Tandis que les grands partis politiques israéliens font assaut de surenchère guerrière et raciste pour les élections du 9 avril prochain, sur le terrain, les exactions des colons escortés par l’armée se multiplient jour après jour contre la population palestinienne.
(Itamar Ben Gvir et Michael Ben Ari, les héritiers de Kahane, défilent dans la ville arabe israélienne de Umm al-Fahm)
Au niveau des Etats-majors, Netanyahou a trouvé « plus à droite » que lui, si les mots ont un sens, en nouant une alliance électorale avec les héritiers du parti Kash, à savoir ceux de feu le rabbin extrémiste Meir Kahane, dont la formation est pourtant interdite en Israël (ainsi qu’aux Etats-Unis, mais … pas en France où son équivalent, la Ligue de Défense Juive, continue de se pavaner).
L’alliance du Likoud de Netanyahou avec les fascistes assumés de Otzma Yehudit (« Pouvoir Juif ») a pour objectif de tenter de contrer la nouvelle coalition électorale « Bleu et Blanc », actuellement bien placée dans les sondages, de couleur plutôt khaki en réalité, puisqu’on y trouve 3 anciens chefs d’état-major, tous criminels de guerre patentés, dans les 4 premières positions de sa liste de 120 candidats.
En Israël, cette liste « Bleu et Blanc », dirigée par le général Benny Gantz –patron du grand massacre de Gaza de l’été 2014- est décrite comme « le bloc de centre-gauche » !
(la coalition « Bleu et Blanc » : une brochette d’assassins)
Le contrat mafieux passé avec Otzma Yehudit par Netanyahou, en passe d’être mis en examen pour corruption sans que l’on sache si l’inculpation interviendra avant ou après le scrutin, a fait tousser jusque dans les cercles les plus sionistes, au point que même l’AIPAC états-unienne (mais pas le CRIF à notre connaissance) s’en est ému !
2 MILLIONS DE COLONS JUIFS EN CISJORDANIE ?
Les programmes électoraux ? Le maire de Jérusalem annonce la construction de 4.400 nouveaux logements, réservés aux juifs, principalement dans la section orientale illégalement occupée de la ville, dont il cherche à chasser les Palestiniens qui y habitent depuis des siècles.
Mais il a trouvé plus fort que lui : des dizaines de ministres et parlementaires du Likoud et autres partis ont pondu un programme où ils s’engagent à installer pas moins de 2 millions de colons (contre 600.000 actuellement) dans les territoires palestiniens de Cisjordanie.
« La Terre d’Israël, c’est 1 pays pour 1 peuple ; nous promettons d’installer 2 millions de Juifs en Judée et Samarie, et il n’y aura jamais 2 pays pour 2 peuples », écrivent ces provocateurs, dont les propos sont rapportés par le site anti-occupation Mondoweiss.
Où iront-ils chercher tous ces gens ? A moins d’y imposer des déportations massives de citoyens français, états-uniens ou britanniques, on ne voit pas très bien. Il n’est d’ailleurs pas exclu que la campagne médiatico-politique hystérique observée ces jours-ci en France et en Europe à propos d’une « explosion des actes antisémites » participe de telles visées.
TOUJOURS PLUS DE VIOLENCES CONTRE LES PALESTINIENS
Qui dit campagne électorale israélienne dit généralement redoublement des violences contre la Palestine, et cela se vérifie encore une fois.
La liste des exactions multiformes subies par tout un peuple est trop longue pour être rapportée ici.
Citons, à titre d’échantillon, cette nouvelle provocation mardi matin, lorsque le ministre de l’Agriculture Uri Ariel, sous forte escorte militaire, a « visité » une fois de plus, le sanctuaire de la mosquée al-Aqsa à Jérusalem (vidéo ci-dessous)
Ou encore ces lancers massifs de grenades lacrymogènes contre les élèves d’une école primaire palestinienne à Hébron (photo ci-dessous)
Quand ce n’est pas le énième arrachage d’oliviers palestiniens lundi après-midi sur les terres du village de Bartaa (nord de la Cisjordanie)
La destruction de panneaux solaires,
seule source possible d’électricité, d’habitants d’un hameau proche de Hébron-al Khalil ;
Les arrestations nocturnes permanentes d’enfants palestiniens, ou encore les raids maintenant systématiques à l’intérieur des cellules des 6.000 prisonniers politiques du régime d’apartheid.
Que font les dirigeants du monde entier face à ce génocide à petit feu ? r
A Washington, on applaudit. Mais ailleurs, on fait semblant de croire à une paix juste sans envisager un instant des sanctions contre l’Etat voyou.
Réunis à l’invitation du bourreau des peuples égyptien et palestinien al-Sissi dans la station balnéaire de Sharm al-Sheikh, les représentants des 28 de l’Union européenne et des 21 de la Ligue Arabe se sont payés de mots :
« Nous réitérons notre engagement à parvenir à une solution à deux Etats, fondée sur les résolutions des Nations-Unies ; il s’agit de la seule façon réaliste de mettre fin à une occupation, y compris celle de Jérusalem-Est, commencée en 1967, pour réaliser une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens » écrivent ces dames et messieurs dans leur déclaration finale.
(Sommet euro-arabe : c’est pas fini le bla-bla ? Le cocktail au bord de la piscine vous attend, Mesdames et Messieurs !)
Comment obtenir un tel compromis ? « Via des négociations directes entre les parties », ajoutent-ils hypocritement, parfaitement conscients que les dirigeants israéliens n’ont aucune intention de négocier quoi que ce soit de sérieux, et ne le feront pas tant qu’ils n’y seront pas contraints.
Face à la complicité criminelle des gouvernements du monde entier, les Palestiniens ne peuvent compter que sur la solidarité des peuples. C’est pourquoi nous devons intensifier, plus que jamais, la campagne BDS de boycott du régime d’apartheid.
CAPJPO-EuroPalestine