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Bilan des crimes commis par Israël du 2 au 8 septembre en Palestine occupée

Sous les balles des tueurs

Gaza assiégée ne renonce pas à réclamer la levée du siège et la répression est comme d’habitude féroce, au mépris du droit international.

Jeudi 2, à 20h, des habitants du camp de réfugiés de Jabalia, au nord de l’enclave, manifestent pacifiquement à proximité de la cloture de leur camp de concentration. Tapie bien à l’abri, la soldatesque fait pleuvoir ses projectiles. Ahmed Musleh (27 ans) est atteint mortellement. Transporté à l’hôpital indonésien, il décède malgré tous les efforts.

Quinze autres personnes sont blessées, dont un journaliste et deux mineurs – l’un de ces derniers  gravement atteint. Le même jour, au sud de la bande, près de Rafah, un autre mineur est blessé par les tireurs embusqués.

Le 6 à 11h30, les forces d’occupation attaquent Zita et son école, près de Tulkarem, bombardant les élèves à coups de bombes assourdissantes et de grenades lacrymogènes. Par chance, on ne déplore pas de blessé.

Le 8 à 5h45, l’occupant attaque la ville d’Arraba, au sud de Jénine. Muhammad Ayed (15 ans) est blessé.

A 23h20, la jeune Lujain Awad est blessée par les forces d’occupation lors d’affrontements à l’entrée de Beit Ummar (gouvernorat d’Hébron).

En tout, 58 habitants sont blessés ce jour-la en Palestine occupée, la plupart lors des 143 incursions enregistrées cette semaine – répression de manifestations pacifiques ou raids nocturnes contre des villes et villages accompagnés de la prise d’assaut de maisons et du kidnapping de leurs habitants,

La case prison dès 13 ans

Humilié par la « grande évasion » de 6 prisonniers politiques palestiniens, Israël s’est vengé par une campagne de représailles et de punition collective contre des centaines de détenus, sans compter les centaines de victimes de la répression des manifestations de liesse spontanée. Près de Jénine, l’armée a envahi en pleine nuit la maison de Ya’qoub Nfei’at, père d’un des évadés, et a soumis celui-ci à interrogatoire. Un médecin proche d’un des évadés, Zacharia Zubeidi, aurait également été arrêté.

Pour compenser largement ces six détenus auto-libérés, Israël a ajouté 62 captifs supplémentaires aux près de 5000 prisonniers politiques enfermés dans la toile carcérale de l’Etat sioniste. Au moins treize mineurs figurent parmi eux.

Le dimanche 5, à 1h55 de la nuit, l’occupant envahit la ville de Sa’ir, près d’Hébron, et kidnappe 5 adolescents, dont trois âgés de 14 ans (Hisham Jaradat, Rashad Jaradat et Musa Jaradat) et deux de 15 ans (Muhammad Jaradat et Murad Al Motaweer). Conduits au poste de police de Beitar Illit, colonie ultra-orthodoxe, ils sont détenus pour 8 jours (et plus si affinités?).

Le soir du même jour, les forces d’occupation positionnées à l’entrée du camp de réfugiés de Jalazone, près de Ramallah, kidnappent deux enfants de 13 ans : Rayan Dalash et Walid Hmeidat.

Le 6 à 10h30, c’est dans la vieille ville d’Hébron, non loin de la mosquée d’Ibrahim, que l’occupant s’empare de Karim Al-Jabari, âgé de 17 ans. A 17h, dans le quartier du mont des oliviers, à Jérusalem Est, un autre jeune, Aysar Sbaitan (14 ans), est kidnappé devant l’entrée de son lycée.

A 20h, deux jeunes de 17 ans, Yazan Amro et Amro Amra, sont arrêtés par les soldats postés à l’entrée du village de Khursa, au sud d’Hébron. Accusés d’avoir lancé des pierres en direction d’un mirador, ils sont emmenés vers une destination inconnue. On ignore si le mirador a porté plainte…

Le 7 à 11h, des soldats kidnappent Hamza al-Tawil (16 ans) alors qu’il se promenait dans la vieille ville de Jérusalem.

Hassan Ishtayah, quant à lui, a été arrêté le 3 à son domicile, en pleine nuit. A 54 ans, cet habitant de Ramallah a déjà connu les geoles israéliennes. Dans leur tentative de le protéger, les habitants de son quartier ont subi lacrymos et bombes assourdissantes jusqu’au petit matin.

A Jérusalem Est, les incarcérations battent leur plein. Prenons le 3, par exemple. A midi trente, Nash’at al-‘Anani est arrêté à l’une des portes de la mosquée d’al-Aqsa. A 17h30, Mohammed al-Humus est interpellé pour avoir osé hisser un drapeau palestinien dans le quartier de Sheikh Jarrah, convoité par les colons. Il s’en tire avec une interdiction de pénétrer dans ce quartier pendant deux semaines, moyennant une caution de 5000 shekels. A 23 heures, Mansour Mahmoud est enlevé à son domicile lors d’un raid sur Issawiya, faubourg de la « Ville Sainte » célèbre pour son esprit de résistance.

Les colons s’amusent

La vie de colon n’est peut-être pas si drôle. Alors, on se distrait comme on peut.

Bilan des crimes commis par Israël du 2 au 8 septembre en Palestine occupée

Il y a d’abord les virées matinales quasi quotidiennes, assorties d’injures et de molestage de fidèles, sur l’esplanade des mosquées. Mais aussi…

Le 2 à 11h10, un groupe issu de la colonie de Yitzhar pénètre dans le village de Burin, près de Naplouse, et s’en prend à la maison de Ayman Soufan, casse les vitres et endommage deux voitures.

Le même jour, à Hébron, Abd al-Jabari est renversé par la voiture d’un résidant de ce nid d’extrémistes qu’est la colonie de Kiryat Arba. L’agresseur prend la fuite. La victime n’avait que 8 ans !

Le 5, une bande venue de la colonie de Mitzpe Yair endommage les pneus d’un camion-citerne pour empêcher la livraison d’eau aux habitants de la région de Birin.

Au soir du 8, c’est une fois de plus de Kiryat Arba que proviennent les voyous qui brisent les vitres de plusieurs voitures et attaquent des maisons dans le quartier de Jaber, à Hébron. Les « forces de l’ordre » israéliennes interviennent… pour attaquer les victimes qui tentent de résister aux vandales.

Hold up sur les terres palestiniennes

Mais les colons ne font pas que saccager. Ils se comportent aussi en vrais pionniers du far west !

Le 3, au nord de la vallée du Jourdain, un commando construit une route pour desservir son avant-poste dans la région d’Abu Qandul.

Non loin de là, le 5, dans la région de Khirbet Al Muzakah, des squatters installent une caravane, une tente et une clôture, prélude à un nouvel avant-poste.

Le même jour, à Kafr ad-Dik, près de Salfit, une autre bande érige une clôture en fil de fer barbelé autour d’un terrain sur lequel elle a décidé de faire main basse.

Les forces d’occupation « officielles » participent à la curée. Le 5, à Jérusalem, sous prétexte de créer un « jardin biblique », elles rasent la partie du cimetière Yusufiya dédiée aux soldats jordaniens tombés dans la défense de la ville en 1967. En 2014, l’armée avait déjà détruit 20 de leurs tombes. Effacer la mémoire de la Palestine arabe est une œuvre de longue haleine !

Le même jour, près de Dura, à l’ouest d’Hébron, les soldats empêchent Ayman Odah de travailler sa terre et s’emparent d’une excavatrice et d’un véhicule 4X4 présents sur le terrain.

Le 9, l’armée met le grappin sur un bulldozer appartenant à un fermier de Beit Eksa, près de Jérusalem. Le pillage ne fait-il pas partie des prérogatives de l’envahisseur ?

Chasser les gens de chez eux

Le scénario est (presque) toujours le même. Une famille palestinienne reçoit un ordre de démolition de la maison où elle habite, ou qu’elle est en train d’agrandir, sous prétexte d’absence de permis. Démolition à réaliser soi-même, de ses propres mains ou, si l’on a les moyens, au moyen d’un bulldozer de location, sous peine d’encourir des frais de démolition exhorbitants. Ces destructions concernent les secteurs à judaïser en priorité, Jérusalem Est en tête.

Ainsi, samedi 4 au matin, Ahmed Wahdan détruit la petite maison qu’il avait édifié pour sa mère près de la sienne, dans le faubourg de Silwan.

Dimanche, Fayez Izheiman auto-démolit pour la seconde fois les murs et le toit de la pièce principale de sa maison à Beit Hanina, autre faubourg de Jérusalem. Désormais ouverte à tous les vents, sa maison devient inhabitable et il est forcé de louer un autre logement pour sa femme et ses deux filles.

Le 7, à nouveau à Silwan, Abed Dweik est forcé de détruire sa maison, mettant 9 personnes, dont 7 enfants, à la rue.

Un peuple incarcéré

Aux 108 points de contrôle permanents se sont ajoutés cette semaine 98 checkpoints temporaires et 10 fermetures de routes ou carrefours stratégiques. Non seulement ces contrôles rendent les déplacements problématiques mais l’on risque de s’y faire tuer ou blesser. En outre, les checkpoints alimentent la toile carcérale. C’est là qu’ont été arrêtés Amjad al-Shou’ani, Jehad Shehada, Ibrahim al-Sudani, Mo’tasem Hasan, Abdullah Raziq, Anas Nawawera, Sami Hasan et Ezz Marzouk.

Comme si cela ne suffisait pas, l’occupant a fermé tous les points de passage entre israël, la Cisjordanie et la bande de Gaza entre le 6 septembre à 16h et le 9 septembre à minuit. Motif : pour Roch Hachana, le nouvel an hébraïque, on préfère rester entre soi !

Et à Hébron, l’accès à la mosquée d’Ibrahim (Abraham) est fermé le 7 pour permettre aux juifs religieux de célébrer le nouvel an en ces parages sacrés pour les trois religions monothéistes (dont l’une plus égale que les autres).

Gaza on fire

Hormis le blocus, hormis les mort et blessés mentionnés en début d’article, Gaza assiégé a subi son lot hebdomadaire de violations du droit international et du cessez-le-feu.

Attaques aériennes : le 6, l’aviation largue 4 missiles sur des sites supposés de la résistance.

Attaques contre des paysans : le 5, à l’est de Juhr al-Dik, au sud de Gaza ville, un fermier dans son champ reçoit une balle métallique tirée par les soldats campés derrière la ligne de séparation.

Tirs contre des pêcheurs dans les eaux territoriales gazaouies : au large de Beit Lahia le 2 (l’un des pêcheurs, Awad al-Sultan, est blessé par balle), le 4, le 5 et le 8.

Compilé et traduit par Philippe G. pou CAPJPO_EuroPalestine à partir du Palestinian Centre for Human Rights (PCHR), duPalestinian Monitoring Group (PMG): http://www.nad.ps/ et de la compilation de Leslie et Marian Bravery* (Palestine Human Rights Campaign, Auckland, Nouvelle Zélande).

CAPJPO-EuroPalestine