L’ambassade de France aux Etats-Unis a annulé au dernier moment une cérémonie destinée à promouvoir un livre d’histoire dénonçant le sinistre Commissaire aux Affaires Juives du régime de Vichy, Louis Darquier de Pellepoix, qui joua un rôle-clé dans le fichage puis la déportation des Juifs vers les camps de la mort.
Pourtant, les services culturels de l’ambassade avaient dans un premier temps salué en termes élogieux le livre «Mauvaise foi » de l’écrivaine Carman Callil, le qualifiant même de chef d’oeuvre, rapporte l’agence Reuters.
Mais Carmen Callil, dans une post-face, a osé évoquer la situation des Juifs dans le monde, et elle a écrit quelques mots sur la situation en Israël et en Palestine.
« Ce qui m’a angoissé, tout au long de mon travail de recherche sur Darquier, c’est de me retrouver si proche des Juifs de France et de la terreur sans recours qu’ils avaient endurée, et d’un autre côté de penser à ce que les Juifs d’Israël font aujourd’hui subir au peuple palestinien », y écrit-elle. « Comme le reste de l’humanité, les Juifs d’Israël ‘oublient’ les Palestiniens ; tout le monde oublie ; toutes les nations oublient ».
Des officines sionistes ont alors rapidement multiplié les pressions, sur l’ambassade de France, pour qu’elle retire son soutien à la soirée de lancement du livre à New-York.
Dans un email, obtenu par l’agence Reuters, l’ambassade indique à la maison d’édition Random House qu’elle a décidé d’annuler sa participation. « Bien que l’ambassade de France ait effectivement envisagé de participer au lancement d’un travail qui explore les heures les plus noires de l’histoire de France, elle ne peut endosser l’opinion pêrsonnelle de l’auteur, exposée dans la post-face de l’ouvrage ».
« L’attaché culturel de l’ambassade avait lu mon livre, et il avait été particulièrement enthousiaste », a commenté à Reuters Carmen Callil, fondatrice des éditions féministes Virago Press, et actuellement responsable de la maison d’édition Chatto i Windus.
L’ambassade a reculé « après avoir reçu une série de lettres de Juifs fondamentalistes. Des gens qui pensent qu’on ne peut rien dire des Juifs dès lors que ce ne sont pas des compliments à 100% », ajoute-t-elle, tout en défendant le contenu de sa post-face.
« Je voudrais qu’on sache tirer les leçons du passé afin que des événements aussi terribles ne puissent pas se répéter. Si vous opprimez des peuples, ils vous haïront, et je ne veux pas qu’Israël soit haï », commente-t-elle.
L’éditeur, Random House, a de son côté affiché son entière solidarité avec Carmen Callil et son oeuvre.
Par CAPJPO-EuroPalestine