Deux décisions très graves de conséquences : Le ministre israélien de la « sécurité publique » a donné le feu vert aux colons et extrémistes juifs de tous poils, pour que la « marche du drapeau » de Jérusalem, nationaliste et provocante, passe par la porte de Damas et le quartier musulman. Et un tribunal israélien vient d’autoriser ce dimanche les colons juifs à pratiquer leurs rituels talmudiques sur l’Esplanade des Mosquées !
Cette décision judiciaire autorisant des Juifs à prier et chanter sur l’Esplanade des Mosquées, lieu saint musulman, est une première, souligne la chaîne de télévision israélienne Channel 12.
Quant à Omer Bar-Lev, « Il prouve qu’il se considère comme le ministre de la sécurité publique pour les seuls juifs », commente le quotidien israélien Haaretz.
« Le sort des Palestiniens, leur bien-être, leur sécurité et leur dignité, ne l’intéresse pas du tout ; il permet qu’on les foule aux pieds, et peut-être même les encourage-t-il », estime l’éditorial de ce journal.
« Cette marche est devenue au fil des ans une manifestation violente et odieuse contre les Arabes de la ville. L’année dernière, cela a contribué au lancement de roquettes depuis Gaza qui a abouti à l’offensive israélienne qui a fait plus de 220 morts », rappelle Haaretz.
« Elle est vécue comme une conquête renouvelée de Jérusalem-Est. Sur la place à l’extérieur de la porte, il y a de la danse et, ces dernières années, la joie s’est exprimée par d’innombrables cris racistes, par de violentes attaques contre les passants et du vandalisme. Une coutume, par exemple, était de frapper les portes en tôle des magasins du quartier musulman avec des bâtons pointus – des magasins qui étaient bien sûr fermés sur ordre de la police. Des chants de vengeance et des cris de « mort aux Arabes » se font chaque fois entendre. Essayez d’imaginer un défilé de drapeaux palestiniens traversant les rues du quartier juif avec des chants de « biladi biladi – paroles de l’hymne national palestinien », explique la rédaction de Haaretz.
Le défilé commence devant la Grande Synagogue à l’ouest de Jérusalem, se poursuit jusqu’à la place Tzahal près de l’hôtel de ville et là, il se divise : les filles traversent la porte de Jaffa jusqu’au mur occidental et les garçons entrent dans la vieille ville par la porte de Damas et le long de la rue Hagai à le quartier musulman pour atteindre le mur.
« Les résidents palestiniens de Jérusalem ne se sont pas encore remis des funérailles de la journaliste Shireen Abu Akleh et du comportement brutal et scandaleux de la police israélienne lors de cet événement. Les policiers qui battent et donnent des coups de pied aux porteurs ne sont pas des scènes qui seront bientôt oubliées, que ce soit à Jérusalem-Est ou ailleurs.
Maintenant, un autre événement humiliant et violent attend les résidents palestiniens de Jérusalem » souligne l’article. La police a déjà annoncé que des restrictions seront imposées aux habitants musulmans de la vieille ville en raison de cette marche.
(Le défilé commence devant la Grande Synagogue à l’ouest de Jérusalem, se poursuit jusqu’à la place Tzahal près de l’hôtel de ville et là, il se divise pour ne pas mélanger les deux sexes : les femmes traversent la porte de Jaffa jusqu’au mur occidental et les garçons entrent dans la vieille ville par la porte de Damas et le long de la rue Hagai à le quartier musulman pour atteindre le mur.)
« Cette même police et ce même ministre autoriseraient-ils une marche palestinienne similaire à travers la ville, dont 40 % des habitants sont palestiniens ? La police qui a violemment pris les drapeaux palestiniens lors des funérailles d’Abou Akleh est la même police qui autorisera désormais cette marche violente du drapeau israélien. Cette voie ne conduira jamais à la coexistence dans la ville prétendument « libérée » et « unifiée » il y a 55 ans »., conclut l’éditorial.
Et avant même la date du 29 mai, des dizaines de colons israéliens sont entrés dans l’Esplanade des Mosquées ce dimanche matin. pour provoquer les fidèles palestiniens.
« Nous ne laisserons pas les extrémistes israéliens brandissant des drapeaux traverser la porte de Damas et la vieille ville de Jérusalem le 29 mai. Notre décision est claire, la résistance palestinienne ne permettra pas les brimades d’Israël dans la mosquée Al-Aqsa et la reste de la Ville Sainte », a prévenu pour sa part Ismail Haniyeh, dirigeant du Hamas.
(Traduit par CAPJPO-EuroPalestine)
Source : Haaretz Editorial
CAPJPO-EuroPalestine