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UNE MANIFESTATION D’UNE AMPLEUR EXCEPTIONNELLE . ET MAINTENANT ?

Les manifestations de solidarité avec le peuple palestinien qui ont eu lieu hier en France, notamment à Paris, ont revêtu une ampleur exceptionnelle, et même historique, puisqu’il n’y a jamais eu dans notre pays autant de gens dans la rue pour se battre sur un événement se déroulant à l’étranger.
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Combien étions-nous dans la capitale ? D’après des comptages effectués par les nôtres pendant le cortège, pas moins de 80.000 personnes ont défilé pendant 4 heures au moins de la place Denfert-Rochereau à la place de la Bastille.

Ce succès a été obtenu malgré des annonces généralement très discrètes de la part des médias avant la manifestation, et avec une contribution modeste en provenance de celles des forces politiques et syndicales traditionnelles qui s’étaient jointes à l’appel (PC, Verts, extrême-gauche, CGT, une partie de la FSU notamment). .

Non, le gros des cortèges, hier, est venu d’une immense mobilisation de la société civile, où des milliers de jeunes ont rejoint leurs frères d’origine maghrébine déjà présents dans les cortèges antérieurs, où les aînés, dont certains n’étaient pas descendus dans la rue depuis des dizaines d’années, criaient eux aussi leur colère contre les crimes de Sharon et la passivité complice de l’Occident, et veillaient à éviter tout risque de débordement.

Pourtant, ce succès (et ceux de la province comme Lille, Marseille, ou encore Grenoble qui a manifesté pour la troisième fois en une semaine) a quelque chose d’un peu dérisoire tant la situation du peuple palestinien apparaît désespérée.

Au moment même où nos marchions dans Paris, la Palestine connaissait la journée la plus sanglante de son histoire récente, avec un nombre incalculable de morts à Djenine bombardée par les tanks et les hélicoptères d’Israël, et des tirs de blindés sur le réduit de Yasser Arafat à Ramallah.

Dans le même temps, Washington cédait encore plus de terrain à Ariel Sharon, laissant clairement des jours et des jours supplémentaires au général-boucher pour  » continuer son travail  » ; le général Colin Powell, ministre des Affaires étrangères de Bush, a ainsi différé jusqu’à vendredi au moins son arrivée à Tel-Aviv. Sans surprise, la vie de Yasser Arafat ne tient plus qu’à un fil, et son assassinat, si Sharon le décide dans les jours qui viennent, serait un coup majeur porté au peuple palestinien, quoi qu’on puisse penser par ailleurs de ce dirigeant.

Alors que faire pour apporter, ici, en France, une aide au peuple palestinien ? Continuer, en redoublant d’efforts car nous n’avons pas le choix. D’autres manifestations vont avoir lieu, mais en attendant, nous appelons chacun, dans son quartier, au bureau, dans les réunions électorales, à prendre la parole, à faire des propositions, à interpeller les médias et la classe politique. Une catastrophe est en train de se dérouler en temps réel, quasiment sous nos yeux, et aucun ne pourra dire  » Nous ne savions pas, nous ne pouvions rien faire « .

Si, on peut encore faire ; nos gouvernants, Jacques Chirac et Lionel Jospin, doivent décider d’aller tout de suite là-bas faire respecter les résolutions de la communauté internationale, et embarquer dans leurs avions tous ceux qui aspirent à nos prochains suffrages, de Laguiller à Madelin en passant par Chevènement, Hue, Bayrou ou encore Mamère.

Le temps presse. La semaine sera décisive.Nous devons continuer, dans cette situation humanitaire monstrueuse, à venir en aide par tous les moyens possible, au peuple palestinien et contribuer à imposer un réglement pacifique du conflit israélo-palestinien.

MANIF DE DIMANCHE : quelques uns parmi vous se sont posé la question d’être présents dimanche aux manifestations (à Paris en particulier) appelées par le CRIF, pour y apporter une contradiction pacifique.

Il s’agit de manifestations de soutien au gouvernement d’Israël, sous couvert de dénonciation de la série d’actes antisémites qui viennent d’avoir lieu en France.

Nous pensons pour notre part que c’est notre camp, et lui seul, qui mène le juste combat contre le racisme et l’antisémitisme, et des milliers d’entre nous ont crié hier « Juifs, Arabes, tous contre Sharon ».

Laissons donc ceux qui vont défiler aujourd’hui en faveur du gouvernement israélien, sous des étendards souillés du sang des victimes de Sharon et consorts, face à leurs responsabilités: devant le peuple palestinien, devant l’Histoire.