On dira ce qu’on voudra de l’armée israélienne, mais la présence à sa tête d’Amir Peretz, le leader du parti travailliste, y apporte désormais cette touche indéfinissable d’humanité chère aux adorateurs « de gauche » des forces d’occupation.
Il a ainsi fallu la réunion d’un comité spécial de l’armée, sous la présidence de Peretz lui-même, pour décider de la prise en charge financière des soins médicaux d’une enfant palestinienne de trois ans, très grièvement blessée à Gaza par un courageux tir de missile israélien.
La petite Mariya Aman et d’autres membres de sa famille ont été touchés, il y a quinze jours, dans une opération d’assassinat « ciblé », visant un militant du Djijad Islamique. Ce dernier a été tué, comme ont été tués trois civils palestiniens à bord d’un véhicule circulant derrière celui du militant du Djihad Islamique : la mère de Mariya, sa grand-mère, et son frère.
Mariya a été admise dans un hôpital israélien, celui de Sheba à Tel Hashomer, où elle est complètement paralysée et sous respiration artificielle. Sa tante, elle aussi blessée dans l’opération ordonnée par le même Amir Peretz, est hospitalisée à Ichilov (Tel-Aviv).
Ce n’est cependant que sur interpellation publique, et pressante, de l’association des Médecins pour les Droits de l’Homme (Physicians for Human Rights) que le ministère israélien de la guerre a accepté d’examiner le cas financier de Mariya (mais apparemment pas celui de sa tante, d’après ce que l’on peut apprendre à la lecture du Haaretz).
Physicians for Human Rights a en effet révélé que si Mariya avait été jusqu’à présent traitée dans un hôpital israélien, c’était uniquement contre paiement comptant, et que les sommes que l’Autorité Palestinienne (elle-même rendue exsangue par le blocus israélien) avait réussi à transférer à l’hôpital pour son cas sont désormais épuisées !
Rien là que de très normal, dira-t-on, puisque la loi israélienne a consacré, depuis maintenant plus d’un an, l’impunité de l’armée israélienne pour ce qu’elle fait aux Palestiniens, allant jusqu’à interdire aux victimes tout recours en responsabilité civile. Ce n’est donc pas à l’armée de payer la « sécu » israélienne, et la petite étrangère n’a qu’à demander aux siens !
Magnanime, le bourreau au grand cœur Amir Peretz a déclaré qu’il allait examiner avec soin une autre requête de Physicians for Human Rights, pour qu’il autorise le seul rescapé de la famille Aman, le père, à se rendre au chevet de son enfant à l’hôpital.
Colombe aux ailes tâchées de sang, Peretz s’est aussi distingué, cette semaine, en donnant son feu vert à la construction d’une nouvelle colonie dans la Vallée du Jourdain, c’est-à-dire dans l’est de la Cisjordanie : d’un point de vue territorial, cette initiative constitue l’infraction la plus spectaculaire à la « Feuille de Route », que même Ariel Sharon s’était abstenu de faire pour ne pas mettre excessivement dans l’embarras son allié américain.
Par CAPJPO-EuroPalestine
