A l’heure où Israël tente de s’approprier tout ce qui appartient à la Palestine et aux Palestiniens, nous remercions Roubina Bassous Ghattas pour ses recherches sur la richesse et la biodiversité des plantes répertoriées en Palestine.
Pas moins de 2076 espèces répertoriées de plantes, originaires du pays, dont 102 endémiques, dans cette partie du « Croissant fertile », qu’est la Palestine !
Un vrai trésor de biodiversité agricole .
Au nombre des espèces sauvages originaires de Palestine et domestiquées sur place figurent la laitue, les poires, les pistaches, le fenouil, le chou-fleur, le thym sauvage… Le blé, l’orge, la vigne, les oliviers, les oignons, vesces (fèves…), lentilles, pois et légumineuses.
Tous originaires de Palestine, les y ont été domestiquées voici 10 000 ans. Leurs ancêtres sauvages, confinés à ce qu’il reste de végétation naturelle, constituent une réserve vitale pour de futurs enrichissements des semences afin d’améliorer la production vivrière.
Les plantes sauvages font partie de l’alimentation traditionnelle des Palestiniens. Elles leur fournissent des nutriments et des composés bioactifs essentiels.
Le pays est connu pour pratiquer la culture d’espèces locales et pour la préservation de leurs variétés sauvages. Adaptées à l’environnement local, ces espèces ont évolué en parallèle et constituent un atout pour la biodiversité. Elles sont dotées de caractéristiques qui pemettent une assimilation efficace des nutriments. Et elles contiennent des gènes qui favorisent l’adaptation à des environnements difficiles tels que le manque d’eau, la salinité ou les canicules. Elles sont particulièrement importantes pour résister à la sècheresse et aux maladies en préservant les sols, dont elles améliorent la santé et la fertilité naturelle.
Les Palestiniens font un usage intensif de plantes sauvages à des fins aussi bien médicinales qu’aromatiques ou gastronomiques.
Les paysannes collectent soigneusement fruits, feuilles et racines de ces plantes, qu’elles font pousser dans leurs champs ou dans les forêts voisines. On en trouve aussi dans les herboristeries (al-a’tareen) des marchés locaux.
Selon une pratique largement répandue, les fermiers mettent des semences de côté pour l’année suivante. C’est le cas des cucurbitacées (courgettes, citrouilles, calebasses…) que l’on suspend en vue de les mettre à sécher pour la saison prochaine, tout en gardant leurs graines comme semences. Ou alors, on les déguste fraiches tout en utilisant leur peau séchée pour en faire des objets artisanaux.
Parmi les plantes utilisées en cuisine figurent l’arum tacheté, la betterave blanche, la chicorée naine, la roquette, le pourpier, l’artichaut, la gundelia, la mauve des bois, les asperges sauvages, le cresson, le pissenlit, le laurier, les fruits du sumac ou encore les graines du fenugrec…
D’autres plantes sauvages sont appréciées pour leurs vertus médicinales ou aromatiques : coriandre, aubépine épineuse, sauge commune, menthe à feuilles longues ou à feuilles rondes, thym sauvage, cumin, anis, fenouil, camomille, romarin, ou germandrée pour les chats…
Au printemps apparaissent les fruits sauvages : olives, amandes, prunes, pêches, poires et figues. En été, vient le tour des nèfles du Japon et autres grenades. Au sud, acacias et figuiers de barbarie aspirent l’humidité du désert. Les pistachiers atlantiques apportent une touche pittoresque aux lits des rivières à sec. Quant aux palmiers dattiers, ils poussent sitôt qu’il y a assez d’eau souterraine.
Le tout représente une importante diversité génétique qu’il faut préserver. Et pour cela les usages traditionnels concernant les plantes sauvages comestibles doivent être encouragés au sein de la population. Il faut les étudier et trouver des méthodes innovantes pour les transmettre aux nouvelles générations, malgré les constantes agressions des colons israéliens pour les endommager ou les voler.
Par Roubina Bassous Ghattas (Directrice générale du Pioneer Consultancy Center for Sustainable Development)
(Traduit Par Philippe G. pour CAPJPO-EuroPalestine)
Source : https://www.thisweekinpalestine.com/
CAPJPO-EuroPalestine