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Palestine occupée : Bilan des crimes israéliens du 23 au 29 septembre

Cette semaine, le PMG a comptabilisé 6 Palestiniens assassinés, 35 blessés (dont un enfant de douze ans), 81 enlevés (dont quatre adolescents de 15 à 17 ans). L’armée d’occupation a commis 77 raids sur des villes, villages et maisons et 49 répressions sauvages de manifestations. Souvent protégés et appuyés par l’armée, les colons se sont livrés à 18 passages à tabac ou actes de vandalisme, notamment contre la maison et la voiture de Mme Umm Soufan, dans le village de Burin. A Gaza, sous blocus depuis 15 ans, l’occupant a attaqué trois fois des terres agricoles et mené deux incursions terrestres pour pratiquer des travaux de terrassement : une vue bien dégagée facilite le travail des snipers ! Aux 108 checkpoints permanents, se sont ajoutés 84 barrages militaires temporaires, et 10 axes ou carrefours principaux bloqués. C’est à l’un de ces pièges, tendu le 29 en pleine nuit près de Jénine, qu’un jeune de 17 ans, Osama Qabha, a été arrêté.

Mais derrière ces chiffres, probablement sous-évalués, il y a la réalité humaine d’une occupation inhumaine.

Morts pour la Palestine !

Les Palestiniens les appellent des martyrs. Notre pays laïc préfèrerait l’expression « héros de la résistance ». Mais c’est la même chose. Ils sont six résistants assassinés cette semaine. Et un prisonnier mort faute de soins. Le plus jeune n’avait que seize ans, un an de moins que Guy Moquet.

Le 23, Hussein Masalma (39 ans) décède d’une leucémie en phase terminale. Condamné à vingt ans de prison, il en avait déjà accompli 19 quand, en février dernier, ses geoliers décident enfin de le transférer à l’hôpital, alors que ses symptômes remontaient à plus de deux ans.

Le 24, à Beita, lors de la manifestation du vendredi contre l’implantation coloniale au mont Sobeih, les tirs israéliens font leur 9ème victime en 4 mois et demi. Marié et père d’une petite fille de 8 mois, Muhammad Khabisa (28 ans) est abattu d’une balle dans la tête. Il décèdera peu après à l’hôpital.

Huit autres manifestants sont blessés par des tirs de balles métalliques, 21 par d’autres projectiles. En outre, 2 souffrent de brûlures et 18 sont suffoqués par les gaz lacrymogènes très virulents. Rappelons que les manifestants protestent contre la réinstallation des colons après un bref simulacre d’évacuation au lendemain de la nomination de Naftali Bennett et de l’élection de Joe Biden. Située en un point stratégique, la colonie provoque l’isolement de larges portions de terres palestiniennes.

Le 26 au petit matin, des soldats déguisés en Palestiniens de l’unité d’infiltration Mista’arvim engagent de vastes opérations dans les environs de Jénine et Jérusalem. Objectif : le Hamas, diabolisé par l’occident parce qu’il ose ne pas vouloir contribuer à la sécurité de l’occupant.

Tentative de reconstitution des faits :
A 5h, un commando envahit Burqin, près de Jénine, prend d’assaut plusieurs maisons et se heurte à la résistance d’une maison fortifiée, domicile d’un ancien prisonnier politique, Mohammad Zar’ini. Mais ce sont Yousef (16 ans) et Oussama Soboh (22 ans) qui perdent la vie dans les affrontements. Ce dernier venait de se marier il y a 20 jours.

Les exploits des soldats déguisés ne s’arrêtent pas là. Dans le village de Kafr Dan, ils tirent sur la jambe d’un jeune homme avant d’enlever au moins un Palestinien pour l’emmener vers une destination inconnue. A Jénine même, ils blessent et kidnappent deux hommes après leur avoir tendu une embuscade dans une station-service. La résistance riposte par des tirs et, au final, au moins huit Palestiniens et deux soldats israéliens sont blessés.

Pendant ce temps, l’armée d’occupation déploie au moins dix drones en appui d’un raid sur des villages au nord-ouest de Jérusalem. A Beit Anan, une unité assiège et bombarde un bâtiment agricole où sont retranchés trois hommes : Mahmoud Hmeidan (27 ans), Zakariyya Badwan (36 ans), et Ahmad Zahran (37 ans). Les trois résistants trouvent la mort. Badwan est un ancien prisonnier politique détenu pendant neuf ans. Quant à Zahran, membre des Brigades al-Qassam (branche armée du Hamas), il était le frère de Zahran Zahran, assassiné par l’occupant en 1998.

Haro sur les enfants !

Les enfants palestiniens, c’est le gros problème d’Israël. Plus il y en a, plus ils contrecarrent l’essence même du projet sioniste : assurer une hégémonie démographique juive. En plus, au lieu de courber la tête, ils résistent ! Alors, il ne suffit pas de les kidnapper, les terroriser, il faut les avoir en ligne de mire.

Mardi 28, des dizaines de soldats font irruption dans le camp de réfugiés d’al-Aroub, au nord d’Hébron, provoquant automatiquement un rassemblement de protestaires, Des tireurs d’élite prennent position, bien décidés à faire un carton pour l’exemple. Ils choisissent soigneusement leur cible : ce sera Salama al-Jundi, blessé grièvement à l’abdomen. Son âge ? Douze ans.

Lundi soir, un milicien d’une colonie ouvre le feu sur des étudiants à la sortie de leur école à Ras al-Amoud, quartier de Jérusalem. Il n’y a pas de blessé mais on imagine la panique et l’angoisse ! Enfin des soldats arrivent sur les lieux. Que croyez-vous qu’il arriva ? Les soldats enlèvent un des étudiants et en détiennent brièvement un autre.

Mercredi, les forces d’occupation s’amusent à injurier et à courser des enfants sur le chemin de leur école à al-Lubban Al-Sharqiya, au sud de Naplouse. Ils en attrappent plusieurs et barrent le chemin, obligeant les gamins à crapahuter à travers un terrain accidenté pour rejoindre leur classe. Deux jours plus tôt, les soldats avaient encerclé le lycée dans le même village, tandis qu’un colon s’en prenait aux gamines de l’école pour filles.

Israël contre la famille Zahran

Certaines familles font l’objet d’un acharnement particulier de la part de l’occupant. C’est le cas des Zahran.

Le 24 à l’aube, à Beit Liqya, près de Ramallah, la famille est réveillée par des tirs contre les murs et le fracas des portes qu’un commando vient de faire sauter. Pendant deux heures, à la recherche d’un certain Ahmad, les soldats perquisitionnent les maisons de sa mère et de ses deux frères, bandant les yeux de ces derniers, tout en les faisant se coucher à terre et en les menaçant de leurs armes. Faute de trouver Ahmad, ils se vengent en enlevant sa femme, Asma ‘Aasi (29 ans). Plusieurs autres membres de la famille sont convoqués à la prison d’Ofer où ils sont interrogés pendant douze heures. Deux d’entre eux sont gardés prisonniers. Avant de partir, les soldats ont prévenu la maman : si Ahmad ne se rend pas, il sera exécuté.

Pendant ce temps, à Biddu, enclave isolée par le mur près de Jérusalem, d’autres membres de la famille reçoivent la visite musclée de l’occupant. Toqa Zahran est kidnappée en même temps que son mari Ibrahim.

Six autres membres de la famille ont déjà été arrêtés voici quelques jours.

Bras d’honneur à l’Union européenne

Le 24, une délégation de l’UE visite le village de Susiya, au sud d’Hébron. Elle veut se rendre compte sur place du quotidien des Palestiniens sous occupation. Elle ne sera pas déçue ! Sous ses yeux et sous le regard impassible des soldats, une bande de colons tente d’envahir le village. Dans les affrontements qui suivent, plusieurs Palestiniens sont blessés, dont Rateb Jabour, le coordinateur de la commission Mur et Colonisation. Atteint à la tête et à la poitrine, il est transféré d’urgence à l’hôpital. L’armée participe à la curée en blessant plusieurs autres villageois et en détenant brièvement… la délégation européenne, dont le représentant de l’UE à Jérusalem. Nul doute que les protestations platoniques de Bruxelles, s’il y en a, vont traumatiser les Israéliens !

Israel n’a pas toujours le dernier mot !

Le 27, non contente de protéger les colons qui envahissent quasi quotidiennement l’esplanade des mosquées en criant des slogans racistes, l’armée empêche les fidèles musulmans d’entrer et arrête un Palestinien pour le crime d’avoir prié à Al-Aqsa !

Mais Israël n’a pas toujours le dernier mot. Dimanche soir, prise sous les feux des balles et des cocktails Molotov de la résistance, l’armée israélienne doit battre en retraite et emmener avec elle les colons qui avaient envahi Naplouse pour occuper le prétendu tombeau de Joseph – qui abriterait en réalité la dépouille d’un certain cheikh Yousif Dweikat. Mais sans ces lieux saints supposés, l’occupation risquerait d’apparaître pour ce qu’elle est vraiment : une banale et anachronique colonisation. Qu’en pensez-vous, Monsieur Macron ?

Palestine occupée : Bilan des crimes israéliens du 23 au 29 septembre

(Compilé et traduit par Philippe G. pour CAPJPO-Europalestine à partir du Palestinian Centre for Human Rights (PCHR), du Palestinian Monitoring Group (PMG): http://www.nad.ps/ , de la compilation de Leslie et Marian Bravery* (Palestine Human Rights Campaign, Auckland, Nouvelle Zélande).

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