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74 députés britanniques votent contre les expulsions à Jérusalem-Est et mettent en cause le Fond National Juif (KKL) dans ce processus

Soixante-quatorze parlementaires britanniques ont voté cette motion qui demande au Royaume-Uni de faire cesser le nettoyage ethnique mis en oeuvre contre les Palestiniens par le Fonds national juif (KKL-JNF) et de retirer à cet organisme son statut d’association caritative en Grande- Bretagne :

 » Cette Assemblée condamne fermement les tentatives en cours du Fonds national juif (KKL-JNF) d’expulser la famille Sumarin de son domicile à Jérusalem-Est ; elle souligne que cela se déroule dans un contexte plus large de la politique israélienne pour modifier démographiquement la population de Jérusalem en dépossédant les Palestiniens de leurs terres; elle note que la famille Sumarin vit dans sa propriété, avec des actes de propriété, depuis plus de cinquante ans; réaffirme que le nettoyage ethnique est l’un des crimes les plus graves, et que le Royaume-Uni s’est engagé à faire respecter le droit international; elle prie instamment le gouvernement d’intervenir au nom de la famille Sumarin, et demande à la Charity Commission de revoir le statut d’organisme de bienfaisance de JNF UK. »

Juifs opposés au JNF : « Soutenir le JNF c’est contribuer à déraciner les Palestiniens« 

En fait, l’implication du FNJ (Fonds National Juif) dans de tels crimes est à la fois historique et toujours en cours, fait remarquer Mick Napier de l’association « Stop the JNF ». 

« Le FNJ (Fonds national juif), écrit-il, est un pilier de l’apartheid israélien et une composante militante de la coalition sioniste bien décidée à parachever le nettoyage ethnique de la surface tout entière de la Palestine. Une partie importante de ce projet implique de planter des forêts en vue de masquer des scènes de crimes passés – des massacres et des expulsions de Palestiniens de leurs foyers et villages – à l’intérieur même de ce théâtre plus étendu du crime d’épuration ethnique qu’est l’État d’Israël.« 

« Les parcs et forêts du FNJ font bien davantage que dissimuler ce nettoyage ethnique. Pour d’autres raisons, bon nombre d’entre eux méritent l’attention de toutes les personnes engagées en faveur de la justice ou qui, du moins, désirent éviter d’être considérées comme des complices des crimes du FNJ. Quand on voit les appellations données à ces parcs et forêts construits grâce à la destruction de lieux palestiniens, on est encore plus indignés, car elles font croire que nous sommes complices de ce nettoyage ethnique.

Ainsi, en conférant à un parc l’appellation de « parc britannique », le FNJ tend à suggérer que, d’une façon ou d’une autre, le peuple britannique soutient le massacre et la dépossession des Palestiniens à qui la terre a été volée au profit de ce même parc.

De même, la forêt du JNF « Coretta Scott King« , du nom de la militante américaine du mouvement américain des droits civiques ainsi qu’épouse du pasteur Martin Luther King, s’approprie l’héritage antiraciste du Dr Martin Luther King afin de le mettre au service du racisme d’État israélien. Elle recouvre des villages palestiniens détruits, entre autres, Ayn al-Zaytoun, dont le FNJ a contribué à tuer et expulser les habitants.

La forêt Rd Bastiaan Ader du FNJ déshonore par ailleurs la mémoire d’un homme qui a consenti au sacrifice ultime afin de combattre une ségrégation raciale étatique en Europe.

Le Révérend Bastiaan Jan Ader était un combattant hollandais de la résistance contre l’occupation nazie au cours de la 2e Guerre mondiale. Il secourut de nombreux juifs et les cacha des nazis. En 1944, il préparait une attaque pour sauver d’autres juifs encore lorsqu’il fut trahi, arrêté, torturé puis tué par la Gestapo.

Le FNJ planta une forêt de 1 100 arbres ainsi qu’une stèle commémoratrice en l’honneur du Rd Ader. La forêt fut plantée sur les ruines du village palestinien de Bayt Natiff, que les Israéliens avaient complètement détruit pour empêcher le retour des villageois chassés par les milices juives en octobre 1948. Bien des villageois s’étaient finalement retrouvés à Bethléem, dans le camp de réfugiés d’Aida.

En 2016, le fils du Rd Ader, Erik, apprit le rôle du FNJ dans l’épuration ethnique et comment l’héritage du combat de son père contre le régime d’occupation nazie avait été incorporé au service du programme israélien d’épuration ethnique : « Je ne puis demander à mon père ce qu’il pense du fait qu’on a associé son nom à cette injustice mais, sachant ce pour quoi il luttait, il n’est pas difficile de le deviner. » 

Le FNJ nomme de la sorte ses parcs et forêts afin d’adresser un message aux Palestiniens signifiant qu’Israël les opprime, non seulement avec le soutien actif de nos gouvernements, mais qu’il le fait également avec l’accord de leurs populations.

Le parc britannique du FNJ

Cette politique consistant à baptiser des dizaines de parcs du nom de pays allant de l’Afrique du Sud au Canada est une tactique de la guerre psychologique et elle fait partie de la campagne israélienne en vue d’écraser et de disperser le peuple palestinien.

La section du FNJ au Royaume-Uni (FNJ-GB , dont les présidents d’honneur sont Tony Blair et Gordon Brown (!!), a financé le développement du parc britannique sur les ruines des villages palestiniens d’Ajjur et de Zakariyya. Jadis prospères, ils ont été détruits en 1948 par les milices sionistes qui recouraient à des escadrons de la mort et à des viols pour chasser les Palestiniens, puis utilisaient le feu et la dynamite pour incendier et détruire leurs maisons afin d’empêcher leur retour.

La destruction complète d’une communauté civile, le pillage et la vente ensuite de la propriété constituent un crime de guerre, selon le droit international. Et le FNJ-GB, de même que ses homologues ailleurs dans le monde, est une organisation criminelle, selon ce même droit.

La forêt de la Mémoire du FNJ

La forêt de la Mémoire du FNJ cible également deux objectifs, puisqu’elle dissimule une épuration ethnique de Palestiniens tout en masquant le sacrifice par Israël de milliers de Juifs argentins torturés et tués par la junte fasciste… qu’Israël avait armée et contribué à former. 

Elle se situe sur les ruines de villages palestiniens soumis à une épuration ethnique, avec, entre autres, dans le cas présent, Jimzu, dont les archives sionistes rapportent, pour le 10 juillet 1948 :

« Nos forces sont occupées à nettoyer la zone d’Innaba-Jimzu-Daniyal et elles incendient tout ce qui peut être brûlé. »

Alors que les villageois d’Ayn Al Zaytoun ont vu leurs assassins ériger un parc à la thématique « antiraciste » afin de dissimuler leurs foyers et terres détruits, les survivants des Jimzu et autres villageois ont vu l’insulte ajoutée à la blessure : la forêt de la Mémoire plantée sur l’emplacement de leur village et promue au rang de symbole de la tolérance et de l’antifascisme, de tribut à ces 30 000 Argentins, dont 3 000 citoyens juifs de ce pays, qui sont morts des mains de la junte militaire argentine.

Le centre qui accueille les visiteurs de la forêt de la Mémoire, toutefois, cache non seulement l’histoire des villages palestiniens situés jadis en dessous du site, mais aussi le rappel sinistre de ce que fut Israël qui arma et forma les officiers militaires qui dirigèrent les massacres des années 1976-1983. Au plus fort de la terreur organisée par la junte, l’ambassade d’Israël à Buenos Aires rapporta qu’il n’y avait « Aucun pays au monde dans lequel autant d’officiers argentins restaient en même temps disponibles dans le but d’acquérir des armes, de se former, etc. ».

L’ambassade d’Israël refusa à des juifs de gauche les passeports qui les auraient sauvés des chambres de torture du régime. Le bourreau Peregrino Fernandez révéla beaucoup plus tard qu’il reçut l’aide dans son travail de Herzl Inbar, de l’ambassade d’Israël (qui fut plus tard ambassadeur d’Israël en Espagne).

Le prisonnier Jacobo Timerman écrivit : « J’oublierai ceux qui m’ont torturé, mais je n’oublierai jamais les dirigeants juifs qui ont donné leur accord pour que des juifs soient torturés. »

En France aussi, le KKL-FNJ, qui se présente comme une association environnementale et qui a le statut d’association d’utilité publique recueille des fonds pour planter des arbres en Israël, sur des terres le plus souvent volées.

74 députés britanniques votent contre les expulsions à Jérusalem-Est et mettent en cause le Fond National Juif (KKL) dans ce processus

Faites cesser les campagnes du KKL-JNF, qui tente de faire oublier que ces « espaces verts » ont été construits là où des communautés jadis prospères furent détruites par les milices sionistes qui recouraient à des escadrons de la mort et à des viols pour chasser les Palestiniens, puis utilisaient le feu et la dynamite pour incendier et détruire leurs maisons afin d’empêcher leur retour.

Source de la motion parlementaire : https://edm.parliament.uk/early-day-motion/57037/eviction-of-palestinian-family-from-east-jerusalem

Publié en juillet 2021 sur Stop the JNF : https://www.stopthejnf.org/

(Traduit par Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine)

(Illustré par CAPJPO-EuroPalestine)

CAPJPO-EuroPalestine