Le jour même où la presse annonçait que Sarkozy ferait preuve de « clémence » à l’égard des enfants dont les parents se trouvaient en France sans papiers, notre ministre de l’intérieur envoyait la police chercher deux enfants dans une maternelle du Mans. Des méthodes dans la droite ligne des propos tenus par Alain Finkielkraut qui, on s’en souvient, s’était étonné –dans une interview à Haaretz en novembre dernier– que l’on accepte de scolariser ces enfants en France.
Des policiers sont venus chercher mardi matin dans une école maternelle du Mans deux frères kurdes de 3 ans et demi et 6 ans, avant de les mettre dans un avion avec leur mère qui avait fait une demande d’asile politique en France.
Dans sa chasse aux enfants sans-papiers, digne des périodes les plus noires de notre histoire, Nicolas Sarkozy a annoncé mardi que 800 enfants (sur 15 000) seraient autorisés à rester en France, à condition qu’ils répondent à trois critères : qu’ils soient nés en France, scolariés en France et… qu’ils ne parlent pas d’autre langue que le Français.
Malheur à ceux dont les parents auront chanté des berceuses dans leur langue maternelle ! Le bi-linguisme se voit ainsi interdit à ces enfants, seulement. Une mesure à peine croyable, dénoncée par la FCPE (première fédération de parents d’élèves en France) qui « apporte son soutien à toutes les personnes qui protégeront, par tous les moyens, ces enfants en danger ».
Mais qui d’autre a protesté devant une telle sortie, parmi nos philosophes, politiques et journalistes ?
De la part de Ségolène Royal, rien d’étonnant certes, étant donné ses affinités « sécuritaires » avec l’ensemble
de l’extrême-droite.
Mais tous les autres (ne parlons pas de Finkielkraut qui a s’est exprimé en avant-première sur le sujet et qui a été aussitôt félicité par Sarkozy pour des « propos faisant honneur à l’intelligence française ») ? Les Kouchner, Badinter, DSK, Simone Veil, BHL et autres chantres de la république universelle, laïque, démocratique, de l’égalité (pas trop quand même), et de la liberté (surtout celle de caricaturer), où sont-ils passés, eux qui sont au premier rang quand il s’agit de rappeler les horreurs du Vel d’Hiv ?
Elle est belle cette France. Les tenants du « choc des civilisations » qui trouvent normal qu’on affame le peuple palestinien et que l’on déporte les enfants d' »immigrés non choisis » qui auraient le malheur de parler autre chose que le Français. Qu’ils osent venir nous réclamer nos voix pour gouverner en notre nom !
CAPJPO-EuroPalestine
