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La Tunisie reprend avec éclat son soutien au peuple palestinien

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Le président de la République Tunisienne Moncef Marzouki a enterré avec fermeté les années de collaboration du régime Ben Ali avec Israël, dans son discours d’ouverture de la Conférence internationale de soutien aux prisonniers palestiniens, qui vient de se tenir à Tunis.


Plusieurs centaines de délégués venus de trente pays, et notamment de Palestine occupée, ont participé aux travaux ouverts samedi par Moncef Marzouki.

Marzouki a tout d’abord martelé, que la « normalisation » avec l’Etat d’Israël, en vogue du temps de Ben Ali, ne risquait plus, dans la Tunisie d’après la révolution, d’être à l’ordre du jour tant qu’Israël bafouera les droits les plus élémentaires du peuple palestinien.

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(Le président tunisien, Moncef Marzouki)

« Vous n’obtiendrez pas la paix par la reddition du peuple palestinien, vous ne l’aurez pas non plus en poursuivant votre politique de guerre », a-t-il dit, à l’adresse des dirigeants israéliens, sous le regard attentif de la dizaine d’ex-prisonniers Palestiniens invités d’honneur de la conférence.

Saluant la résistance du peuple palestinien, « qui a été le premier à donner des leçons au peuple tunisien en matière révolutionnaire », Moncef Marzouki a ensuite assuré l’engagement de son pays –qui avait accueilli la résistance palestinienne en exil au cours des années 1980- à poursuivre son soutien : pour la libération des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants torturés dans les prisons de l’occupant, pour tous les Palestiniens enfin, auxquels « nos installations, nos hôpitaux et nos universités sont grand ouverts ».

Autre « star » de la conférence, le leader du mouvement islamique des Palestiniens d’Israël, Cheikh Raed Salah, survivant de la tuerie du Mavi Marmara en 2010 (les commandos de tueurs israéliens avaient manifestement pour consigne de l’abattre à bord du navire pris d’assaut, mais ils s’étaient trompés de cible, et ont tué un citoyen turc ressemblant physiquement au Cheikh).

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Raed Salah a d’abord rappelé que sa propre ville, Jérusalem, avait une part d’héritage tunisien, à travers le célèbre ancien « Quartier des Maghrébins » de la vielle ville, sauvagement détruit par l’armée israélienne dans les jours suivant la conquête militaire de Jérusalem en juin 1967.

Il a rendu hommage, comme tous les membres de la délégation palestinienne, à l’hospitalité que le gouvernement tunisien, sous la présidence de Habib Bourguiba, avait accordée à la résistance palestinienne quand celle-ci, assaillie par l’armée israélienne en 1982 à Beyrouth, avait été contrainte de quitter le Liban.

Une solidarité pour laquelle les Tunisiens ont payé un lourd tribut au terrorisme d’Etat israélien, a rappelé Raed Salah, à l’occasion d’un déplacement à Hammam Chatt, dans la banlieue de Tunis, où l’aviation israélienne avait perpétré un raid sanglant en 1985, faisant plus de 80 morts, Palestiniens et Tunisiens confondus.

La conférence a également permis d’entendre la voix des ex-prisonniers : tous ceux qui étaient présents à Tunis venaient de la bande de Gaza. Il s’agit d’hommes âgés d’une cinquantaine d’années en moyenne, qui ont été libérés l’an dernier dans le cadre de l’échange avec le prisonnier de guerre israélien Gilad Shalit.

Ces hommes, entrés pour la plupart dans la résistance alors qu’ils étaient encore adolescents lors de la « première Intifada » à partir de 1987-1988, ont pour la plupart enduré de très longues peines, de 20, 25 voire 30 ans dans les prisons israéliennes (auxquelles se sont ajoutées, pour certains d’entre eux, des années d’incarcération dans les prisons de « l’Autorité Palestinienne »).

Le déplacement à Tunis représentait pour eux la première sortie de la bande de Gaza depuis leur libération des prisons israéliennes.

Le public de la conférence, comptant une proportion importante de jeunes militants de l’Association Tunisienne de Soutien à la Palestine, a écouté avec attention et émotion les récits de ces survivants de l’enfer.

Tous ont compris, à travers les travaux de la conférence, à quel point la prison est un élément central du processus israélien de destruction de tout un peuple, notamment quand un orateur a rappelé que depuis 1967, ce sont pas moins de 700.000 Palestiniens –de sexe masculin, dans une large majorité des cas- qui sont passés par la case prison. Un nombre à mettre en regard avec une population totale inférieure à 5 millions d’habitants dans les territoires palestiniens occupés !

Les visages et les corps des ex-prisonniers présents à Tunis portent la trace des épreuves subies, en violation du droit international et particulièrement des Conventions de Genève, qui interdisent à une puissance occupante de transférer ses prisonniers sur son propre territoire.

Sans parler des privations de soins généralisées, qui font qu’aujourd’hui au moins 1.200 prisonniers palestiniens souffrent d’une ou plusieurs pathologies sévères non prises en charge ; ou des expérimentations, à leur insu, de médicaments encore en phase de recherche. Situation dénoncée à la tribune par le Dr Mustapha Barghouti, député et président de la Société Médicale Palestinienne, venu de Cisjordanie.

Les ex-prisonniers avec lesquels nous avons échangé, que ce soit Mohammad El Hassani (26 ans de détention), Mohammad Abou Jalal (21 ans de détention) ou Omar Shallah (6 ans de détention israélienne + 5 ans de détention « Autorité Palestinienne ») sont marqués par les épreuves. Ils estiment néanmoins qu’ils n’ont pas d’autre choix que de continuer à résister.
Le message, pensons-nous, a été reçu « 5 sur 5 » par l’ensemble des participants à la conférence.

La présence française à la conférence de Tunis y était assurée par un délégué du site info-palestine.net, et un autre de notre association, CAPJPO-EuroPalestine.

CAPJPO-EuroPalestine

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