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La non-restitution aux familles des corps de leurs proches : le sadisme israélien à l’état pur

Plusieurs manifestations ont eu lieu cette semaine en Palestine pour demander qu’Israël restitue aux familles les corps des martyrs assassinés.

La non-restitution aux familles des corps de leurs proches : le sadisme israélien à l'état pur
Protestation de familles palestiniennes réclamant les corps de leurs proches devant les bureaux de la Croix Rouge Internationale à Naplouse

Ainsi, la Cour Suprême israélienne a rejeté mercredi un appel à restituer le corps d’Ahmad Erekat, 26 ans, tué par les « services de sécurité » israéliens dans la ville d’Abu Dis, près de Jérusalem en juin 2020, en prétendant qu’il avait essayé de foncer sur un barrage militaire.

Ceci s’était passé le jour du mariage de sa soeur, alors qu’il allait chercher ses soeurs et acheter des fleurs à Béthléeem. Une vidéo a circulé le montrant sortant de sa voiture et s’éloignant des soldats avec les mains en l’air, avant d’être tué. Une véritable exécution extra-judiciaire, a prouvé l’ONG londonienne Forensic Architecture qui a établi qu’Ahmad Erekat avait été tué de 6 balles dont 3 alors qu’il était à terre, et que les soldats avaient refusé l’accès aux secours, alors qu’il était encore vivant. Elle a en outre apporté la preuve que la voiture de la victime, qui avait dévié de sa route n’avait pas accéléré, et avait même freiné au moment des faits.

Ahmad Erekat

Cette longue pratique de non restitution des corps de Palestiniens exécutés par Israël, et enterrés dans le « cimetière des numéros », avait été suspendue en 2004, puis reprise en 2015, indique la Campagne Palestinienne pour la Restitution des Corps des Martyrs.
Celle-ci indique que depuis 2015, Israël a retenu au moins 350 corps de Palestiniens, durant des périodes allant de trois jours à cinq ans, et en détient encore 81 dans les congélateurs de certaines morgues, dont une douzaine depuis les événements de mai-juin de cette année.

Ainsi, le 14 mai dernier, l’armée israélienne a tué le fils de Fatima Hammad,  Mohammad Ruhi Hammad, âgé de 30 ans, près de la colonie d’Ofra, voisine de Silwad, prétendant là encore qu’il avait tenté de commettre un attentat en fonçant sur des personnes avec sa voiture.

Fatima Hammad prie près de la tombe creusée pour son fils Mohammad à Silwad, en Cisjordanie occupée. Israël a refusé de restituer son corps. (Photo : MEE / Shatha Hammad)

Source : Middle East Eye

CAPJPO-EuroPalestine