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Le sort de Salah Hamouri suspendu à une décision française

C’est encore l’incertitude concernant le sort de l’avocat palestino-français Salah Hamouri, que le gouvernement israélien veut priver de son statut de résident de Jérusalem et expulser vers la France.

Pour être expulsé, que l’on sache, le pays d’accueil doit donner son autorisation, et la France n’a pas donné son accord pour le recevoir… que l’on sache ?

« Expulser le défenseur des droits humains Salah Hammouri constituerait un crime de guerre », estime Heba Morayef, directrice régionale d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

Le sort de Salah Hamouri suspendu à une décision française

« Le crime d’apartheid doit être inclus dans l’enquête de la CPI sur la situation en Palestine. Les autorités israéliennes doivent libérer Salah Hammouri, rétablir son statut de résident à Jérusalem et lui permettre de poursuivre son travail en faveur des droits humains sans crainte de représailles », écrit-elle.

« Salah a été transféré plus tôt dans la journée à la prison de Givon à Ramleh pour assister à son audience d’expulsion », indique l’association Addameer, qui défend les prisonniers palestiniens et avec laquelle Salah Hamouri travaillait. « L’avocat de la défense de Salah comprend que l’audience d’expulsion a eu lieu aujourd’hui ; cependant, ils n’ont pas été informés de l’heure ni du lieu et se sont vu refuser la permission de fournir à Salah une représentation légale. Le juge a refusé à M. Matthieu Clouvel Gervaiseau, Consul général de France à Tel-Aviv, l’accès à l’audience d’expulsion« , explique-t-on de même source

« Salah Hamouri a déjà passé neuf mois en détention administrative sans inculpation ni jugement cette année en représailles à sa campagne inlassable pour la fin de l’apartheid israélien conte les Palestiniens. Ces derniers plans ne sont pas seulement une tentative éhontée d’entraver le travail de Salah en matière de droits humains, ils sont aussi une expression de l’objectif politique à long terme des autorités israéliennes de réduire le nombre de Palestiniens à Jérusalem-Est. L’expulsion illégale des territoires palestiniens occupés constitue une grave violation de la quatrième Convention de Genève et un crime de guerre. La déportation effectuée pour maintenir un système d’apartheid constitue un crime contre l’humanité. Ces crimes relèvent tous de la compétence de la Cour pénale internationale, dont le Procureur a ouvert une enquête sur la situation en Palestine. Nous réitérons notre appel pour que le crime d’apartheid soit inclus dans cette enquête; Les autorités israéliennes doivent être tenues responsables« , affirme Amnesty International

Au cours des deux dernières décennies, Salah Hammouri a été confronté à de nombreux actes inhumains que les autorités israéliennes utilisent pour appliquer et maintenir leur système d’apartheid. Il a fait l’objet de détentions administratives prolongées à plusieurs reprises, ainsi que de harcèlement, de séparation familiale, de surveillance et de menaces constantes de révocation de résidence.

Son expulsion créerait un dangereux précédent, selon tous les commentateurs

Elle est basée sur un amendement à une loi de 2018 qui autorise le ministère israélien de l’Intérieur à expulser les résidents permanents, le statut juridique détenu par la plupart des Palestiniens de Jérusalem, s’il s’avère qu’ils ont « rompu » l’allégeance à l’État d’Israël.

Ceci est contraire au droit international : l’allégeance à la puissance occupante n’est pas exigée d’une population occupée. Selon la loi israélienne, les résidents palestiniens de Jérusalem-Est ne sont pas des citoyens israéliens et ne sont pas des résidents de Cisjordanie. Au lieu de cela, on leur accorde un « statut de résident permanent » fragile, qui leur permet de résider et de travailler dans la ville, et qui peut être révoqué pour un certain nombre de motifs discriminatoires », souligne Addameer .

Macron complice

« Vous n’avez rien fait de concret pour faire pression sur Israël », dénoncent de nombreux militants français s’adressant à Macron. « Israël vous humilie tous les jours et vous l’acceptez. Vous ne l’accepteriez d’aucun autre État », a tweeté le militant antiraciste Madjid Messaoudene à l’intention de l’administration Macron. « Si Salah Hamouri est expulsé, vous en porterez la responsabilité », a-t-il ajouté.

Macron recevant avec les honneurs Yair Lapid, premier ministre israélien pendant la détention « administrative » de Salah Hamouri

Expulser « le défenseur des droits Salah Hammouri de sa Jérusalem natale serait une escalade sismique dans les efforts d’Israël pour expulser les Palestiniens et [une] attaque totale contre la société civile palestinienne », a tweeté Omar Shakir, directeur Israël et Palestine de Human Rights Watch. Jeudi, exhortant Macron à faire pression sur Israël. Shakir a noté qu’Addameer, l’employeur de Hammouri, est l’un des nombreux groupes palestiniens de défense des droits de l’homme qu’Israël prétend avoir interdits en tant qu’organisations « terroristes », et qu’il a violemment attaqué au cours de l’année dernière. En tant que telle, la situation d’Hammouri « incarne la lutte des défenseurs des droits palestiniens contre l’apartheid », a ajouté Shakir.

Des appels similaires ont été lancés par de nombreux autres défenseurs des droits humains.

Banderole visible vendredi Porte de Vincennes à Paris

Mais si Macron, qui ne manque aucune occasion d’exprimer son soutien à Israël – niant même sa perpétration du crime d’apartheid face à des preuves accablantes – agira, reste à voir.

« Ce n’est guère un signe encourageant que l’ambassade de France à Tel-Aviv ait récemment célébré l’arrivée du distributeur français Carrefour en Israël. Plus tôt cette année, Carrefour a annoncé qu’il apporterait ses produits en Israël en partenariat avec des entreprises israéliennes profondément impliquées dans la colonisation illégale des terres palestiniennes occupées. Alors que la France prétend s’opposer aux colonies israéliennes et à d’autres abus, elle a été plus qu’heureuse de voir des entreprises françaises s’enrichir de leur complicité dans des crimes de guerre contre des Palestiniens, même s’ils sont également citoyens français », fait remarquer de son côté Electronic Intifada.

CAPJPO-EuroPalestine