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Interview du Dr. Shirine Abed de l’hôpital Nasser à Gaza

Bonjour Dr. Shirine Abed, Vous avez la responsabilité de l’unité de soins intensifs des nouveaux-nés à l’hôpital pédiatrique Nasser de Gaza. Vous pouvez nous en dire un peu plus sur vous ?

Interview du Dr. Shirine Abed de l'hôpital Nasser à Gaza
  • J’ai 40 ans, je me suis spécialisée en pédiatrie et néonatalogie en 2016 et 2010. Je travaille depuis 11 ans dans ce domaine avec mes diplômes, et depuis 2006 à l’Hôpital Nasser de Gaza

Depuis combien de temps vous n’avez pu sortir de la bande de Gaza ?

  • J’ai pu sortir en 2016 pour assister à une conférence de la revue scientifique britannique The Lancet, qui se déroulait en Jordanie.

Combien de nouveaux-nés accueillez-vous dans votre service de référence chaque année, et de quoi souffrent-ils le plus souvent ?

  • En 2020, nous en avons admis 1402. Les pathologies les plus fréquentes sont : la jaunisse du nouveau-né, les infections, la détresse respiratoire, les anomalies congénitales, la pré-maturité, les problèmes de métabolisme.

Est-ce que certaines de ces pathologies sont liées aux attaques sur Gaza ?

  • Nous avons observé une plus grande incidence des anomalies congénitales, en particulier cardiaques, dans les années qui ont suivi chaque attaque israélienne sur Gaza.

Quel est l’état de votre équipement médical. Est-ce qu’il est affecté par les privations d’électricité  imposées à la bande de Gaza ?

  • Nous avons des batteries de secours et un recours à l’énergie solaire pour y remédier, mais dans les longues périodes de coupure d’électricité, cela ne suffit pas, et nous avons souvent des appareils qui tombent en panne, notamment les ventilateurs mécaniques.
    Et il est quasiment impossible de se procurer des pièces de rechange, d’autant que l’équipement médical que nous avons pour les nouveaux-nés, provient essentiellement de dons d’organisations internationales et elles ne peuvent pas fournir de pièces de rechange.

Quelle est actuellement votre préoccupation principale ?
La pandémie de Covid et le manque de respirateurs artificiels et de ventilateurs mécaniques

La différence d’espérance de vie entre Israéliens et Palestiniens des territoires occupés est parait-il de 8 ans, Mais on imagine que l’écart est encore plus grand quand on fait la comparaison avec les habitants de Gaza ?

  • Oui, même sans parler des nombreux morts et blessés, le blocus, le fort taux de chômage et l’absence de salaires qu’il provoque, rendent la vie des gens particulièrement stressante et plus courte.

Y a-t-il autre chose que vous ayez envie de dire à nos lecteurs français ?
Oui, un grand merci pour vos dons et la collecte que vous organisez pour que nous puissions acquérir un nouvel échographe !.

(Interview réalisée par CAPJPO-EuroPalestine, avec l’aide du Dr. Paola Manduca)

CAPJPO-EuroPalestine