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La Palestine au jour le jour: Semaine du 17 au 23 juin

L’occupant tire, blesse et moleste.
Cette semaine en Palestine occupée, le PMG recense 79 blessés, dont 64 pour la seule journée du 18 / 19 (de 8h à 8h).
Ces blessures ou traumatismes ont été infligés au cours notamment de quelque 140 incursions de l’occupant, telles que raids et maisons prises d’assaut en pleine nuit, répression violente de manifestations pacifiques, soutien aux attaques de colons.

La Palestine au jour le jour: Semaine du 17 au 23 juin

Exemples :
Dans la nuit du 17 juin, à 3h15, le camp de réfugiés de Jénine subit un raid des forces d’occupation, provoquant en retour une riposte des habitants. Pierres contre balles métalliques à fine enveloppe de caoutchouc, grenades assourdissantes et lacrymos : dans ce combat inégal, 7 Palestiniens, dont un mineur, doivent être hospitalisés.
Le 18 juin vers 13h, pour la 7ème semaine consécutive, une manifestation pacifique part du marché aux légumes de Beita en direction du mont Subeih où un avant-poste de colonie illégale s’est installé il y a sept semaines. C’est là que les forces d’occupation ouvrent les hostilités et, dans les affrontements qui s’ensuivent, le PMG recense 54 blessés hospitalisés, dont un mineur grièvement touché à la tête par une balle, sans compter 283 victimes de suffocation.

L’occupant s’en prend aux journalistes.
Pour avoir voulu en rendre compte, Naser Ishtayeh, journaliste à l’agence Flasha News, est copieusement aspergée de gaz poivre. Suite à cela, elle s’évanouit et est transportée dans un centre médical. A son réveil, elle ressent « une douleur intense aux yeux et à la bouche » et garde « une vision floue pendant des heures », selon son témoignage. Rappelons que le gaz poivre, originellement outil d’autodéfense légal et non létal, est tout sauf inoffensif et que les colons se plaisent à en asperger les enfants palestiniens (voir bilan de la semaine précédente).

Ce même vendredi, alors qu’ils se rassemblent après la prière du soir pour protester contre les provocations des colons, les fidèles d’Al-Aqsa subissent l’assaut des forces d’occupation. Parmi les 6 blessés hospitalisés figurent deux femmes journalistes : Sundus Owais (25 ans), frappée par des éclats d’obus dans le dos, et Latifa Abdel-Latif (31 ans), blessée au pied. Dans la foulée, l’occupant arrête 21 manifestants.
L’occupant kidnappe aussi femmes et enfants.
Quelque 176 habitants de Cisjordanie ont (re)fait connaissance avec les geôles israéliennes cette semaine. Parmi eux, 14 mineurs et 3 femmes.
Ainsi, le 17 juin à 3h30 du matin, l’armée envahit le camp de réfugiés de Jalazone, près de Ramallah, fait irruption dans trois maisons et enlève trois habitants, dont Mustafa Ghawanmah et Alaa Nidal Zaid (17 ans chacun). Le 21 à 2h30, à Beit Ummar, au cours d’un autre raid, cinq habitants sont tirés du lit, parmi lesquels Zain Al-Ja’ar n’a que 17 ans. Le 23 à 1h25, la ville de Ni’lin est prise d’assaut avec force bombes assourdissantes, semant la panique mais aussi déclenchant la résistance de jeunes qui caillassent les véhicules militaires. Au cours des trois heures d’affrontements, 11 habitants sont arrêtés, dont un mineur.
La même nuit, Beit Ummar est à nouveau envahie et 23 habitants sont arrêtés, dont 9 mineurs.
L’occupant mène une guerre de religion.
Samedi 19, une manifestation est organisée à la porte de Damas (près d’Al-Aqsa) pour protester contre les provocations des colons, qui quotidiennement insultent bruyamment le prophète Muhammad dans le troisième lieu saint de l’islam (imaginez la réaction si des athées protégés par l’armée insultaient Jésus à Saint Pierre de Rome !), Non contentes de matraquer ces manifestants, et d’en arrêter quelques-uns, les forces d’occupation inondent la place avec des eaux usées (waste water).

Palestinians chant slogans during a protest against a film mocking Islam after the Friday prayers in front of the Dome of the Rock at al-Aqsa mosque compound in Jerusalem’s Old City on September 14, 2012. Clashes broke out between a part of the crowd and Israeli police as the demonstration moved out of the Old City, with security forces firing tear gas and stun grenades that injured at least five people, an AFP correspondent said. AFP PHOTO/AHMAD GHARABLI


Soutenus par l’armée et la police, les colons squattent, agressent et harcèlent.
La violence des suprémacistes s’est exercée 22 fois cette semaine. Jérusalem Est est leur cible de choix. Une fois installés dans une maison volée, les squatters s’en prennent à leurs voisins palestiniens avec le soutien de la police. Ainsi, le 21, un colon de Sheikh Jarrah asperge de gaz poivre quatre jeunes filles de 12 à 14 ans.
Le 21, des dizaines de colons attaquent à coups de pierres et de divers projectiles les résidants du quartier de Karam al-Ja’aouni, prochaine étape du nettoyage ethnique en cours. Ces colons ne sont autres que les squatters d’un immeuble volé à la famille Al-Ghawi, à Sheikh Jarrah, Comme les résidents résistent, les forces d’occupation les matraquent, les aspergent de gaz poivre (causant brûlures et suffocations) et les poursuivent jusqu’à l’intérieur de leurs maisons. Elles tirent des bombes assourdissantes et inondent les cours intérieures avec des eaux sales. Dans la foulée, elles arrêtent 5 habitants, dont deux enfants, Ali Qneibi (13 ans) et Amir Al-Ramadi (15 ans).
Le soir du 20, à Jérusalem Est, c’est tout une bande de colons qui s’en prend à un enfant, Omar Amer Al-Rishq. Celui-ci doit être hospitalisé.
Si lancer des pierres est passible de 15 années de prison quand on est Palestinien, cette activité se pratique sous la protection des forces d’occupation quand on est un colon. C’est ce qui arrive par exemple le soir du 18 sur la route de Jénine à Naplouse : tandis que les colons caillassent les voitures palestiniennes, la police lance grenades et lacrymos sur les habitants qui tentent de s’opposer.
Le 18, à Hawara (près de Naplouse), un colon en voiture, heureusement maladroit, tire au hasard sur les passants. Même scénario le 19 dans un village près de Naplouse, où les boutiques sont également visées.
Le même jour, dans un village près de Salfit, un groupe de colons empêche les paysans d’accéder à leurs champs voués à l’expropriation.
Le 19, au village d’Al-Tawanai, près de Yatta, un caillassage par des colons tourne mal : Fatima Rabei, 70 ans, est blessée alors qu’elle se reposait assise devant sa maison.
Le soir du 19, un colon particulièrement allumé (ses coreligionnaires l’ont surnommé « Israël ») attaque à lui tout seul des éleveurs de la vallée du Jourdain.
Et ainsi de suite.
Mais que feraient les colons sans le soutien de l’armée ? Le 22 juin, à l’est d’Hébron, des colons de Kyriat Arba s’emparent d’un terrain et commencent à y construire. Mais des activistes Palestiniens démolissent les bâtisses et portent plainte. Résultat : Israël déclare le terrain zone militaire fermée et arrête son propriétaire ainsi qu’un de ses soutiens pour avoir pénétré en zone interdite !

  • L’occupant démolit et saccage
    Le 17 à 9h, dans un village à l’est de Qalqiliya, un bulldozer de l’occupant rase de fond en comble une station de lavage de voitures malgré un recours en suspens devant la Haute Cour de « Justice ». Plastique, acier, installations hydrauliques et électriques, tout est réduit à néant et la perte s’élève à 200 000 shekels (52 000 €), laissant sans ressource le propriétaire et son fils.
    Au même moment, près d’Hébron, des militaires et des employés administratifs font irruption chez Bâle’Azmi al-‘Ajlouni (60 ans) et commencent à déménager ses meubles et ses affaires en vue de procéder à la démolition. Un bulldozer et une excavatrice escortés par des véhicules militaires sont déjà sur place. La maison, composée de deux appartements, abritait deux familles, soit 8 personnes, dont 4 enfants. Aucun avis de démolition n’avait été délivré.
    Le 20 juin, même scénario, toujours près d’Hébron, mais cette fois c’est une étable pour 50 moutons qui est détruite.
    A Jabal Mukaber, village près de Jérusalem, c’est le propriétaire d’un magasin qui a procédé lui-même à la démolition avec un bulldozer de location pour éviter l’amende. De même, sur la route 55 (Naplouse – Qalqiliya), quatre familles ont dû couper elles-mêmes leurs oliviers pour permettre à l’armée occupante d’avoir une meilleure visibilité.
    Quant à Abdel Rahman, d’al-Issawiyah, c’est une maison de trois étages qu’il a dû démolir de ses mains, bien que le tribunal israélien ait annulé l’ordre de démolition ! Fruit de trente ans d’économies, la maison devait abriter un appartement pour lui-même et deux autres pour ses deux enfants, dont son fils qui se marie dans un mois.
    Une autre maison en construction a été démolie la veille dans le même village.
  • L’occupant assiège Gaza.
    Depuis le « cessez-le-feu, les tirs israéliens n’ont jamais cessé, et le blocus n’a jamais été aussi sévère. Israël ne laisse entrer, en quantité limitée, que de la nourriture, des fourrages, de l’aide humanitaire et un peu de carburant, pas assez pour desservir l’unique centrale électrique. Pas non plus de matériaux pour reconstruire les bâtiments bombardés ni de matières premières pour relancer l’économie ! Et il limite toujours la circulation des personnes aux urgences humanitaires, au personnel des organisations internationales et aux journalistes. La prison est bien gardée : le 16, puis le 18, des habitants non identifiés ont été capturés alors qu’ils tentaient de franchir la clôture. Les pêcheurs qui tentent de s’aventurer au large, dans les eaux territoriales gazaouies confisquées par Israël, se font toujours tirer dessus par les garde-côtes de l’occupant. C’est arrivé trois fois cette semaine.
    Dans la soirée du 17, l’aviation a lancé 10 missiles contre des groupes de résistants, mais aussi 4 missiles contre des exploitations agricoles. Exploitations également visées par des incursions terrestres. Ainsi, le 18, à l’est de Khan Yunis, des fermiers ont essuyé des tirs de la part des forces d’occupation confortablement installées derrière la ligne de démarcation. Même scénario le 19, mais contre des jeunes rassemblés près de la frontière à Khuza’a. Par ailleurs, régulièrement, des bulldozers protégés par l’aviation pénétrent de 50 à 100 mètres à l’intérieur de l’enclave pour saccager des terres agricoles. Cela s’est produit le 16 ou encore le 21 à l’est de Khan Yunis, d’abord le matin près d’Al-Fukhari, puis l’après-midi près d’Abasan.
  • L’occupant entrave.
    Si Gaza est sous blocus, la Cisjordanie doit quant à elle subir en permanence 108 checkpoints et fermetures de route. A cela s’ajoutent des points de contrôle temporaires. On en a compté 64 cette semaine et 8 personnes y ont été arrêtées.

Compilé et traduit par Philippe G. pour CAPJPO-EuroPalestine, à partir du Palestinian Centre for Human Rights (PCHR), du Palestinian Monitoring Group (PMG): http://www.nad.ps/ et de la compilation de Leslie et Marian Bravery (Palestine Human Rights Campaign, Auckland, Nouvelle Zélande).

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