Quarante-cinq membres de la communauté des « Hébreux noirs israélites », installés en Israël depuis plus de 20 ans pour certains, nés dans le pays pour d’autres, viennent de recevoir une obligation de quitter le territoire dans les 60 jours, annonce lundi le quotidien Haaretz.
La décision du ministère de l’Intérieur intervient alors que ces personnes étaient en pleines démarches pour obtenir le statut de résident permanent, qui leur a jusqu’à présent été dénié.
Les « Hébreux noirs israélites » ont pour origine un groupe religieux d’Afro-Américains, considérant qu’ils sont des « enfants d’Israël », originaires des Hébreux décrits dans la Bible. Conduit par un ex-chrétien américain nommé Ben Ammi Ben-Israel, un premier groupe d’émigrants était arrivé dans les années 1960, où les autorités leur avaient permis de s’installer dans le désert du Negev, à Dimona, à proximité du centre d’activités nucléaires dans le sud d’Israël.
Aujourd’hui, les « Hébreux noirs » forment une communauté de 3.000 personnes environ, principalement à Dimona devenue entretemps une véritable ville. En échange d’une loyauté sans faille à l’égard de l’Etat, beaucoup ont fini par recevoir un permis de résidence permanente, et une poignée -des gens ayant servi dans l’armée, notamment- ont même accédé à la citoyenneté.
Mais à la différence de centaines de milliers d’émigrants blancs d’origines et de convictions religieuses diverses , eux ne sont pas reconnus comme « juifs ». D’où la précarité de leur situation.
« Je ne comprends pas pourquoi on nous fait cela. Je suis née ici, j’ai grandi ici et je n’ai aucun autre endroit où aller dans le monde. Pourquoi devrais-je partir ? s’indigne Yelital Herkles, 22 ans, dont les parents sont comme elle des sans papiers de longue date.
CAPJPO-EuroPalestine
