Le concert que devait diriger le chef d’orchestre d’origine israélienne Daniel Barenboïm mercredi à Ramallah a été annulé, ont annoncé dans l’après-midi des responsables palestiniens.
Ceux-ci ont précisé que les autorités israéliennes avaient tout simplement interdit au célèbre chef d’orchestre de se rendre en zone palestinienne, ce qui est le cas de Ramallah, même si les chars israéliens campent dans la ville.
Opposant déclaré au gouvernement d’Ariel Sharon, Daniel Barenboïm, qui dirige depuis une dizaine d’années le Staatsoper de Berlin, avait annoncé lundi l’événement, au cours d’une conférence de presse à Jérusalem.
« Si on accepte l’idée qu’il y aura un jour un Etat palestinien et une solution au conflit, je ne vois pas pourquoi il faut attendre les hommes politiques pour développer les liens culturels notamment », avait-il déclaré.
L’annonce de l’annulation est intervenue alors qu’Israël a conduit des attaques de plus en plus meurtrières contre Gaza et la Cisjordanie. Prétexte invoqué pour l’escalade menée par l’une des armées les plus puissantes du monde : la « sophistication croissante » (un terme repris sans sourciller par de nombreux médias) des moyens employés par les combattants palestiniens, en l’occurrence un tir aveugle de roquettes Kassam-2, qui avait blessé 3 enfants en Israël la veille.
L’armée israélienne a aussi blessé des enfants mercredi, comme presque tous les jours maintenant : à Silhat al-Baher, un village de Cisjordanie, le maire a déclaré que Tsahal avait ouvert le feu sur des enfants à l’entrée de l’école, blessant quatre d’entre eux, dont deux étaient mercredi dans un état critique. Une porte-parole de l’armée israélienne a dit que des coups de feu avaient été tirés en direction d’une jeep de soldats israéliens, et que ceux-ci « n’avaient fait que répliquer ». Une version contestée par le maire du village, qui parle de tir délibéré.
