La peur règne à Gaza depuis que le gouvernement a annoncé, en début de semaine, 14 cas de contamination au covid-19 dans différentes régions de l’enclave, et sans rapport avec des personnes revenant de voyage.
Le virus a également provoqué deux premiers décès de personnes à la fois âgées et déjà hospitalisées pour d’autres pathologies, comme le cancer. La seule personne décédée du virus à ce jour était une femme de Rafah pendant sa mise en quarantaine, alors qu’elle revenait d’Egypte, indique le ministère de la santé.
“Nous avons réussi à écarter le virus pendant 7 mois, même quand il touchait le reste du monde, mais nous savions que nous n’étions pas à l’abri de contaminations », a déclaré Ashraf al-Qidra, porte-parole de ce ministère.
Un couvre-feu de 48 H a donc été décrété par le Hamas en début de semaine, tandis que 2275 personnes en tout ont été placées en quarantaine à ce jour.
Un total de 51 personnes ont été testées positives, dont 37 rentrant à Gaza après un voyage à l’extérieur et 14 autres n’ayant pas quitté la bande de Gaza, dont 4 dans le camp de réfugiés d’al-Maghazi. Les habitants de ce camp ont été priés de ne pas en sortir pendant 48 H, afin que des tests puissent être effectués.
Mais maintenant que le virus est là, il va être très difficile de rompre la chaîne de transmission.
A Gaza, les supermarchés ont été pris d’assaut lundi soir, la population ayant besoin de faire des provisions alimentaires après l’annonce gouvernementale.
Mais des centaines de personnes ont néanmoins assisté le 25 août, dans le quartier de Shujaiya, à Gaza, aux funérailles de 4 membres du Jihad Islamique, morts dans l’explosion accidentelle d’une bombe, lundi soir.
Le système de santé de Gaza est déjà soumis à une pression intense depuis des années en raison du blocus d’Israël et de l’Égypte, a déclaré un responsable de l’Organisation mondiale de la santé, Ayadil Saparbekov, au Times of Israel, ajoutant qu’il n’y avait actuellement que 87 ventilateurs dans la bande de Gaza.
Sans combustible, la seule centrale électrique de Gaza a été fermée il y a deux semaines, réduisant la quantité d’électricité que les résidents reçoivent à 3 à 4 H par jour. L’eau courante et le traitement des eaux usées ont également été impactés par les coupures d’électricité. «L’eau courante n’étant disponible que quelques heures par jour, cela diminue la capacité des gens à se laver les mains et à se protéger du virus», a déclaré Suheir Zaqout, porte-parole du Croissant-Rouge,.
Même les hôpitaux sont touchés par les coupures de courant, a -t-il indiqué. De nombreux établissements de santé ne reçoivent pas plus de 12 heures par jour, souvent moins. Certains tentent de compenser avec des générateurs, dont beaucoup sont vieux et nécessitent du carburant pour fonctionner.
L’émissaire qatari Mohammad al-Emadi serait arrivé mardi soir à Gaza pour tenter de rétablir le calme dans la région. Le Qatar a déjà accepté d’étendre un programme qui fournit un soutien financier à 100 000 familles pauvres de la bande de Gaza pendant six mois supplémentaires.
(Traduit par CAPJPO-EuroPalestine)
Sources : Ministère de la Santé de Gaza et Times of Israël.
CAPJPO-EuroPalestine