Vendredi, à la 14ème chambre correctionnelle du Palais de Justice de Paris, les victimes de Chelli, dit « Ulcan », et leurs avocats ont continué leurs témoignages et plaidoiries, face au banc vide de la défense, puisque ni Chelli, ni son avocat historique et porte-parole télévisuel de l’extrême-droite française, M° Gilles-William Goldnadel, n’avait eu le courage de se présenter.
Le jugement sera rendu le 11 janvier prochain à 13 H 30 par la même chambre, le tribunal ayant pu mesurer la violence et la lâcheté des actes de cet individu enfui en 2013 en Israël, pays où il a tranquillement continué ses méfaits, nationalité israélienne en plus.

Les avocats des parties civiles, dont Me Dominique Cochain qui représentait Olivia Zémor, ont parfaitement démontré que le terme de « canular » était totalement inapproprié concernant les actes de Chelli, et que nous n’avions pas affaire à un « hacker » mais à un « cybercriminel », un « mégalomane » certes, mais loin d’être un « fou ».
« Il est très malin, capable de préparer soigneusement des coups tordus, de tromper beaucoup de gens », a souligné Me Cochain, en expliquant que s’il clamait lâchement aujourd’hui : « Vous ne pouvez pas prouver que c’est moi », et qu’il avait déclaré à ses fans, le 9 octobre 2014 en Israël : « Je ne revendiquerai plus mes attaques pour plus d’efficacité » , il s’était en même temps vanté d’en avoir mené 500.
L’avocate a également souligné que Grégori Chelli disposait d’appuis, en Israël, mais aussi en France, ce qui expliquait qu’il avait bénéficié de peines très légères, avec quelques mois de sursis, y compris après le saccage de la librairie Résistances en juillet 2009 où son avocat William Goldnadel avait produit à l’audience, pour impressionner les juges, une lettre de recommandation de Claude Guéant, le secrétaire général de la présidence de Sarkozy à l’époque.
Tous les avocats ont également démontré qu’il ne pouvait y avoir erreur sur la personne et que c’était bien lui qui avait commis les actes décrits à l’audience.
La procureure, lors de son réquisitoire final a conclu dans le même sens, estimant que Grégori Chelli « loin d’être un ‘Patriote’, » comme un film israélien veut le montrer, n’est « pas un justicier », « ne défend pas des idées », mais « fait preuve d’une grande lâcheté tant dans ses méthodes d’agression violentes et quasiment physiques, que dans son refus à se présenter devant un tribunal ». « Avec le nom de son site « Viol vocal », tout est dit », a-t- elle fait observer. Regrettant que seules 5 affaires le concernant aient pu venir devant la justice à ce jour, et que « de très nombreuses autres ne soient pas encore traitées », « On peut comprendre que ses victimes puissent craindre de nouveaux passages à l’acte de la part de cet individu », a-t-elle conclu.
Elle a donc demandé que soit « mis fin à ses méthodes dilatoires », estimé qu’il n’y avait « aucun doute sur l’imputabilité des faits » à Chelli, et qu’il fallait qu’il cesse « d’organiser son impunité à partir d’un Etat qui avait bien peu collaboré avec la justice française jusqu’à maintenant ».
Le ministère public a requis 2 ans de prison (ferme) et un mandat d’arrêt diffusé au plan international.
Délibéré le 11 janvier prochain.
CAPJPO-EuroPalestine