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Bilan des crimes israéliens en Palestine occupée du 24 au 30 mars 2022

En Cisjordanie, cette semaine est marquée par une recrudescence des attaques de colons, au nombre de 54. Elles s’ajoutent aux 163 incursions opérées par les forces d’occupation « officielles » (FOI). Ces violences ont causé 22 blessés, dont un mineur, tandis que, parmi les 104 habitants emmenés en détention, 6 sont mineurs. Au nombre des kidnappés figurent également une femme, un journaliste et une personne handicapée.

Enfin, aux 108 points de contrôle permanents, qui rendent tout déplacement problématique, se sont ajoutés 85 checkpoints temporaires et 22 bouclages d’axes ou carrefours stratégiques. Quatre Palestiniens ont été piégés à ces checkpoints.

Toujours sous blocus depuis plus de 15 ans, la bande de Gaza a subi 15 violations du cessez-le-feu de la part de l’assiégeant : attaques de civils depuis la ligne de démarcation (les 25 et 29), attaques de bateaux de pêche circulant dans les eaux territoriales (les 26, 27 et 29), tirs contre des terres agricoles (les 24, 26, 28 et 30). 

Les balles n’épargnent pas les enfants 

Jeudi 24 à 1 h 25 de la nuit, les forces d’occupation prennent d’assaut plusieurs maisons du camp de réfugiés de Dheisha, à Bethléem. Les habitants ripostent et trois d’entre eux sont blessés, parmi lesquels un mineur, atteint grièvement. Trois autres habitants sont emmenés en détention, dont un policier palestinien.Mais, comme à l’accoutumée, c’est lors du repos du vendredi que les manifestations sont les plus nombreuses – et la répression la plus sanglante. A Kafr Qaddoum, on compte 4 blessés parmi les habitants qui protestent contre la fermeture de l’entrée est de leur village, rallongeant de 15 km le trajet jusqu’à Naplouse, la ville la plus proche, située à 13 km à vol d’oiseau. Ces manifestations hebdomadaires durent depuis juillet 2011. A Qalqiliya, les affrontements autour d’un checkpoint causent 4 autres blessés parmi les Palestiniens, dont deux adolescents : Ahmed Daoud (17 ans) et Omar Owaisat (16 ans). A Beita, 5 blessés non identifiés se sont ajoutés à la longue liste des résistants non violents blessés ou tués sans que les villageois ne renoncent à dénoncer la colonie d’Evyatar. 

Colons déchainés 

Les colons ne sont pas en reste. Echauffés par les attentats en Israël, ils se montrent encore plus agressifs qu’à l’accoutumée.

Bilan des crimes israéliens en Palestine occupée du 24 au 30 mars 2022

Attaques contre des personnes : Le 25, à Sinjil, les colons de Ma’ale Levona tirent sur les villageois qui s’opposent à une tentative d’effraction de deux maisons. Les mêmes colons s’emparent de quatre brebis. Le 27 à Hawara, les colons envoient Samir Odeh à l’hôpital, atteint par une pierre au volant de sa voiture. A Burqa, après avoir endommagé des installations commerciales et des voitures, ils s’en prennent à un villageois tandis que les habitants venus à la rescousse essuient les grenades assourdissantes et lacrymogènes de la police.

Le 29, à Jérusalem Est, un colon renverse Fadi al-Damiri avec son véhicule. La victime est hospitalisée. Le même soir, un autre Palestinien est renversé par la voiture d’un colon près de Burqa. A 23 h 15, une bande fanatisée se rue sur Zaki Rahim Alwi, du village de Sebastia, lui causant fracture et contusions multiples qui nécessitent son hospitalisation.

Le 30, les colons attaquent Zakaria Jabarin alors qu’il fait paître son troupeau près de Yatta. Souffrant de brûlures occasionnées par des éclats de grenades lacrymogènes au pied, dans l’estomac et au visage, il est hospitalisé. Près de Jéricho, une autre bande roue de coups Riad Al-Shalabi qui, outre des contusions multiples, perd une dent dans la bagarre. Dans le même secteur, près du checkpoint d’Hamra, c’est au volant de sa voiture que Muhammad Zbeidat est blessé par des pierres lancées par les colons.

Près de Jénine, Omar Ould Ali et son frère Ali sont tabassés. Dans la rue principale de Turmasaya, d’autres fanatiques tirent en direction des passants.

Attaques contre des biens : Le 24, les colons mettent le feu à la porte d’une mosquée à Naplouse. Le 26, ils caillassent les maisons et les véhicules du village de Asira al-Qibliya, près de Naplouse. Les policiers qui les escortent arrosent de lacrymogènes les villageois qui tentent de faire face. Et ils détiennent temporairement Hafiz Saleh, le chef du village, coupable de ne pas se laisser faire. Partout, on ne compte plus les maisons attaquées, les véhicules endommagés par des pierres ou dont les pneus ont été crevés. A Burqa, non contents d’attaquer les voitures palestiniennes, les colons en volent une ! 

Le 28, ils nourrissent leurs troupeaux avec les plantations de paysans au nord de la vallée du Jourdain. Le 30, à Asira al-Qibliya, ils mettent le feu à la voiture de Ahmed Hamdan après avoir attaqué sa maison. A Al-Lubban ash-Sharqiya, ils brulent une voiture et arrachent 170 oliviers. Etc. 

Le vol des terres se poursuit 

Le 27, à 10 h du matin, les colons protégés par la police attaquent l’hôtel Patra. Située à la porte de Jaffa, au cœur de Jérusalem, cette résidence est la propriété du patriarche grec orthodoxe, qui l’a louée à la famille Qirsh. Les assaillants tentent d’expulser les locataires en se réclamant d’une décision de la « Justice » israélienne. La police de son côté détient temporairement l’avocat Medhat Diba, ainsi que le locataire, Basmah Qirsh, et ses trois fils.

Le 27, des activistes de la colonie Madjolin installent quatre mobil homes sur des terres de la ville de Qusra dans le but d’étendre leur implantation.

Le 29, entre Jéricho et Ramallah, d’autres colons entament la construction d’un nouvel  »avant-poste sur les terres de la communauté bédouine Al-Malehat. L’entreprise de dépossession s’étend aux biens matériels : un bulldozer à Walaja, un autobus à Shuqba, une grue municipale à Kafr ad-Dik et une voiture particulière à Atouf sont « confisqués » par les FOI au nom de la sécurité d’Israël. 

Kidnappés dès l’âge de dix ans 

Le 24, à 4h10 du matin, l’armée envahit la ville de Sa’ir, près d’Hébron, et arrache à son lit Yousef Jaradat (14 ans), en même temps que deux adultes, Mujahid Al-Farrouk et Mussa Jaradat.

Le 28 au soir, lors d’un raid sur le village de Ras Karkar, les FOI se saisissent d’un enfant de 10 ans, Ragheb Tawfiq Samhan. Il est retenu et interrogé pendant deux heures par les hommes en armes, traumatisme qui peut marquer toute une vie.

Le 29 à 23 h 10, Muhammad Al-Ghazawi (17 ans) est maintenu en détention après s’être rendu sur convocation dans les locaux des services de renseignement israéliens.

Le 30, lors d’un raid nocturne sur Kafr Qaddoum, trois des quatre villageois kidnappés sont mineurs : Khaled Shteiwi (16 ans), Majdi Juma’a (16 ans) et Awad Obaid (17 ans). Ce même jour, à Yabad, au petit matin, la répression s’abat sur la famille de Diaa Hamrasheh, auteur des attentats près de Tel Aviv. Cinq de ses membres sont arrêtés : Rabee Louay Hamarsheh, Mahdi Bilal Samara Hamarsheh, Adnan Yassin Hamarsheh, Muhammad Rafe’ Abu Bakr et Yazan Ahmad Hamarsheh. Petit rappel : « Aucune peine collective ne pourra être édictée contre les populations, à raison de faits individuels dont elles ne pourraient être considérées comme solidairement responsables ». Mais qui se soucie de la Convention de Genève ? 

Compilé par Philippe G. pour CAPJPO_Europalestine à partir du Palestinian Centre for Human Rights (PCHR)*, du Palestinian Monitoring Group (PMG)**: http://www.nad.ps/ et de www.en.wikipedia.org.

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