Header Boycott Israël

En Palestine occupée, même la danse peut mener en prison. Libérez Ata Khattab !

Surtout si cette danse tire son inspiration de l’histoire et de l’héritage de la Palestine. Merci à PourlaPalestine.be pour cette traduction dont nous publions de larges extraits!

En Palestine occupée, même la danse peut mener en prison. Libérez Ata Khattab !
Ata Khattab sur scène. (Photo : Hafez Omar)

.L’arrestation en février du chorégraphe très apprécié Ata Khattab, puis le prolongement de sa détention « administrative » (sans inculpation ni jugement) soulignent bien la façon dont la menace de la culture et de l’identité palestiniennes est perçue par les forces israéliennes d’occupation.

Dans le monde entier, des collectifs de danse et des groupes de défense des droits réclament aujourd’hui la libération d’Ata, détenu dans une prison israélienne de triste réputation depuis un raid à son domicile cisjordanien, au beau milieu de la nuit du 2 février.

Les membres de sa famille et des voisins avaient été réveillés à 4 heures du matin en raison du vacarme provoqué par les soldats israéliens en entrant de force dans la maison familiale à al-Bireh et en hurlant le nom d’Ata.

L’arrestation d’Ata, coordinateur artistique de la Troupe de Danse Populaire palestinienne El-Funoun, mondialement connue, met en évidence la façon dont ceux qui font la promotion de la culture palestinienne sont très régulièrement ciblés par les autorités israéliennes.

Il y a deux semaines, sa famille a découvert qu’Ata avait contracté le Covid-19 après avoir été détenu dans le centre de détention de l’infâme Moskobiyeh à Jérusalem, et maintenu à l’isolement. Les prisonniers du centre d’interrogatoire passent pour ainsi dire chaque minute de chaque journée en enfermement solitaire, ce qui donne lieu de croire qu’il a été exposé au Covid-19 par l’un de ses interrogateurs israéliens.

Il n’a pas pu voir un avocat durant ses 21 premiers jours de détention.

Ata, 31 ans, a dirigé des tournées internationales avec El-Funoun afin de promouvoir la dabkeh, une danse traditionnelle palestinienne, et son arrestation a mobilisé des collectifs de danse dans des pays tels les États-Unis, l’Irlande, la Belgique, le Royaume-Uni et la Norvège qui, précédemment, avaient pu apprécier ses performances enflammées.

La troupe a été créée en 1979 par un petit groupe d’hommes et de femmes qui étaient bien décidés à présenter et préserver d’authentiques musiques et danses palestiniennes, malgré l’hostilité des autorités militaires israéliennes – et ce, longtemps avant l’arrivée de l’Autorité palestinienne – et les tentatives systématiques en vue d’opprimer la culture traditionnelle palestinienne.

Depuis sa création, El-Funoun est engagé en faveur de la diversité et, parmi ses danseurs, il regroupe des hommes, des femmes, des enfants, des chrétiens, des musulmans et des membres des communautés minoritaires. Actuellement, la troupe compte environ 230 membres. Les dirigeants comme Ata travaillent en tant que bénévoles. L’accent est mis sur l’importance de l’action collective et de l’unité par le biais de la danse, ainsi que sur l’importance du rôle joué par les femmes dans la lutte palestiniennep.

Ata Khattab. (Photo : Samer Nazzal)

« Régulièrement, nous voyons des artistes, danseurs, poètes et gens de scène palestiniens ciblés par l’occupation israélienne au cours de raids nocturnes brutaux et soumis à des interrogatoires très longs, systématiquement caractérisés par des tortures et toutes sortes de violences », commente Charlotte Kates de Samidoun pour The Electronic Intifada.

Le travail d’El-Funoun célèbre la détermination et la résistance palestinienne face à une adversité constante, par le biais de spectacles de danse édifiants qui ont trouvé un écho chez le public tant en Palestine que dans le monde entier. « Ata est un artiste qui n’a pas hésité à s’exprimer ouvertement sur la façon dont on traite notre peuple, et il est très populaire parmi les jeunes. ». Une telle façon de défier Israël, malheureusement, à son prix aussi.  

Ata reste en détention. En principe, il doit comparaître devant un tribunal militaire le 18 avril.

Source : The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal pour Charleroi pour la Palestine

Rappelons-nous le danseur de debke Mustapha Awad, Belge d’origine palestinienne, qui a été arrêté en Israël en août 2018, alors qu’il voulait uniquement visiter le pays de ses grands-parents. Mustapha a passé 253 jours en détention en Israël.  C’est grâce à la mobilisation de la société civile belge qu’il a finalement été libéré. Le gouvernement belge l’avait bel et bien laissé tomber.

CAPJPO-EuroPalestine