Une nouvelle fois, les Éthiopiens israéliens et juifs sont descendus dans les rues de Tel Aviv pour dénoncer la brutalité et le racisme de la police à leur égard. Le meurtre de l’un des leurs par les forces israéliennes a mis le feu aux poudres.
Israel a beau les faire venir d’Ethiopie à renfort de belles promesses, les Juifs éthiopiens continuent à être traités comme des parias dans cette belle démocratie.
Fin janvier, Yehuda Biadga, 24 ans, a été tué par la police dans la banlieue sud de Tel Aviv. Même s’il avait un couteau, le jeune homme ne représentait pas un danger direct pour la vie des policiers selon les témoins oculaires.
Une grande manifestation contre le racisme et la brutalité de la police israélienne a été organisée peu après. Elle a réuni des milliers d’Ethiopiens qui ont bloqué de nombreuses rue du centre de Tel Aviv et perturbé la circulation pendant plusieurs heures dans toute la région.
Les organisateurs de la manifestation ont qualifié l’incident de « goutte d’eau qui a fait déborder le vase» après des années de discrimination de la part des autorités israéliennes.
Les manifestants portaient des drapeaux israéliens et des pancartes disant : « La police tue » et « État policier ». Ils demandent la fin de l’impunité pour les policiers qui dégainent à tout propos à cause de leur couleur.
Le centre commercial Ezrieli a été fermé pendant la manifestation, qui a entraîné de la casse sur sa fin, de la part de manifestants très en colère.
La famille de Yosef Salamsa, 22 ans, qui est mort le 1er mars 2014 après avoir été arrêté par la police, brutalisé puis laissé sans vie et menotté à l’extérieur d’un commissariat au sud de Haïfa (et aucun des officiers de police impliqués n’a jamais été condamné, malgré les plaintes déposées par la famille), a également pris la parole pour exprimer son indignation.
Dasli Takala, l’un des organisateurs de la manifestation, a déclaré aux journalistes: «Lla police israélienne est une organisation criminelle. De la violence ils sont passés au meurtre; ils ont déjà tué 10 personnes (des Ethiopiens non armés). Nous sommes une communauté de militants. Le gouvernement d’Israël interprète notre politesse comme de la peur, mais c’est notre force. »
Un autre organisateur, Shahar Mulla, a déclaré: « Nous ne sommes pas différents des autres citoyens d’Israël. La police nous décrit comme des criminels violents mais nous ne les laisserons pas faire du mal à nos enfants. Nous luttons contre cette violence qui nuit à nos enfants. Nous ne voulons plus de mères qui pleurent, ni de familles endeuillées. Nous ne cherchons pas du sang en échange de sang. C’est un combat pour notre existence même».
Un autre manifestant a déclaré: « Nous sommes noirs, mais nous refusons d’être le mouton noir de l’État. La réalité nous a de nouveau sauté aux visages. Après la manifestation de 2015, nous pensions que ces quatre années nous auraient rapprochés de la société israélienne, mais apparemment pas. Nous sommes toujours des parias ».
Elias Inbram, l’un des organisateurs, a déclaré à Ynet qu’aucun dirigeant national n’avait condamné le meurtre de Yehuda Biadga. « Cela ne les intéresse apparemment pas, mais peut-être que les blocages de route éveilleront leur attention ».
« Quand on voyage à l’étranger, ajoute-t-il, et que l’on apprend que nous sommes Israéliens, nous entendons les accusations selon lesquelles Israël tue des enfants palestiniens. Ici l’Etat répond qu’il s’agit d’une tentative de délégitimisation d’Israël…. »
Source : PAJU (PALESTINIENS ET JUIFS UNIS) www.pajumontreal.org
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