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Affaire Assange : un tribunal britannique s’aplatit devant les Etats-Unis

Un tribunal britannique a manifesté vendredi son inféodation au gouvernement américain, en ouvrant la voie à l’extradition du fondateur de WikiLeaks Julian Assange aux Etats-Unis, où il serait certain qu’il y finirait ses jours en prison.

Affaire Assange : un tribunal britannique s’aplatit devant les Etats-Unis

Assange est ce journaliste australien dont les révélations, grâce à la publication de milliers de documents des services états-uniens, ont permis de mettre au jour une partie des crimes de guerre perpétrés par l’armée américaine, notamment en Irak et en Afghanistan.

Dire la vérité ? C’est un crime impardonnable aux yeux des dirigeants états-uniens, qui, d’Obama à Biden en passant par Trump, veulent depuis dix ans avoir la peau d’Assange et terroriser tous celles et ceux qui seraient tentés d’être aussi courageux que lui.

Poursuivi pour « espionnage », Julian Assange a dans un premier temps trouvé refuge à l’ambassade de l’Équateur à Londres, alors qu’il était traqué par la police britannique sur le fondement d’accusations de droit commun montées de toutes pièces contre lui, et qui ont d’ailleurs été abandonnées depuis. Le gouvernement de l’Équateur avait accepté, en 2012, d’accueillir Julian Assange dans son ambassade, lui permettant ainsi de bénéficier de l’immunité diplomatique dont disposent les représentations étrangères. Mais à quel prix ! Pendant 7 ans, Assange s’est ainsi vu contraint de vivre reclus dans une pièce de l’ambassade, sans quasiment aucune possibilité de contact avec l’extérieur, alors que pendant ce temps, des calomnies sur son compte étaient colportées jour après jour par nombre de ses supposés « confrères » des grands médias.

En 2019,  le président nouvellement élu de l’Équateur décide de se soumettre aux  injonctions de Londres et Washington. Assange est mis à la porte de l’ambassade, aussitôt arrêté par la police britannique et enfermé dans un prison de haute sécurité, où il croupit depuis lors, au détriment de sa santé physique et mentale,  ses amis et ses avocats tentant de contrer en justice la demande d’extradition émise de l’autre côté de l’Atlantique.

Lors d’audiences précédentes, il a été démontré que si Assange était envoyé aux Etats-Unis,  où il encourt une peine de 175 ans de prison (oui, 175 ans, vous avez bien lu !), il serait invariablement soumis à des traitements inhumains, dont le système pénitentiaire américain est orfèvre. C’est sur ce fondement qu’en première instance, une juge anglaise avait rejeté la demande d’extradition, tout en maintenant Assange dans sa prison de Belmarch.  

Les Etats-Unis ont donc fait appel, en « promettant » sans que cela les engage à quoi que ce soit, qu’ils n’appliqueraient pas automatiquement au lanceur d’alerte les mesures les plus cruelles de leur panoplie,  si Londres avait la gentillesse de leur livrer le captif.

Et c’est ce qui est arrivé vendredi. La « Haute Cour » de Londres a trouvé « convaincant » le dossier américain, et s’est prononcée pour l’extradition, les voies de recours contre le crime liberticide devenant maintenant très limitées, selon les membres de son comité de soutien.

Des ONG, Amnesty International notamment, ont protesté vigoureusement. Quelques médias (en France, Mediapart notamment), ont dénoncé le forfait. Mais quid de tous ces grands médias qui nous bassinent pourtant sur le thème d’une sacro-sainte « liberté de la presse », dont l’Occident serait le garant face aux régimes totalitaires du reste de la planète ? Rien du tout, oui. Leur liberté, c’est celle de répéter la propagande dictée par leurs patrons (en France, une poignée de milliardaires) et leurs gouvernements ;  de protester, aussi, contre l’emprisonnement de journalistes pourvu qu’ils soient dans des contrées plus ou moins lointaines (Russie, Turquie, etc.), mais surtout pas de se mobiliser en faveur de Julian Assange. Honte à eux.

CAPJPO-EuroPalestine