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Lettre de la dirigeante palestinienne emprisonnée Khalida Jarrar à sa fille, Suha, partie trop tôt

Le mardi 13 juillet, la famille et les amis de la militante palestinienne des droits humains Suha Jarrar l’ont inhumée dans la ville de Ramallah, en Cisjordanie occupée.

Décédée à Ramallah d’une crise cardiaque le 11 mai à l’âge de 30 ans, Suha travaillait avec l’association de défense des droits humains Al-Haq. Féministe, comme sa mère, elle défendait aussi la protection de l’environnement.

La mère de Suha, la dirigeante palestinienne, icône féministe et prisonnière politique, Khalida Jarrar, était absente de ses funérailles. Malgré de nombreux appels de groupes de défense des droits des Palestiniens, Israël a rejeté la demande de Khalida de pouvoir assister à l’enterrement de sa fille.

La lettre ci-dessous a été lue lors des funérailles de Suha et contient le message d’adieu de Khalida à sa fille, tel qu’il a été transmis mardi verbalement à son équipe juridique.

Je souffre tellement, mon enfant, uniquement parce que tu me manques. Du plus profond de mon agonie, j’ai tendu la main et embrassé le ciel de notre patrie par la fenêtre de ma cellule de la prison de Damon, à Haïfa.
Ne t’inquiète pas, mon enfant. Je me tiens droite et inébranlable, malgré les chaînes et le geôlier.
Je suis une mère dans le chagrin, de ne pouvoir te voir une dernière fois.

Cela n’arrive qu’en Palestine.

Tout ce que je voulais, c’était dire un dernier adieu à ma fille. Avec un baiser sur son front et pour lui dire que je l’aime autant que j’aime la Palestine.

Ma fille, pardonne-moi de ne pas assister à la célébration de ta vie, de ne pas être à tes côtés pendant ce moment déchirant et final.

Mon cœur a atteint les hauteurs du ciel en rêvant de te voir, de te caresser et de poser un baiser sur ton front à travers la petite fenêtre de ma cellule de prison.

Suha, mon trésor. Ils m’ont empêché de t’offrir un dernier baiser d’adieu. Je te dis adieu avec une fleur.

Ton absence est terriblement douloureuse, atrocement douloureuse.

Mais je reste ferme et forte, Comme les montagnes de la Palestine bien-aimée.

Lettre de la dirigeante palestinienne emprisonnée Khalida Jarrar à sa fille, Suha, partie trop tôt
Source : Addameer, Prisonner Support and Human Rights Association
www.addameer.org
info@addameer.ps