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Sabra, Chatila et Gaza : chasse aux sorcières contre le député David Guiraud

Pour avoir dénoncé à la tribune de l’Assemblée Nationale le génocide actuellement en cours à Gaza, et l’avoir comparé à celui de milliers de civils palestiniens des camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila (Beyrouth, Liban), en 1982, le député LFI David Guiraud est la cible depuis 48 heures d’une véritable chasse aux sorcières.

Sur dénonciation de plusieurs députés, dont l’agent israélien Meyer Habib, la justice aurait ainsi été saisie pour éventuellement engager des poursuites contre Guiraud, et ce, pour « apologie du terrorisme ».

Sabra, Chatila et Gaza : chasse aux sorcières contre le député David Guiraud

Les accusations portées contre Guiraud relèvent d’un pur négationnisme, car le massacre de milliers de civils palestiniens (jusqu’à 3.500 selon les estimations les plus hautes) les 16 et 17 septembre 1982, sous la direction de l’armée israélienne, est un fait historique incontestable et incontesté.

Au cours de ces deux journées sanglantes, des milices libanaises chrétiennes d’extrême-droite, les Phalanges, ont envahi ces deux camps de réfugiés et en ont massacré systématiquement les habitants sans défense. 

L’armée israélienne occupait à ce moment-là Beyrouth, et son état-major avait explicitement donné son accord aux Phalanges pour qu’elles commettent le carnage. 

David Guiraud, député du Nord (LFI)

Installés sur une hauteur dominant les camps, les chefs de l’armée, le général Rafaël Eytan et son ministre de la défense, le général Ariel Sharon (futur Premier ministre, soit dit en passant) avaient accédé à la demande des phalangistes d’éclairer les camps avec leurs projecteurs, histoire de faciliter le « travail » des tueurs.

Ceux-ci vont commettre des atrocités indicibles, que l’opinion publique internationale découvrira le 18 septembre avec l’entrée dans les camps des premiers témoins, dont des journalistes de la presse internationale.

La responsabilité israélienne dans la tuerie ne fait de doute pour absolument personne dès les premières heures suivant la macabre découverte. 

En Israël même, une foule estimée à l’époque à 400.000 personnes opposées à la poursuite de l’invasion du Liban exige des comptes. Cela conduira à la création d’une commission d’enquête, qui conclura, généreusement, à la responsabilité « indirecte » des chefs militaires, Ariel Sharon étant alors contraint de démissionner du gouvernement (avant d’y revenir sans soucis quelque temps plus tard). 

Si le « gros » de la tuerie a bien été perpétré par les miliciens fascistes libanais, une intervention directe de troupes israéliennes dans le massacre a également été évoquée ; en 2004, le journaliste Alain Ménargues, qui avait retardé la publication d’un livre pour protéger ses sources, pourra ainsi affirmer, sans être démenti, qu’une équipe des Sayeret Matkal, des soldats des forces spéciales israéliennes, avait elle aussi mis directement la main à la pâte, assassinant des dizaines de fonctionnaires civils de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP).

Et puis, l’Assemblée Générale des Nations-Unies, réunie 3 mois plus tard a New-York, vote par 123 voix pour, 0 contre et 22 abstentions, une résolution qualifiant la tuerie de « massacre à grande échelle », et même « d’acte de génocide ».

David Guiraud n’a donc rien inventé, si ce n’est qu’il a attribué à l’armée israélienne et non à ses protégés phalangistes les atrocités les plus spectaculaires (bébés mis dans un four, femmes éventrées…).

Et alors ? 41 ans plus tard, l’armée du régime d’apartheid opère, sans recourir à des supplétifs cette fois, de nouvelles opérations génocidaires contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza, avec un bilan encore très provisoire de 12.000 tués en date de dimanche soir, sans qu’aucune puissance, grande comme les États-Unis ou vaguement moyenne, comme la France de Macron, fasse rien pour arrêter la boucherie.

David Guiraud a eu mille fois raisons de dénoncer ces crimes. Il doit pouvoir bénéficier de tout notre soutien.

CAPJPO-EuroPalestine