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Combien d’Israéliens l’armée israélienne a-t-elle tué elle-même ?

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Les preuves s’accumulent sur l’importance, qui ne sera jamais exactement chiffrable, du nombre de civils israéliens tués par les tirs de l’armée israélienne elle-même lors de l’assaut du Hamas sur la zone frontière le 7 octobre dernier.

Combien d’Israéliens l’armée israélienne a-t-elle tué elle-même ?
Le site de la Rave Party, après le 7 octobre

On avait déjà, de source israélienne, le témoignage de la survivante Yasmine Porat, qui avait raconté comment les soldats de son pays avaient tiré de manière indiscriminée sur une maison où se trouvaient des combattants du Hamas et leurs prisonniers israéliens, jusqu’alors sains et saufs et correctement traités.

Exploitant des articles de sources israéliennes (le quotidien Haaretz) et états-unienne (la chaîne de télévision MSNBC), l’éditeur du site The Electronic Intifada, Ali Abuminah, apporte des éléments substantiels à la controverse.

Il rappelle au préalable que l’exagération maximale du bilan des victimes israéliennes du 7 octobre a été un élément-clé de la propagande du régime d’apartheid, permettant à celle-ci, relayée sans sourciller par les grands médias occidentaux, de présenter le Hamas comme l’exact équivalent des djihadistes de Daech, dont les atrocités, avérées, sont connues et reconnues dans le monde entier.

La fable morbide des « dizaines de bébés décapités », dans un kibboutz ne comptant que 400 habitants, a fait long feu, tout comme celle du « bébé cuit au four », tandis qu’on n’a toujours pas de preuve directe sur le viol de femmes juives par des assaillants palestiniens (ce qui ne suffit pas à dire qu’il n’y a pas eu de viols et autres crimes sexuels, prend soin de préciser Ali Abuminah). 

Quant à une photo censée montrer un véhicule des « terroristes » de Gaza  recevant leur juste châtiment, il a fallu des jours à Israël pour reconnaître qu’il s’agissait en fait d’une voiture libanaise, transportant une famille de civils, prise pour cible par l’armée israélienne 200 kilomètres plus au nord. Trois soeurs âgées de 14, 12 et 10 ans ont été tuées par ce tir, leur mère survivant grièvement blessée.

Un faux grossier de la propagande israélienne ; cette photo n’a pas été prise le 7 octobre à proximité de Gaza, mais au Liban le 6 novembre, après le tir d’un missile israélien sur une voiture de civils

Quid des « corps brûlés », autre élément très important du narratif israélien, et de sa médiatisation ?

Le quotidien Haaretz du samedi 18 novembre raconte, citant des sources policières, que les assaillants du Hamas (et, a fortiori, les non-combattants qui se sont engouffrés dans les brèches créées par les assaillants), n’avaient pas une connaissance préalable de la tenue du désormais tristement célèbre festival musical de la Rave Party Supernova à quelques kilomètres de la frontière.

Leur objectif principal était de s’emparer du siège de la « Division de Gaza » de l’armée d’occupation, tombée beaucoup plus facilement que ne l’avaient imaginé les stratèges du Hamas, au prix de dizaines de tués dans les rangs de « Tsahal » et d’un nombre inconnu de soldats emmenés comme prisonniers.

La Rave Party n’aurait été découverte qu’incidemment par les attaquants du Hamas, grâce au survol de la zone par ses aviateurs à bord de delta planes motorisés et de drones, information qui aurait été alors répercutée aux hommes au sol.

Que s’est il passé ensuite ? Côté israélien, on a présent la certitude que des hélicoptères de combat (24 au total ont participé aux opérations au cours de la journée du 7 octobre) sont rapidement arrivés sur zone, et qu’au moins dans un premier temps, certains de ces appareils ont engagé leur énorme puissance de feu (canons de 30 mm, missiles américains Hellfire…), contre tout ce qui bougeait ou avait l’air de bouger au sol.

C’est notamment sur ce site qu’ont été retrouvés, aux dires des dirigeants israéliens, un nombre significatif des corps brûlés de la sanglante journée.

Le porte-parole du gouvernement israélien, Mark Regev, a fait de ce point de vue, sans se rendre de la portée de son propos, un aveu de taille, à l’antenne de la chaîne de télévision MSNBC.

C’est lui qui a été le premier à annoncer la révision, à la baisse, du bilan total de tués israéliens, qui était d’environ 1.400 depuis un mois, à 1.200 maintenant.

« Nous avons fait une erreur d’estimation. Il y avait des corps brûlés dans un tel état que nous avons mis un certain temps à les identifier comme appartenant à des gens du Hamas, et non à des Israéliens. D’où ce bilan révisé à la baisse », a-t-il dit, parlant à la fois du bilan à la Rave Party et dans les kibboutz environnants. 

Mais Regev est resté discret sur l’importance des pertes militaires israéliennes, auxquels nos grands médias occidentaux, en bons relais de la propagande israélienne, n’accordent quasiment aucune attention. « Tsahal » est par définition invincible, n’est-ce-pas ?

Mais qui donc a brûlé ces 200 combattants du Hamas, étant admis qu’ils ne se sont pas brûlés tout seuls ? L’armée israélienne, forcément.

Et si l’armée israélienne est responsable, comme elle le revendique, de ces morts-ci, à qui imputer les corps de civils israéliens découverts eux aussi brûlés ? 

Sachant que le Hamas ne disposait que d’armes légères, capables de tuer par balles ou par explosion (avec des grenades, par exemple), alors qu’il est établi que l’armée israélienne a à la fois admis avoir tiré (y compris des missiles) de manière au moins un temps indiscriminée et « réussi » à produire 200 corps  calcinés de combattants du Hamas, force est d’admettre qu’elle a aussi contribué à brûler un certain nombre de civils israéliens. 

Il est très important de savoir que ces faits ont eu lieu AVANT que la première bombe israélienne ne tombe sur Gaza, au soir du 7 octobre.

Interrogé par le journaliste de MSNBC sur les morts civils palestiniens dans les bombardements de la bande de Gaza, Regev a répondu avec son habituel cynisme que c’était à cause du Hamas, qui se servait des civils comme boucliers humains. Du coup, l’armée « la plus morale du monde » ne pouvait empêcher qu’il y ait quelques victimes « collatérales ».

« Est-ce à dire que vous bombarderiez des maisons ou des écoles à l’intérieur d’Israël, si vous aviez préalablement déterminé que des terroristes du Hamas étaient dedans ? », a alors demandé le journaliste de MSNBC Mehdi Hassan. Regev n’a pas été capable de répondre à cette question particulièrement gênante pour son narratif, mais dont on sait que cela s’est vraiment passé le 7 octobre 2023 aux confins de la bande de Gaza, avant le début de l’opération génocidaire.

CAPJPO-EuroPalestine

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