La section israélienne des Médecins pour les Droits de l’Homme (Physicians for Human Rights – PHRI) a publié ce lundi un nouveau rapport, directement tiré d’informations livrées par le parlement israélien (Centre de recherche et d’information de la Knesset -RIC), montant qu’Israël rejette la plupart de demandes des malades de Gaza qui ont besoin d’aller se faire soigner en Cisjordanie ou en Israël, sans la moindre explication.
Ce rapport indique que « 90 % des demandes de permis pour voyager en dehors de Gaza pour des soins médicaux n’ont pas reçu de raison claire pour leur rejet. »
« Ces dernières années, PHRI a soumis à l’administration des territoires palestiniens occupés (COGAT) plusieurs demandes d’accès à l’information. Les réponses ont toujours fait défaut, truffées d’informations manquantes ou partielles. Le rapport du RIC a révélé un manque de transparence en ce qui concerne la collecte des données au COGAT.
La raison la plus fréquemment citée pour refuser les demandes faites par les résidents de Gaza et de Cisjordanie pour un traitement médical en dehors de leur zone de résidence était « autres ». À Gaza, 90 % des demandes rejetées entre 2016 et 2020 ont été rejetées sous la catégorie « autres ». En 2020, le nombre était encore plus élevé ; 93 % des refus ont été répertoriés comme « autres ». Une tendance similaire a été observée dans les chiffres de Cisjordanie. »
« Indiquer « autres » comme motif de refus de demande est une pratique non transparente qui entrave l’évaluation externe du fonctionnement du régime de permis », souligne le rapport qui précise que les Palestiniens reçoivent parfois une lettre de refus au motif que le traitement est disponible dans la zone de résidence du patient.
« Les Palestiniens ayant besoin d’un traitement en dehors de la bande de Gaza ne peuvent demander un permis que si le traitement demandé est « salvateur ou crucial pour la qualité de vie » et indisponible à Gaza. Les chiffres fournis par le COGAT montrent qu’entre 2016 et 2020, au moins 1 500 patients de Gaza se sont vu refuser des permis au motif que le traitement leur était disponible localement », note ce rapport.
« Sur la base du suivi de ces cas par PHRI, nous avons observé que le COGAT rejette la plupart de ces cas sur la base d’informations incorrectes et contrairement à l’opinion professionnelle des médecins locaux. Par exemple, PHRI a documenté de nombreux cas dans lesquels le COGAT a présenté les coordonnées d’un médecin spécialiste ou d’un centre médical à Gaza comme preuve que le traitement était effectivement disponible localement. Cependant, lorsque PHRI a contacté le médecin ou l’établissement en question, on nous a démontré qu’ils ne pouvaient pas fournir le traitement essentiel. «
(Ce résumé est signé par Arel Jarus-Hakak, qui coordonne la recherche sur la situation sanitaire des Palestiniens dans les territoires palestiniens occupés et le département de la clinique mobile Médecins pour les droits de l’homme Israël (PHRI). Le rapport complet n’est pour le moment disponible qu’en hébreu).
CAPJPO-EuroPalestine