Pour la première fois, la parité existe en termes de nombre de Juifs et d’Arabes vivant entre la mer Méditerranée et le Jourdain., a annoncé le directeur du Bureau central des statistiques de l’Autorité palestinienne, le Dr Ula Awad.
Chaque groupe compte environ 7 millions de personnes, soutient-elle. Parmi les Palestiniens, quelque 3,2 millions vivent en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, 2,1 millions dans la bande de Gaza, et en Israël, il y a 1,7 million de citoyens arabes.
« La question démographique a toujours été une définition centrale du mouvement sioniste, qui cherchait à faire venir les Juifs du monde entier, et à forger un État souverain dans lequel il constitue la majorité », écrit le Dr Michael Milshtein dans Haaretz.
« Le débat démographique est devenu le cœur du discours politico-stratégique sur l’avenir d’Israël, et il reste irrésolu à ce jour, à la fois parce que les Israéliens ne peuvent s’entendre ni sur la question des frontières d’Israël, ni sur le futur statut juridique des Palestiniens dans les territoires. Les partisans de la séparation continuent de mettre en garde contre une fusion croissante d’Israël et des territoires, qui pourrait signifier la perte de la majorité juive et l’émergence d’une version moyen-orientale de la Rhodésie ou de l’Afrique du Sud.
L’intensification de cette discussion parmi les Palestiniens ces derniers temps indique également un retour aux racines du conflit. Le discours démographique parmi les Palestiniens est mené parallèlement au soutien croissant parmi eux à l’idée d’un seul État, après qu’ils aient désespéré de la possibilité de parvenir à un règlement politique. De nombreux Palestiniens voient le concept d’un État comme une opportunité de vaincre Israël de l’intérieur. Dans un premier temps, elle leur permettrait la réalisation de droits civiques et de gains matériels, sans qu’ils aient à abandonner leur identité ou leurs aspirations nationales ; et par la suite, cela entraînerait un changement dans le caractère du pays, notamment par le retour des réfugiés palestiniens.
Dans l’ensemble, conclut-il, le moment est venu pour un discours beaucoup plus profond, plus réaliste et plus approfondi d’être mené en Israël sur la question palestinienne.
Une clarification de la réalité démographique obligerait l’opinion israélienne à se confronter à ce que l’avenir présage et à ses implications, à affiner les alternatives stratégiques et à cerner les enjeux qui nécessitent des décisions historiques. «
Le Dr Michael Milshtein est directeur du Forum des études palestiniennes au Centre Moshe Dayan pour les études moyen-orientales et africaines de l’Université de Tel-Aviv .
Source Haaretz
CAPJPO-EuroPalestine
