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9 avril 1948, le massacre de Deir Yassin : c’était bien avant le 7 octobre 2023 !

Aujourd’hui marque le 76e « anniversaire » du massacre de Deir Yassin, lorsque des centaines de miliciens sionistes armés ont attaqué le village de Deir Yassin, à l’ouest de Jérusalem, tuant près de 250 civils palestiniens sur une population totale de 600 habitants., principalement des femmes, des enfants et des personnes âgées.

Un des épisodes les plus sanglants des massacres perpétrés par Israël entre décembre 1947 et mai 1948 pour vider la terre palestinienne d’un maximum de sa population (Nakba)

Des cas de viols, de mutilations et d’humiliations ont été documentés. Sur près de 70 massacres perpétrés lors de la Nakba de 1948, Deir Yassin allait devenir l’une de ces atrocités où presque tous les actes de criminalité de guerre se déchaînaient : meurtres, destructions, pillages, viols et déplacements.

L’histoire officielle d’Israël a reposé, depuis 1948, sur le mensonge consistant à dire que les 800.000 Palestiniens qui ont pris le chemin de l’exil et sont devenus des réfugiés seraient partis volontairement, à la demande des Etats arabes environnants. En réalité, l’expulsion, par tous les moyens, du maximum d’habitants non juifs de la Palestine, et la conquête du maximum de leurs territoires, fut un objectif constant du sionisme, aussi ancien que l’idée même, exprimée pour la première fois à la fin du XIXème siècle, de création d’un Etat juif en Palestine.

« Les Arabes doivent partir, mais nous avons besoin d’un moment favorable pour que cela arrive, par exemple une guerre », écrivait en 1937, dans une lettre à l’un de ses fils, le chef de file du mouvement sioniste et futur fondateur de l’Etat d’Israël, David Ben Gourion.

Mais comment les faire partir ? Par la terreur. En se livrant à des massacres, pour l’exemple, afin d’amener les Palestiniens à aller se réfugier ailleurs, à Gaza, au Liban, en Jordanie, en attendant la fin de la « guerre »….

Le 10 mars 1948, une dizaine de responsables réunis par David Ben Gourion approuvent les derniers détails de leur « plan D ». Il comporte la description de tous les villages de Palestine, avec des détails sur la manière d’attaquer militairement chacun d’entre eux, d’en chasser les habitants, et même d’exécuter sommairement des centaines d’hommes, considérés comme « suspects », dont des listes nominatives ont été soigneusement dressées. Le « plan D » est ensuite distribué, pour application immédiate, aux officiers des 12 brigades de la Haganah, l’armée juive, qui connaît à ce moment un développement fulgurant, tant en effectifs qu’en équipement moderne.

De la mi-mars au 15 mai 1948 — date programmée du départ du dernier soldat britannique de Palestine — se déroule alors, non pas comme le rabâche l’histoire officielle, la « première guerre israélo-arabe », mais la vaste opération de nettoyage ethnique lancée par une Haganah forte de 90.000 hommes, auxquels la résistance palestinienne ne saura opposer que quelques milliers de miliciens villageois à l’armement dérisoire.

Dès la fin du mois de mars, au moins trente villages arabes ont été rayés de la carte, selon le schéma : encerclement de la localité, rassemblement de la population, ordre donné de fuir, mise à l’écart des « suspects » et leur exécution immédiate. Après une phase de pillages et de violences diverses, suit la destruction de toutes les maisons jugées impropres à un habitat juif, voire du village entier, sur les ruines duquel seront édifiés des kibboutz et autres colonies juives.

Après les villages, les villes : successivement, les principales villes palestiniennes sont attaquées, à Jaffa, Nazareth, Tibériade, à Acre et à Haïfa, dont les habitants arabes sont contraints par milliers de fuir par la mer.

L’exode des Palestiniens, jetés sur les routes sans vivres, sans eau et sous un soleil de plomb, se transforme en marche de la mort pour des centaines d’enfants et de vieillards.

Lorsque s’achève cette première phase, au cours de laquelle les armées des pays arabes avoisinants ne sont pas encore intervenues, plus de 10.000 Palestiniens, dont une large majorité de civils désarmés, ont été tués par les forces sionistes, et 300.000 au moins ont été chassés.

Cela permettra au roi de Jordanie de s’emparer de la Cisjordanie et de la moitié de Jérusalem, à l’Egypte d’occuper la minuscule bande de Gaza encombrée de centaines de milliers de réfugiés palestiniens chassés par le nouvel Etat juif, et à celui-ci de s’agrandir au point d’occuper 78% du pays. Au plan territorial, cette situation restera dans l’ensemble figée jusqu’en 1967.

CAPJPO-Europalestine