Header Boycott Israël

L’arrestation d’un militant palestinien jugée illégale, par le tribunal de Berlin

Les militants de Berlin marquent une victoire après qu’un tribunal a rejeté les charges retenues contre l’un de leurs membres accusé d’avoir manifesté « illégalement » en faveur des droits des Palestiniens, rapporte Ali Abuminah dans un article d’Electronic Intifada

« Nous célébrons l’abandon des accusations absurdes contre l’un de nos camarades et appelons à la même chose pour tous ceux qui sont détenus », a déclaré le Bund juif, un groupe antifasciste de gauche.

L'arrestation d'un militant palestinien jugée illégale, par le tribunal de Berlin
« Pas d’interdiction contre les manifs sur la Nakba »

« L’interdiction honteuse de commémoration et de manifestation lors de la dernière journée de la Nakba a marqué une nouvelle étape dans la criminalisation des Palestiniens et de la solidarité avec la Palestine en Allemagne sous le couvert de « lutte contre l’antisémitisme », a ajouté le groupe.

Le militant juif du Bund fait partie d’une vingtaine de personnes, dont des Palestiniens, qui risquent des amendes et des poursuites judiciaires pour avoir enfreint l’interdiction de la police de toute manifestation publique de soutien aux droits des Palestiniens le 15 mai de l’année dernière et aux alentours de cette date, qui commémore le jour de la Nakba.

C’est le jour où les Palestiniens rappellent le nettoyage ethnique de la Palestine en 1948, lorsque 800 000 Palestiniens ont été expulsés ou ont fui leurs maisons lors de l’assaut des milices coloniales sionistes soutenues par les Britanniquesl.

Répression policière

Le 15 mai dernier, la police de Berlin a parcouru les rues pour attaquer, harceler et arrêter toute personne soupçonnée de soutenir les droits des Palestiniens, que ce soit en portant un foulard palestinien traditionnel ou en tenant un drapeau. De nombreux passants ont été embarqués par la répression.

« Le tribunal a considéré l’arrestation comme illégale en raison de l’interdiction de manifester pour la Nakba et a donc clôturé l’affaire de manière indépendante », a déclaré Ahmed Abed, l’avocat représentant les militants, à The Electronic Intifada. Mais il a averti que la décision annoncée jeudi ne couvre que ce cas individuel et n’empêche pas nécessairement les autorités berlinoises d’émettre de nouvelles restrictions à la liberté d’expression. C’est pourquoi les militants ont lancé une campagne contre les futures interdictions. Ils collectent également des fonds en ligne pour aider à payer les frais juridiques et autres liés aux affaires existantes : https://www.nakba-ban.org/donate/

Lors de l’audience de jeudi, des militants se sont rassemblés devant le palais de justice de Berlin pour dénoncer l’hypocrisie allemande. Alors que toute interdiction de la liberté d’expression devrait provoquer l’indignation dans un pays qui prétend être une démocratie, le Bund juif a noté la situation particulièrement flagrante en Allemagne où le soutien inconditionnel à Israël – même s’il commet des atrocités contre les Palestiniens – est considéré par les élites comme une expiation pour l’Holocauste. « Au nom de la ‘culture du souvenir’, l’Allemagne interdit aux Palestiniens de faire le deuil de la Nakba », a déclaré le Bund juif. « Le simple fait de mentionner la Palestine ou même de hisser un drapeau palestinien est immédiatement présenté comme potentiellement antisémite ».

Pendant ce temps, explique le groupe, « les Allemands blancs, de Weimar à Neukölln, membres d’organisations antisémites connues, dont certains sont les successeurs mêmes du parti nazi, se voient accorder un plus grand « droit à la liberté d’opinion » que les Palestiniens dénonçant l’horreur mondialement reconnue de la Nakba. S’adressant aux Allemands, le Jewish Bund ajoute : « Poussé par le complexe de culpabilité pour les crimes de vos ancêtres, vous vous félicitez d’avoir fait taire les Palestiniens tout en ignorant la présence croissante des nazis parmi vos contemporains – comme c’est scandaleux, comme c’est hypocrite ».

Le Bund juif exige que les procureurs de Berlin abandonnent toutes les charges restantes « et se concentrent sur le problème longtemps ignoré de la complicité et de l’inaction de l’État contre les groupes racistes et antisémites ».

(Traduit par CAPJPO-EuroPalestine)

Source : The Electronic Intifada

CAPJPO-EuroPalestine