Le nettoyage ethnique d’Etat ne va sans doute pas assez vite aux yeux de colons fanatisés par leur « judaïsme politique ». La nouvelle mode, parmi ces terroristes, semble être l’attaque à la voiture bélier.
A Ein al-Beida, village de la vallée du Jourdain, en Palestine occupée, un colon a foncé avec sa voiture sur un groupe de Palestiniens qui marchaient sur un sentier de randonnée. Bilal Bawatneh (52 ans) a été tué. Un passant qui tentait de porter secours aux deux amis blessés de Bilal a été aspergé de gaz poivre par les forces d’occupation. Finalement, les blessés ont été évacués vers un hôpital israélien.
Près de Salfit, c’est Azam Amar, un travailleur palestinien de 32 ans, qui a été écrasé délibérément. Son assassin venait de la colonie d’Ariel, implantation stratégique peuplée de plus de 20 000 colons et dotée d’une université. La police israélienne va enquêter sur « l’incident ». Sans trop s’avancer, on peut dire que l’assassin pourra compter sur son indulgence…
Hormis ces drames, 25 nouveaux Palestiniens ont été blessés par les forces d’occupation ou par les colons, cette semaine. Les jeunes ne sont pas épargnés. Muhammad Shamarkha, atteint lors de l’assaut du camp de Dheisheh à Bethléem, n’a que 17 ans.
La machine carcérale fonctionne à plein. Pour la nourrir, l’occupant a procédé à 121 nouveaux enlèvements de citoyens. Parmi eux, Nadim Shawahin et Nour Da’ajneh n’ont que quatorze ans, Muhammad Hamza et Nasser Kabha en ont quinze, Riyad Amour en a seize, Ahmed Attia et Islam Hashash en ont 17. Parfois, ce sont les colons eux-mêmes qui kidnappent des Palestiniens, comme c’est arrivé à Muhammad Ketana, emmené de force dans la colonie de Hermesh et finalement relâché sur intervention des forces d’occupation, qui tiennent à garder le monopole de l’enfermement.
La colonisation se poursuit. Pour accélérer la judaïsation de la « ville sainte », les titulaires de cartes d’identité cisjordaniennes sont purement et simplement déportés même si, comme Waheed Shabana, ils ont vécu toute leur vie à Jérusalem avec leur femme et leurs enfants. Et les provocations des religieux sionistes sur l’esplanade de la mosquée Al-Aqsa sont quotidiennes, jusque dans le cimetière de la porte al-Rahma qui donne accès à ce lieu saint de l’islam.
- Près du village d’Einabus, au sud de Naplouse, des sionistes ont commencé à bâtir une extension de leur colonie de Yitzhar sur des terres volées et nivelées le mois précédent.
- Près de Tuqu’, non loin de Bethléem, l’occupant a commencé à dresser les plans d’une nouvelle colonie sur 50 hectares volés aux villageois.
- A Maskiot, dans la vallée du Jourdain, il a commencé à aplanir les terres de paysans en vue d’y développer une colonie.
- A Ematin, près de Qalqiliya, c’est une zone industrielle qui va s’étendre sur des terres volées aux paysans. A Azzun Atma, près de Qalqiliya, 1,9 hectares ont été confisqués en vue d’ajouter 66 logements à la colonie de Oranit.
- A Sinjil, par contre, les habitants ont forcé les envahisseurs à battre en retraite.
Les paysans ne sont pas les seuls à se faire tabasser par les colons. Les journalistes de la TV palestinienne subissent la violence de ces fanatiques qui n’aiment guère qu’on filme leurs « exploits ». On l’a encore vu le 8 à Salfit.
Quant au caillassage des voitures palestiniennes, il fait partie des sports favoris des colons…
Dans la vallée du Jourdain, le vol des terres bat son plein. Les bédouins en font les frais. Le 8 février, par exemple, un campement a été détruit au grand complet : 22 tentes et un puits, en plus des installations pastorales. Au même endroit, le même jour, ce sont un réservoir, un tracteur et trois véhicules de la télévision palestinienne qui ont été confisqués par les forces d’occupation. A Beit Ommar, près d’Hébron, l’occupant s’est approprié le véhicule d’un habitant. Nul doute que sa sécurité en dépende… Les colons ne sont pas en reste : au village de Tal, par exemple, ils ont volé trois chevaux à Muhammad Asida. Pire qu’au far west…
Après la kleptomanie, le vandalisme. A Tura, près de Jénine, l’occupant a détruit à l’explosif la maison de deux étages d’un prisonnier, Muhammad Kabha. A Jérusalem, c’est la maison de Muhammad Youssef qui a été démolie.
Les arbres ne sont pas épargnés. A Ainoun, dans la vallée du Jourdain, les occupants ont arraché 1000 pousses qui venaient d’être replantées après un précédent saccage. Avec les oliviers, les puits et citernes sont des cibles de choix du saccage organisé es biens palestiniens, comme dans les villages de Marj Naajah, Al-Jiftlik ou Al Mughayer.
Pendant ce temps, dans la bande de Gaza, les attaques contre les pêcheurs au large de la plage d’Al Sudania et les bombardements de zones agricoles par les militaires postés derrière la « ligne verte » font partie de la routine.
Enfin, la colonisation passe par l’effacement de la mémoire. A Hébron, les noms des rues et des quartiers sont désormais remplacés par une toponymie 100% hébreue.
(Traduit par Philippe G. pour CAPJPO-EuroPalestine, à partir du Palestinian Monitoring Group (PMG): http://www.nad.ps/
- ON EN RESTE PAS LES BRAS CROISÉS : APPEL A RASSEMBLEMENT CE SAMEDI 20 FÉVRIER À MIDI, À PARIS, À LA FONTAINE DES INNOCENTS : MÉTRO-RER CHÂTELET/LES HALLES !!
CAPJPO-EuroPalestine
