Netanyahou = Lieberman, nous explique le NouvelObs, que l’on ne saurait contredire sur ce point. Et ce premier ministre israélien d’extrême-droite sera en France cette semaine apprend-on, notamment à Toulouse pour aller à l’école juive où plusieurs personnes ont été assassinées par Merah. L’AFPS et d’autres associations appellent à un rassemblement mercredi 31 octobre à 18 H 30 Place de l’Opéra (M° Opéra).
Article publié par Marianne :
Ancien chef d’état-major de l’armée israélienne, reconverti en leader (très droitier et peut-être provisoire) du parti centriste Kadima, Shaul Mofaz n’est pas coutumier des sorties tonitruantes. Et voilà, que dans une sainte colère, il vient d’agonir le premier ministre Netanyahou lui reprochant, d’une formule, d’avoir trahi la démocratie israélienne, les principes du sionisme et les valeurs du judaisme. Rien que ça !
On peut entendre le coup de gueule de Mofaz. À quelques semaines des élections législatives anticipées — qu’il remportera sans doute et sans grandes difficultés — le chef du gouvernement vient en effet d’annoncer une quasi fusion entre son parti, le Likoud (le grand parti de la droite nationaliste) et Israel Beiteinou, un parti d’extrême-droite, xénophobe et raciste dirigé par le russophone ministre des affaires étrangères, Avidgor Lieberman. Les démocrates israéliens, de droite comme de gauche, sont encore sous le coup de cette décision apparement incompréhensible. En apparence seulement…
Car, en effet, d’un strict point de vue arithmétique et électoral, Netanyahou ne semble pas avoir besoin de Lieberman et de ses séides, de leurs violences verbales, de leurs provocations continuelles envers les Palestiniens, y compris les plus modérés d’entre eux, les mieux disposés à des concessions politiques et territoriales. Le Likoud pourrait notamment s’appuyer sur le parti sepharado-orthodoxe Shass, moins délirant qu’Israel Beitenou sur les solutions à apporter au conflit avec les Palestiniens et le monde arabe. Netanyahou aurait pu également revenir vers Mofaz le centriste, ce qui aurait donné un signe politique fort. Rien de cela. À droite, à droite toute, à l’extrême-droite même, sans l’ombre d’une hésitation.
L’explication ? Netanyahou est sincère; Netanyahou se sent proche de Lieberman; Netanyahou n’est pas un ultra-libéral de droite; Netanyahou vient ainsi nous rappeler qu’il fait à lui tout seul une douteuse synthèse entre le libéralisme le plus exacerbé (détruire l’état providence jusqu’au trognon) et une vision ultra-droitière de la société israélienne (rappelons que Liebermann, non plus son allié mais son complice, a proné à de nombreuses reprises de « chasser » les Palestiniens des territoires occupés !).
L’Israël modéré, bien sûr qu’il existe même s’il ne trouve toujours pas un cadre politique pour s’exprimer, va-t-il réagir à cette horreur politico-idéologique? Ce sera évidemment l’enjeu majeur de la campagne électorale qui s’annonce. Nous y reviendrons, cela va de soi.
Maurice Szafran – Marianne
http://www.marianne.net/Le-vrai-visage-de-Netanyahou_a223872.html
CAPJPO-EuroPalestine