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La grande misère des hôpitaux qui se retrouvent en première ligne

On va punir la population toute entière, et en particulier les plus vulnérables économiquement, ceux qui vivent entassés en famille dans un petit logement, et les personnes âgées en résidence privés de visites familiales –« Nos anciens », comme disent les grands hypocrites– parce qu’on n’aura pas donné aux hôpitaux les moyens d’accueillir tous les malades. Sans parler de l’absence incroyable de masques soi-disant « inutiles » , pour se protéger et protéger les autres. Ci-dessous le communiqué du syndicat Sud des hôpitaux de St Denis, ainsi que la lettre d’un médecin, qui réclame des masques à Macron.


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Lettre à Monsieur le Président de la République

par le Dr Pierre-Jacques Raybaud

Le Vésinet, 15 mars 2020

Monsieur le Président,
Je vous ai adressé il y a 6 jours un courrier et un dossier sur la très inquiétante épidémie. Ma lettre était accompagnée de toutes les références et sources scientifiques que j’avais publiées, Médiapart du 2 mars dernier. Il s’agissait de ce que je crois être modestement un ensemble complet de recommandations et de propositions tant du point de vue de la santé publique que de l’économie. À ce jour, je n’ai pas reçu de réponse.

Sans catastrophisme outrancier, le défi est grave, mais la réponse est simple.

Vous avez pris, le 14 mars, des mesures suggérées par vos conseillers, que je respecte, avec toute la confraternité qu’il se doit. Mais, comme de nombreux scientifiques et confrères, je ne partage pas du tout leurs avis.

JE VOUS IMPLORE : un confinement isolé n’a de sens qu’avec d’autres mesures, dont certaines, les plus importantes n’ont pas été prises. Pire : sans ces mesures, le confinement serait même contre-productif.

Ainsi, si les confinés sortent sans masque ou écharpe, notamment dans les transports en communs, sans prendre de précautions pour les autres, de manière systématique, alors ils ne peuvent que développer l’épidémie. J’insiste notamment sur l’hygiène des toilettes, formidable lieu de redistribution. Toute mon argumentation et mes sources scientifiques figurent dans le dossier.

JE VOUS IMPLORE : le port en tout lieu d’un masque ou, à défaut, d’une simple écharpe épaisse et bien mise en permanence et par la totalité de la population, toutes professions confondues, est la solution radicale à marteler dans la population. Cela devrait être, non pas un conseil, mais une obligation responsable, solidaire et républicaine. Si toutes ces recommandations n’accompagnent pas le confinement, alors on augmente le nombre de cas, comme ce fut le cas, dans un premier temps, en Italie.

J’aimerais tant me tromper, mais, faute de ces recommandations, le nombre de cas va s’accroître de manière spectaculaire dans les 2 à 3 semaines, pour atteindre entre 15 000 et 20 000, avec peut-être 500 décès – et je suis optimiste.

Pour enrayer l’épidémie, il faudrait mettre des masques FFP3 ou a minima des masques chirurgicaux, à la disposition, d’abord de la totalité des personnels médicaux et hospitaliers, de la femme de ménage au chef de service, puis de la totalité de la population, leur port étant obligatoire. Cette simple mesure, mise en œuvre radicalement, stopperait à coup sûr l’épidémie en un mois et demi.

JE VOUS IMPLORE : il est absolument nécessaire de faire construire très rapidement des usines pour augmenter les capacités de production de ces masques.

C’est possible. Il ne s’agit pas de construire des avions, des voitures ou des ordinateurs. Les quelques millions d‘euros à investir ne représentent rien à côté du coût de l’épidémie annoncé par votre ministre des Finances : plusieurs dizaines de milliards tant pour la santé publique que pour le ralentissement de l’économie. Sinon, effectivement, nous courons clairement à la catastrophe.

JE VOUS IMPLORE : aidons de manière plus spectaculaire le milieu médical et hospitalier, qui, déjà au bord du gouffre, risque d’exploser. Ce n’est plus l’heure des petites mesures, inadaptées à la gravité de la situation.

JE VOUS IMPLORE : annulez le second tour des élections municipales, comme l’a suggéré justement Jacques ATTALI, sauf à adopter la barrière principale : le masque ou l’écharpe pour les électeurs, les assesseurs et l’ensemble du personnel.

Je redoute que le premier tour, avec des électeurs sans masque ou écharpe, décuple les chiffres, dans les quelques jours qui vont suivre.

JE VOUS IMPLORE : observons la performance du Japon, de la Corée du Sud et de Taïwan qui ont endigué l’épidémie par un confinement modéré, au demeurant, mais avec masques, et ce en entraînant un faible ralentissement de l’économie.

Au Japon, on compte en ce moment 90 % de porteurs de masque dans les transports en commun, et la responsabilité individuelle et collective y est beaucoup plus développée que chez nous. Le gouvernement a distribué 600 millions de masques rien que pour le mois de mars. Dans les hôtels et les transports, c’est quasi 100 % des personnels qui portent le masque.

JE VOUS IMPLORE : lançons des études auprès des scientifiques sur l’intérêt de l’utilisation de la chaleur inhalée au-dessus de 56-60 degrés, jamais testée jusqu’ici dans le monde. C’est logique scientifiquement. Étudions cette solution : l’inhalation, dont l’innocuité est connue, y compris celle des saunas à 80 degrés, ne diminuerait-elle pas le risque de contracter le virus ? Quel protocole, à quelle précocité, avec quelle fréquence ? Une fois la personne malade, diminue-t-elle les complications de la maladie et en réanimation ? Selon le protocole évoqué, ne diminue-t-on pas le taux de mortalité du SRAS ? C’est peut-être inefficace, mais, si c’est l’inverse, tout le monde médical réduira l’incidence des maladies respiratoires virales, avec un procédé simple et peu coûteux, en sus des autres traitements.

Dr Pierre-Jacques Raybaud

CAPJPO-EuroPalestine