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Colonies : des reculs en trompe-l’oeil à Jérusalem et en Cisjordanie

Histoire de se montrer « modérée » vis-à-vis de l’administration Biden, le gouvernement israélien a procédé mardi à deux opérations de recul temporaire de la colonisation, concernant le quartier palestinien de Sheikh Jarrah à Jérusalem et la colonie d’Evyatar en Cisjordanie, tout en lançant le nettoyage ethnique d’un autre quartier palestinien de Jérusalem, celui de Silwan.

Colonies : des reculs en trompe-l’oeil à Jérusalem et en Cisjordanie

A Sheikh Jarrah, la police a mis fin au bouclage imposé depuis le mois de mai, qui interdisait l’accès aux lieux à tous les non-résidents, lesquels se sont mobilisés en masse pour résister aux évictions dans le cadre de la « judaïsation » de la ville. 

Renseignement pris, ce recul est uniquement dû à la visite annoncée d’un responsable diplomatique états-unien. Surtout, les habitants palestiniens sont convaincus que cet apparent recul ne tardera pas à être relayé par de nouvelles agressions des colons « civils », qui pourront compter sur le renfort des forces armées dès qu’ils le demanderont.

Le « recul » du gouvernement israélien, une répugnante coalition allant de l’extrême-droite assumée aux débris du « sionisme de gauche » en passant par le soutien d’un petit parti islamiste, s’est également manifesté avec ce que les médias locaux appellent un « compromis » entre l’armée et les colons d’Evyatar.

Un colon d’Evyatar ; à l’arrière-plan, la fumée des pneus brûlés par les manifestants palestiniens

Evyatar est un « avant-poste », créé en Cisjordanie il y a deux mois sur des terres volées à plusieurs villages, notamment celui de Beita. Cet « avant-poste » est illégal, non seulement bien entendu au regard du droit international, mais y compris au regard des lois israéliennes ! 

Pourtant, face à l’intense résistance opposée par les habitants de Beita, l’armée a volé au secours des colons d’Evyatar, assassinant au moins un jeune Palestinien et en blessant des dizaines d’autres.

Le « compromis » annoncé mardi est de la même veine : les colons se sont engagés à quitter les lieux pendant une durée de deux mois maximum, mais en laissant en place toutes leurs installations (pré-fabriqués, raccordement au réseau électrique, routes déjà bitumées…), le gouvernement promettant que passé ce délai, il « légaliserait » ce nouveau vol !

Et pour bien montrer que la politique de colonisation va au contraire s’intensifier, pas moins de 40 bulldozers et des forces de police impressionnantes ont envahi ce même mardi  le quartier de Silwan, à Jérusalem-Est, où une première démolition de structure palestinienne a été opérée à grand renfort de publicité. Les résidences de pas moins de 1.500 Palestiniens sont menacées à court terme.

CAPJPO-EuroPalestine