Le vendredi 21 à 2h du matin, un cessez-le-feu a enfin interrompu les bombardements et tirs d’artillerie qui semaient la terreur sur Gaza, laissant une enclave dévastée, meurtrie, endeuillée, toujours assiégée mais toujours debout ! En Cisjordanie, les exactions n’ont jamais cessé…
Dans la matinée du 21, à Gaza ville, on retirait encore des décombres le corps d’une fillette de trois ans, laissant la famille Al-Talbani dans la désolation qu’on imagine. Quatre autres victimes, encore anonymes, ont été déblayées le 24 à Khan Yunis. D’autres ont fini par succomber à leurs blessures, comme Mahmoud Abu Jarad, de Beit Hanoun ou Osama Abu Rida, de Khuza’a.
Familles massacrées
Au total, on estime à 230, dont 70 enfants, les victimes gazaouies de ces 12 jours de bombardements.
Comme l’a écrit Amira Hass dans Haaretz : « Les nombreux cas d’assassinat de familles entières par les bombardements israéliens à Gaza – parents et enfants, bébés, grands-parents, frères et sœurs – attestent du fait que ce ne sont pas des erreurs. »
Il en va ainsi de la famille Atallah Al-Masry, exterminée par tirs d’artillerie : Ahmed (20 ans), Marwan (6 ans), Rahaf (10 ans), Ibrahim (11 ans), Yazan (deux ans). Ou de la famille Shurir : Iyad Faiq, sa femme Layali Taha Shrair et Lina, leur fille de 16 ans. De Mme Reem Kamel Saad, assassinée avec son fils, Zaid (5 ans). De Muhammad Suleiman (15 ans), tué avec son père Saber ou d’Abdul-Rahman, jeune handicapé de 18 ans, enseveli avec sa mère Amira Subuh…
D’autres enfants ont été écrasés sous les bombes : Hussein Hamad (11 ans), Wissam al-Gharabli (4 ans), Hala Raafat Al-Rifi (13 ans), Maryam Al-Talbani (fillette de 2 ans et 7 mois).
Et de nombreuses autres victimes encore anonymes à cette heure… Quel mémorial de la terreur immortalisera leur nom ?
Les bombardements ont cessé, le nettoyage ethnique continue ainsi que
la routine de l’occupation. Gaza toujours sous blocus (sauf « cas humanitaires » !), sans eau potable, et soumise aux tirs d’artillerie sur ses fermes et aux tirs des garde-côtes sur ses bateaux de pêche. Sadisme suprême : Israël refuse de laisser passer dans l’enclave les vaccins anti-covid Spoutnik V !
Les victimes en Cisjordanie et en Israël
27 Palestiniens ont été tués par balles en Cisjordanie et à Al Qods (alias Jérusalem). Et d’autres encore parmi les Palestiniens d’Israël qui se sont soulevés par solidarité et contre le régime d’apartheid qu’ils subissent.
Le 24, un jeune de 17 ans, Zuhdi Al-Tawil, a succombé aux balles de l’armée sur la colline des Français (quartier de Jérusalem-Est). Ahmed Al-Fahd, du camp d’Al Amari à Al-Bireh, a été quant à lui assassiné lors d’un raid sur la ville le 25 mai. Le 28, c’est un jeune de 28 ans, Zakaria Hamayel, qui a été tué d’une balle dans le dos à Beita lors d’une manifestation contre les violences des colons et les confiscations de terres.
Cette même semaine, 21 habitants ont été roués de coups ou blessés par les forces d’occupation ou par des colons (selon le décompte manifestement incomplet du PMG). Parmi eux, Nasr Awad, d’Al-Bireh, n’a que seize ans. A Beita, les affrontements du 28 mai auraient causé à eux seuls 22 blessés selon le croissant rouge, dont un enfant de quatorze ans, Hammad Shamsa.
Toujours en Cisjordanie, les arrestations ont battu leur plein : 180 du 22 au 28.
Parmi ces prisonniers politiques, au moins quatre mineurs : Mustafa Mansour (17 ans), enlevé à Azun le 23 à l’aube, Ahmed Hammad (16 ans), kidnappé le soir du 25 à Al-Yamoun (près de Jénine), Karim et Amer Daoud (15 et 17 ans), arrachés à leurs lits lors de la prise d’assaut de leur maison le 26 à 4h du matin dans un faubourg de Tulkarem. Le 26, les forces d’occupation ont même envahi l’hôpital Hadassah de Jérusalem pour arracher à son lit Hamza Abu Sneina, soigné pour les blessures par balles reçues lors d’un assaut des colons contre Al-Aqsa. Bien que ces blessures lui aient coûté un oeil et des fractures à la colonne vertébrale, il a été trainé en prison.
Pendant ce temps, le vol des terres n’a pas faibli. Le 25, l’armée a notifié la confiscation de dizaines d’hectares entre Bidya et Burqin, dans le but de poser une canalisation d’eau entre deux colonies. Non loin de là, le même jour, une bande d’extrémistes a nivelé des terres du village d’Iskaka afin d’agrandir leur « poste avancé » de la colonie de Neve Anaya. A Kisan, près de Bethléem, les autorités d’occupation ont approuvé la construction de 90 nouveaux logements dans le poste avancé de Ibi Hanhal et la construction de 560 logements dans la colonie de Metsad. Le 27, des fanatiques venus des colonies de Ma’ale Amos et Ibi Hanahel se sont emparés d’un morceau de terrain pour y aménager des équipements touristiques à leur propre usage.
Dans leur politique d’humiliation et d’apartheid, les autorités israéliennes sont allées jusqu’à retirer leur assurance santé à sept habitants de Jérusalem, dont deux détenus !
A Jérusalem, la profanation d’Al-Aqsa est devenue routinière. Imaginez le tollé si des islamistes envahissaient la place saint Pierre de Rome et molestaient les fidèles sous la protection de miliciens armés ! C’est pourtant ce que fait, sur l’esplanade des mosquées et aux cris de « mort aux Arabes », une bande de colons suprémacistes soutenus par l’armée. Il en va ainsi tous les matins à 8h sauf le samedi…
Restons mobilisés !
BOYCOTT D’ISRAEL PLUS QUE JAMAIS !
(Compilé et traduit par Philippe G. pour CAPJPO-EuroPalestine à partir du Palestinian Monitoring Group (PMG) : http://www.nad.ps/ et de la compilation de Leslie et Marian Bravery (Palestine Human Rights Campaign, Auckland, Nouvelle Zélande).
CAPJPO-EuroPalestine