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Une militante israélienne condamnée pour avoir giflé un procureur militaire israélien !

La militante anticolonialiste israélienne Yifat Doron vient d’être condamnée à 8 mois de prison ferme et à une amende de 3000 shekels (environ 800 euros), assortie d’une peine de 3 ans avec sursis pour avoir giflé le procureur israélien lors du procès d’Ahed Tamimi, en mars 2018, rapportent le magazine d’opposition 972 + ainsi que le quotdien Haaretz.

Yifat Doron, militante israélienne condamnée à 8 mois de prison pour avoir giflé le procureur israélien lors du procès d'Ahed Tamimi
Yifat Doron arrêtée en 2018.

L’affaire remonte à 2 ans, au moment où la jeune Ahed Tamimi avait été condamnée par Israel à 8 mois de prison pour avoir giflé un soldat de l’occupation qui était dans la cour de sa maison à Nabi Saleh en Cisjordanie, geste de résistance qui avait fait le tour du monde.

La mère d’Ahed, Narriman, avait elle aussi été condamnée à 8 mois de prison par ce même tribunal militaire pour avoir filmé et diffusé la scène.

Mais la gifle assénée par la militante israélienne n’a quant à elle pas été filmée, et elle n’a pas été détenue avant son procès pendant des mois, ce qui avait été le cas pour l’adolescente palestinienne. A l’époque, Asa Kasher, « gardien de l’éthique de l’armée israélienne » avait jugé qu’Ahed risquait de gifler un autre soldat si elle n’était pas emprisonnée avant son procès…

Le procès s’est cette fois-ci tenu dans un tribunal civil, la Jérusalem Magistrates Court, et non militaire, contrairement aux procès concernant les Palestiniens, souligne Haaretz.

La militante israélienne a indiqué n’avoir pu s’empêcher de réagir ainsi en mars 2018, pendant le procès de son amie Ahed, quand elle avait spontanément giflé le Lieutenant Colonel Issam Hamad, procureur du tribunal militaire d’Ofer.

Yifat n’a même pas voulu être défendue par un avocat, et a déclaré qu’elle « ne regretterait jamais d’avoir été aux côtés de ses amis et d’avoir agi selon ses valeurs. ».

« C’est un honneur de faire partie des femmes que j’admire et que je respecte et qui ont été accusées de crimes par un tribunal israélien », a-t-elle affirmé après son procès.

Qui êtes vous pour la juger ? » avait-elle crié en administrant la claque.

Elle a été accusée de « défier tout le système militaire et de vouloir déligitimer les lois israéliennes ».

“C’est une erreur de traiter ce cas comme s’il s’agissait seulement d’une personne en ayant agressé une autre. Cet acte doit être appréhendé dans le contexte plus large d’une volonté de miner les principes selon lesquels nous gouvernons les territoires occupés », a estimé mercredi le juge Aharon Cohen.

Et on ne peut pas lui donner tort, c’est bien tout le système d’apartheid en place que Yifat Doron a voulu attaquer. Et elle n’a d’ailleurs affiché aucun repentir, commente 972+, qui salue son courage.

Elle a même refusé une peine de service d’intérêt général en lieu et place de sa peine de prison, et a souligné que son emprisonnement serait sans doute moins pénible que celui des Palestiniens, et qu’elle ne serait pas transférée sur le territoire d’un autre pays, en infraction des Convention de Genève, comme cela se passe pour les Palestiniens, « dont la prison fait partie de la vie quotidienne » , a-t-elle ajouté.

Sa détention prendra effet le 1er juillet prochain, date fixée par Israël pour annexer formellement un tiers de la Cisjordanie, fait remarquer Jonathan Shafir, l’auteur de l’article publié par Haaretz ce vendredi.

(Traduit par CAPJPO-EuroPalestine)

Source : 972 + et Haaretz

CAPJPO-EuroPalestine