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Bilan des crimes israéliens en Palestine occupée du 12 au 18 mai

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Durant cette semaine, l’occupant a encore tué par deux fois. Ses armes ont causé 143 blessés, dont au moins 8 mineurs et un soignant, sans compter les très nombreuses personnes suffoquées ou contusionnées au cours de 187 incursions « musclées » en Cisjordanie.

Quelque 33 de ces victimes, dont un photojournaliste, ont été agressées alors qu’elles accompagnaient le cercueil de Shirine Abu Akleh, cortège attaqué par la police sous les yeux du monde entier. 

Les colons ont pris leur part de ces violences, blessant notamment un activiste de l’ONG Defence for Children International (DCI), témoin gênant.

Autre traumatisme majeur pour les Palestiniens : 130 d’entre eux, dont au moins 4 mineurs et une femme, ont été emmenés en détention en Israël, où torture et maltraitance les attendent. 

Quant à ceux qui sont « dehors », leur liberté reste relative. En Cisjordanie, 110 checkpoints volants se sont ajoutés aux 108 points de contrôle permanents à l’ouest du mur de l’annexion. Et Gaza a subi cette semaine un blocus encore renforcé et 24 violations du cessez-le-feu… 

Jérusalem et Jénine sous les feux de l’ennemi 

Samedi 14 à 7 h, Walid Al-Sharif (23 ans) décède d’une blessure subie lors de l’attaque de la mosquée Al-Aqsa le 22 avril dernier – attaque qui, rappelons-le, avait fait 27 blessés, dont deux graves et trois journalistes. Avant d’être conduit à l’hôpital, il a été porté en détention, comme un trophée de chasse, malgré la gravité de son état, alors qu’une balle métallique l’a frappé à la tête. Ses funérailles à Jérusalem le lundi suivant donnent lieu à une nouvelle attaque israélienne, causant 13 nouveaux blessés, dont un certain Nader al-Sharif, qui a la mâchoire fracassée et perd un œil.

Dimanche 15, Daoud al-Zubaidi (43 ans) succombe à son tour aux blessures au ventre subies deux jours plus tôt, lors d’un des raids quasi quotidiens sur Jénine. Peu avant sa mort, il est décrété en état d’arrestation et Israël refuse de restituer le corps. Son destin s’est scellé le 13 au matin, quand l’armée envahit une nouvelle fois le camp de réfugiés, haut lieu de la résistance palestinienne. Objectif : s’emparer de Mahmoud et Anas al-Dabai, du Jihad Islamique. L’occupant a « mis le paquet » : pendant quatre heures sous le feu d’obus perforants, la maison familiale d’Al-Dabai s’enflamme et cinq autres maisons sont endommagées.

Détail atroce : « Un adolescent tenait dans ses mains un chiot pétrifié après avoir été sauvé des flammes, tandis qu’un autre (chiot) avait brûlé vif dans la maison »*.

Partout dans le camp, occupants et résistants échangent des tirs nourris pendant plusieurs heures. Parmi les résistants, treize sont blessés, dont Ahmad Hosni (14 ans), Youssef Al-Qaisi et Majd Turkman (17 ans tous les deux). Outre Daoud, Hamza Abed est grièvement atteint. L’occupant peut triompher : les frères Al-Dabai sont finalement emportés dans ses geôles.Ex-combattant du Fatah, Daoud était le frère de Zakari Zubaidi, l’un des évadés de l’an dernier. Il a lui-même passé douze ans en prison. Sa mère et un autre frère ont été tués par l’occupant en 2002**. 

Le dernier défi de Shirine 

Fidèle à sa réputation macabre, le vendredi 13 a vu se déchaîner la violence de l’occupant. A la première heure, ses troupes se déploient à Jérusalem autour de l’hôpital français où est conservé le corps de Shirine. Des dizaines de checkpoints parsèment le trajet jusqu’à l’église catholique où doit avoir lieu la cérémonie avant l’inhumation dans le cimetière chrétien du mont Sion. L’occupant n’a autorisé que la participation de quelques membres de la famille proche. Drapeaux et autres symboles palestiniens sont interdits. Une consigne surréaliste, évidemment ignorée par les centaines de personnes rassemblées dans la cour de l’hôpital. Vers 13h50, des agents des renseignements et des dizaines de policiers lourdement armés, à pied et à cheval, barrent l’entrée de l’hôpital et agressent civils et journalistes. A peine le cercueil sorti de l’hôpital pour être porté à pied par la famille en deuil, les policiers exigent qu’il soit déposé pour être transporté anonymement en voiture. Bien évidemment, la famille refuse, sur quoi la police attaque la foule endeuillée, l’arrose de balles métalliques et matraque les porteurs du cercueil, à deux doigts de le faire tomber. Finalement le cercueil est embarqué dans un véhicule mais la police continue à s’acharner, arrête plusieurs fois le convoi pour arracher les drapeaux palestiniens, brise les vitres… Même Anton, frère unique de la victime, n’est pas autorisé à l’accompagner ! Arrivés à l’église catholique, la police charge encore une fois la foule, arrache drapeaux, photos et pancartes. Le dernier voyage de Shirine s’achève au milieu des checkpoints destinés à empêcher la foule d’approcher du cimetière. Sans succès, puisque des dizaines de milliers de personnes en deuil ont pu rendre hommage à la défunte.

Bilan des crimes israéliens en Palestine occupée du 12 au 18 mai

Au prix de 33 blessés et 14 embastillé-e-s… 

Colonisation au bulldozer 

D’autres habitants de Cisjordanie ont été blessés à l’occasion de 74 manifestations pacifiques, impitoyablement réprimées. Pour ne citer que les mineurs :- Le 12, un jeune (anonyme) à Qalandia, hospitalisé à Ramallah.- Le 13, un autre jeune blessé par balle métallique à Kafr Qaddoum.- Le 15, à l’entrée nord d’Al-Bireh, lors d’une commémoration de la Nakba (le grand nettoyage ethnique de 1948), deux enfants de 14 ans figurent parmi les 21 blessés : Tamer Jaber et Wadih Nassif.- Le 17 sur l’esplanade des mosquées, encore un jeune blessé : Majd Abed Hammoud.

En même temps, la colonisation progresse.

Elle prend la forme de maisons démolies ou « auto-démolies » (on oblige le propriétaire à détruire son propre bien sous la menace d’une lourde amende) : on en compte cinq cette semaine à Jérusalem ou près d’Hébron.

De confiscation de terres : 4 hectares à l’ouest de Bethléhem ou encore un demi-hectare à Bani Na’im, près d’Hébron, pourtant en zone A.

De nivellement de terres palestiniennes à grand renfort de bulldozer en vue de constructions coloniales futures comme dans le camp de Shu’fat à Jérusalem Est.

De destructions d’équipements agricoles tels qu’un réservoir d’eau pluviale au nord de Jéricho, des étables, et même un simple poulailler.  Décidément, Israël ne néglige rien pour rendre la vie des Palestiniens impossible. Mais ils sont toujours là !* Source : Charlotte Recoquillon, L’Humanité.**

Source : Middle East Eye. Compilé par Philippe G. pour CAPJPO-Europalestine à partir du Palestinian Centre for Human Rights (PCHR) https://pchrgaza.org/en/, du Palestinian Monitoring Group (PMG): http://www.nad.ps/ et de www.en.wikipedia.org.

CAPJPO-Europalestine

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