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Palestine : bilan des crimes commis par Israël du 26 août au 2 septembre


Des assassinats et des blessés tous les jours !
Samedi 28, au centre médical al-Shifa de Gaza, le jeune Omar Abul-Neil (13 ans) succombe à sa blessure au cou infligée par un sniper lors d’une manifestation pacifique près de la clôture le samedi précédent. (article https://europalestine.com/2021/08/29/un-enfant-de-12-ans-assassine-par-larmee-israelienne-a-gaza/).
Le 31, près de Ramallah, alors que Ra’ed Jadallah (39 ans) rentre de son travail en Israël, les soldats postés à l’entrée de son village de Beit Ur al-Tahta le prennent pour cible (article https://europalestine.com/2021/09/01/un-jardinier-israelien-tue-en-revenant-de-son-travail/). La radio de l’armée affirme que Ra’ed aurait allumé un incendie mais aucun témoin oculaire n’en a vu la moindre trace. En réalité, les consignes très laxistes données aux soldats et leur impunité assurée les amènent fréquemment à tirer comme au ball trap sans se poser de questions.

Palestine : bilan des crimes commis par Israël du 26 août au 2 septembre
Enfants devant la dépouille de leur père Raed

Hormis ces deux meurtres, le PMG recense 47 blessés cette semaine -là.
Pour n’en citer que quelques-uns, vendredi 27, à Kafr Qaddoum, au nord de Qalqiliya, les soldats blessent par balles au moins 6 manifestants qui protestaient pacifiquement contre la fermeture de l’accès à leur village.
Mercredi 1er septembre, à 2h45 de la nuit, un checkpoint « volant » est établi à l’entrée du village de Ni’lin, près de Ramallah. De jeunes Palestiniens réagissent par des jets de pierre vers les véhicules de l’armée. Les soldats s’extraient des véhicules et blessent un jeune à la jambe.
A Beita, les manifestations quasi quotidiennes au mont Sobeih ont causé encore une vingtaine de blessés le vendredi (voir l’article https://europalestine.com/2021/09/05/la-resistance-se-poursuit-a-beita-malgre-les-blesses-et-les-arrestations/). Proche de la vallée du Jourdain, Beita est en première ligne dans le projet d’annexion de cette partie de la Cisjordanie.


Kidnappés dès l’âge de onze ans !

Le PCHR a enregistré 128 incursions de l’armée d’occupation en Cisjordanie, la plupart sous la forme d’attaques de villes et villages en pleine nuit, accompagnées de la prise d’assaut de maisons et du kidnapping de leurs habitants. Si l’on ajoute les arrestations opérées aux checkpoints ou lors de la répression de manifestations pacifiques, ce sont 66 citoyens de Cisjordanie qu’a capturés la toile carcérale de l’occupant. Parmi eux figurent notamment Mahmoud al-Sheikh, président du conseil du camp de réfugiés de Shu’afat à Jérusalem, ainsi que 13 mineurs et 4 femmes.

Ainsi, le jeudi 26 à 2h30 du matin, l’armée prend d’assaut la maison de Abdullah Naser Abdullah dans le village de Deir Balut près de Salfit. Elle l’enlève en même temps que Osaid, son fils de 17 ans.
Le même jour, au village de Deir Nidham, près de Ramallah, des soldats kidnappent à domicile Yosef Mezher (16 ans).
Le samedi 28 à 13h, trois jeunes de 17 ans doivent se rendre à la prison et centre d’interrogatoire de Moscobyia à Jérusalem Est, connu pour ses cachots souterrains et ses techniques de torture (Israël est la seule « démocratie » au monde où la torture est légale). Tayseer al-Natshah, Ali Mousa Naser et Omar al-Sa’oud doivent purger une détention de 10 à 11 mois.
Le même jour, toujours à Jérusalem, près de la porte de Damas, les soldats s’emparent de deux jeunes : Mohammed al-Abassi (17 ans) et sa sœur de 15 ans, Nada.
Lundi 30, au mont des oliviers, autre quartier de Jérusalem Est, l’armée kidnappe à leur domicile deux enfants de 11 ans (!), Mohammed Khwais et Mahmoud Abu Jom’a.
Mardi 31, l’armée mène un raid de nuit contre le village de Ras Karkar, près de Ramallah. Vers 4 heures du matin, elle prend d’assaut les maisons de trois Palestiniens qu’elle emmène en captivité. Parmi eux, Ahmed Nofal n’a que 17 ans.
Le même jour, au mont des oliviers, l’armée prend d’assaut trois maisons et remet des convocations pour le centre de Moscovia à trois jeunes gens, dont Ahmed al-Rajabi (16 ans).
Le soir du même jour, à Bethléem, l’armée positionnée près du mur de l’apartheid enlève deux mineurs : Eissa Zerina (17 ans) et Mansour Faraj (16 ans).
A l’aube du lundi 1er septembre, au cours d’un raid sur Bethléem, l’occupant kidnappe Adam Al-Muti (16 ans).
Plus tard, en début d’après-midi, les forces d’occupation enlèvent Hassan Daraghmeh, étudiant de 15 ans habitant le village de al-Lubban al-Sharqiya, près de Naplouse.


De la liberté de la presse dans la démocratie israélienne

Yazan Abu-Reyash (15 ans) est kidnappé quant à lui près de Yatta, à la fin de la prière du vendredi après-midi. Un sit-in devait y être organisé pour protester contre la confiscation de terres au profit de l’expansion de la colonie d’Avigal. Alors qu’il tente de flmer la scène, Mashour al-Wahwah, photoreporter de l’agence Wafa, est giflé et « embarqué » dans un véhicule militaire, suivi par un autre journaliste, Sary Jaradat. Pour finir, les soldats encerclent les 5 autres journalistes présents et les forcent à s’assoir par terre sous le menace de leurs armes. L’un d’entre eux, Raed Al-Sherif, de al-Ghad al-Araby (première chaîne de TV privée égyptienne) est pris à partie par deux soldats qui lui bandent les yeux, le battent et l’insultent.
Après une heure de détention, les soldats emmènent les journalistes au centre d’interrogatoire de la colonie Kiryat Arba, d’Hébron, où ils sont laissés sans soin pendant une heure et demie, alors que l’un d’entre eux, nommé Shalalda, souffre d’une blessure à la tête. Finalement, Shalalda est conduit à l’hôpital et ses collègues relâchés mais tous doivent retourner au centre d’interrogatoire le surlendemain. Ils sont finalement relaxés après avoir été « cuisinés » pendant trois heures, mais Mashour et Raed sont convoqués pour être à nouveau interrogés.


Comment Israël encourage l’éducation

Le 29 à 13h30, l’armée attaque deux écoles pour garçons et une école pour jeunes filles dans la ville de Al-Khader, près de Bethléem. Grenades assourdissantes et lacrymogènes agrémentent la pause déjeuner des élèves et du corps enseignant.
Le 1er septembre à 10h30, panique à l’heure de la pause : les soldats prennent d’assaut le collège de filles de la rue al-Zahra, à Jérusalem Est et arrêtent Rana Obaidat, la principale du collège, avec sa secrétaire. Ikram al-Wuhaidi, le directeur, est enlevé peu après, Les soudards fouillent les bureaux, font main basse sur le matériel informatique et saisissent les dossiers. Une des salles est mise sous scellés parce qu’utilisée par le ministère palestinien de l’Education. Une affiche est apposée à l’entrée  : « Le bureau du ministère de l’Education à Jérusalem est fermé ». Ordre de l’envahisseur !
Dans la foulée, deux des enseignants, Lama al-Sa’oud et Ghadeer al-Jouani, sont sommés de se présenter devant les services de renseignements israéliens.
Cible de l’occupant, le Bureau d’éducation palestinien supervise plus de 50 écoles, soit 100 000 élèves, à Jérusalem Est, Sa fermeture menace le bon déroulement des études.


Les colons attaquent !
Le PMG a enregistré 7 attaques de colons cette semaine, auxquelles il faut ajouter les injures et molestages quasi quotidiens subis par les fidèles d’Al-Aqsa de la part d’ultra-sionistes protégés par l’armée. Exemples.
Dimanche 29, à 2h du matin, irruption d’un commando en provenance de Kiryat Arba, colonie implantée en plein Hébron. Au vu et su des forces d’occupation installées dans le quartier, les assaillants caillassent des maisons et blessent à la tête Mahmoud Jaber (18 ans) tandis que six véhicules stationnés devant le poste militaire sont endommagés impunément,
Le 30 à 20h, un milicien de la colonie de Yitzhar pénètre dans la ville de Hawara, près de Naplouse, et kidnappe Ahmed al-Tirawi pour l’emmener dans la colonie. Il est libéré quelque temps plus tard. On ignore ce que ses bourreaux lui ont fait subir…
Le 1er septembre, à 0h45, des colons d’Adora attaquent les villageois de Tarqumiya, près de Hébron.


La colonisation s’étend
Le 28, un commando de la colonie Elon Moreh plante de la vigne sur 2,4 hectares de terres appartenant à des paysans de Deir al-Hatab, près de Naplouse. Faites comme chez vous !
Le 29, prélude à l’établissement d’un nouvel avant-poste, les forces d’occupation commencent à installer des mobil homes derrière le mur de ségrégation au sud de Barta’a, près de Jénine.
Le 30, les forces d’occupation débutent la construction d’un deuxième étage pour le poste militaire situé à la place de la gare routière de la rue Al-Shuhada, en plein cœur de la vieille ville d’Hébron.
Démolitions et destructions
Le PMG recense six démolitions de maisons sous prétexte d’absence de permis (presque jamais accordé), la plupart abattues par leur propriétaire lui-même sous peine d’une amende prohibitive. Jérusalem Est est particulièrement visée. Ainsi :
Le vendredi 27, Mahmoud Samarin auto-détruit une pièce rajoutée à sa maison de Silwan, quartier de Jérusalem. Ses trois fils de 8 à 18 ans vivaient dans cette pièce.
Le 28, la famille al-Dallal auto-détruit ses trois maisons de Beit Hanina (faubourg nord de Jérusalem). La municipalité israélienne harcèle la famille depuis 18 ans, lui infligeant des dizaines de milliers de shekels d’amende (1000 shekels = 263 €). Ces destructions laissent 18 personnes à la rue, qu’il ne sera pas facile de reloger vu le coût très élevé des loyers à Jérusalem.
Le 29, ‘Aqab Ja’abis auto-détruit sa maison de Jabal al-Mukaber, faubourg sud de Jérusalem. Ne disposant que de faibles revenus, il ne lui reste qu’à planter une tente sur son terrain pour se loger avec sa mère, sa femme et ses 5 enfants. Les enfants ont pu reprendre l’école mais pas facile de faire ses devoirs à sept sous la tente !
Le 30, dans ce même faubourg, les bulldozers israéliens détruisent la maison où vivait Ahmed Mashahrah. Ahmed avait commencé à construire une extension de cette maison sur un terrain hérité de son père afin d’avoir un « chez soi » pour sa femme et ses trois enfants. Sommé de raser cette extension, il était en train de procéder à sa destruction lorsque les bulldozers israéliens font irruption et abattent en même temps l’autre partie de la maison (pourtant non visée par l’ordre de démolition), où il résidait depuis 11 ans. C’est la deuxième fois que sa maison est détruite dans ce quartier sur ordre de l’occupant.
Gaza : rien de nouveau dans le camp de concentration
« S’il existe un enfer sur Terre, c’est bien la vie des enfants de Gaza » (Antonio Guterres, secrétaire général des Nations-Unies).
Au blocus inhumain infligé par l’occupant se sont ajoutés comme chaque semaine de nombreuses violations du droit international, sur terre, mer et dans les airs.

  • Attaques aériennes : à l’aube du 29, l’aviation coloniale largue un missile contre une base de résistants et un autre contre des terres agricoles à l’est de Beit Hanoun, ainsi que quatre missiles contre une autre base au sud de la ville de Gaza.
  • Tirs contre des personnes. Quotidiennes le long de la clôture qui enserre le camp de concentration, les manifestations pacifiques se poursuivent et l’armée embusquée continue de faire des « cartons ». Le soir du 28, 11 protestataires sont blessés, dont 3 par balles réelles. Le lendemain soir, un nouveau manifestant est blessé et 17 souffrent de suffocation due aux lacrymogènes. Le soir du 30, à l’est de Khan Yunis, trois personnes sont blessées, dont une grièvement, sans parler des suffocations. Le lendemain, encore trois blessés et des suffoqués. Le 1er septembre à l’est de Rafah, trois blessés et des suffoqués.
    Tirs contre des pêcheurs dans les eaux territoriales gazaouies : le 26 et le 31 au large d’al-Sudaniya, les 1er et 2 septembre au large de Gaza ville, le 1er au large de Deir al-Balah.
    L’occupant entrave
    Aux 108 points de contrôle permanents qui ligotent la Cisjordanie se sont ajoutés cette semaine 60 checkpoints « volants » et 7 bouclages d’axes ou carrefours stratégiques.

(Compilé et traduit par Philippe G. pour CAPJPO-EuroPalestine, à partir du Palestinian Centre for Human Rights (PCHR), du Palestinian Monitoring Group (PMG): http://www.nad.ps/ et de la compilation de Leslie et Marian Bravery* (Palestine Human Rights Campaign, Auckland, Nouvelle Zélande).

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