Plusieurs dizaines d’Israéliens ont manifesté, devant les locaux des services secrets israéliens (Shin Bet) pour dénoncer la torture et la détention administrative infligées aux Palestiniens, à l’occasion de la journée internationale des droits humains.
C’est la première fois que se tient une telle manifestation, avec un « spectacle de rue » faisant état des différentes techniques de torture.
(Photos d’Oren Ziv)
Les manifestants réclamaient que le Shin Bet cesse de torturer et d’emprisonner les Palestiniens, notamment les enfants.
Pour rappel, près de 5000 Palestiniens sont actuellement détenus dans les prisons israélienne, dont 376 en détention administrative, c’est à dire, sans inculpation, sans procès, et pour des durées de 6 mois renouvelable à l’infini.
Ne disposant d’aucune information, ni dossier sur eux, concernant les accusations dont ils font l’objet, leurs avocats sont dans l’incapacité de les défendre.
Cette pratique, contraire au droit internationale, est utilisée par Israel à l’encontre des Palestiniens depuis 1967.
Et lors des interrogatoires réalisés par le Shin Bet, les Palestiniens sont couramment torturés.
La détention administrative peut également être utilisée comme une étape qui précède la détention «ordinaire» ou comme un moyen de s’assurer que les Palestiniens sont maintenus derrière les barreaux, même si le tribunal militaire ordonne leur libération. Tel était le cas d’Amal Nakhleh, un Palestinien de 16 ans soupçonné d’avoir jeté des pierres et arrêté le mois dernier alors qu’il rentrait chez lui après avoir fait du shopping avec des amis.
Après que le juge militaire a ordonné sa libération sous caution, le parquet militaire a menacé de placer Nakhleh en détention administrative pour s’assurer qu’il reste en prison. Nakhle a récemment subi une intervention chirurgicale pour éliminer une tumeur et souffre d’une maladie auto-immune qui affecte les muscles et la capacité à avaler et à respirer. Il a besoin de médicaments et de soins médicaux réguliers, et présente un risque élevé de COVID-19.
De nombreux Palestiniens ont entamé des grèves de la faim pour protester contre leur détention administrative, et obtenir les renseignements unilatéraux et confidentiels remis par le Shin Bet aux juges militaires israéliens. Le cas le plus récent est celui de Maher Al-Akhras, qui a mis fin à sa grève de la faim après 103 jours, et a été libéré le 26 novembre dernier.
(Traduit par CAPJPO-EuroPalestine)
Source : https://www.972mag.com/shin-bet-administrative-detention-torture-protest/
CAPJPO-EuroPalestine
