureur lors du procès d’Olivia Zémor devant la 17ème chambre correctionnelle de Paris ayant été la première à entrer en résistance).

Le jugement du Tribunal correctionnel de Pontoise, mis en délibéré après cinq heures d’audience, en présence d’une centaine de sympathisants de la cause palestinienne parfois venus de province et de l’étranger, ainsi que de nombreux représentants de la presse, sera prononcé le 20 décembre prochain.

Les sept militants de la campagne BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions) poursuivis sont : Laurent Alcini (PCF, Front de gauche), Alima Boumédiene-Thiery (ex-sénatrice), Serge Grosswak (Fase), Nicolas Shahshahani (Europalestine), Omar Slaouti (NPA, Gauche Anticapitaliste), Sylvette Amestoy (EELV), et Sylvain De Smet (EELV).

L’affaire de Montigny, initiée par une action humoristique de nos camarades (
http://www.dailymotion.com/video/xduhfx_boycott-israel-tous-coupables_news ) est caricaturale de la tentative d’instrumentalisation de la justice par le gouvernement français, au service de la plus virulente des officines israéliennes sévissant en France, le mal nommé « Bureau National de Vigilance Contre l’Antisémitisme » (BNVCA) à l’origine des poursuites.

Les avocats des militants, MM° Dominique Cochain et Antoine Comte, ne se sont pas privés de pointer les innombrables contradictions contenues dans le dossier, que le parquet de Pontoise avait dans un premier temps décidé de classer sans suite, n’y trouvant pas d’infraction, avant de recevoir l’ordre de revenir à la charge et de poursuivre quand même.

Citons, en particulier, ce monstre juridique créé par la citation à comparaître devant le tribunal, qui voudrait que chacun des 7 militants ait prononcé dans l’ hypermarché Carrefour rigoureusement les mêmes paroles que les 6 autres !

Citons, de même, l’imbécilité consistant à alléguer que le boycott serait une discrimination à l’encontre de la nation israélienne, tout en affirmant que ce sont les travailleurs palestiniens –ne trouvant pas d’autre gagne-pain que dans les colonies- qui sont les premières victimes de la campagne BDS !

La réalité, rappelée de toutes parts tant par nos avocats que par les prévenus, est que l’appel à boycott d’un Etat ou d’un gouvernement est un moyen de lutte parfaitement légal en France, comme en témoignent les appels pour des causes diverses et variées –concernant un jour le Mexique, le lendemain la Chine, le surlendemain le Canada à cause de la chasse aux phoques- et qu’aucun des promoteurs de telles campagnes n’est poursuivi en justice.

Mais quand Israël entre en scène, c’est une autre histoire, et on commence alors à torturer le droit pour tenter de lui faire dire ce qu’il ne dit pas.

Enfin, le représentant du BNVCA, M° Charles Baccouche, n’a pas vraiment été à la noce jeudi à Pontoise, obligé de se se contredire sans cesse et de finir par déclarer mensongèrement : « Nous n’avons jamais accusé personne ici d’être antisémite ».

Son mandant, le pitoyable Sammy Ghozlan, qui pérore tant qu’il a le monopole de la parole mais craint comme le peste un débat contradictoire, brillait comme d’habitude par son absence. Et la demi-douzaine d’apprentis trublions venus le soutenir à l’appel de la Ligue de Défense Juive (LDJ), sont rapidement repartis, quelque peu démoralisés par la désertion de leur champion.

Nous reviendrons plus en détail sur ce procès ces jours-ci.

CAPJPO-EuroPalestine