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« La toile carcérale », jeudi 7 octobre à la Librairie Résistances

La Librairie Résistances aura le plaisir d’accueillir jeudi 7 octobre, à 19 heures, Stéphanie Latte Abdallah, pour la présentation de « La toile carcérale, une histoire de l’enfermement en Palestine ».

Fruit de plus de 350 entretiens et de l’exploitation de multiples archives et autres documents institutionnels, cet ouvrage permet de comprendre en quoi et comment le système pénal mis en place par l’occupant israélien est un mode de contrôle généralisé de la population palestinienne.

Tout y passe dans ce livre, de manière détaillée, à commencer par l’ampleur des incarcérations. Quand on sait que depuis 1967, quelque 40% des hommes sont passés par la case prison, on saisit à quel point cela irradie l’ensemble de la société palestinienne, où le « Dedans » (les détenus) et le « Dehors » sont en interaction constante.

Mounadil Infiyat et Ayham Kamamji, deux des six évadés de Gilboa

Mais le système, c’est aussi la lourdeur extrême des condamnations prononcées le plus souvent par des tribunaux militaires, dans un système où les remises de peines pour les prisonniers politiques sont inexistantes ; la torture, bien sûr, pratiquée par les interrogateurs des services secrets (le « Shabak », également connu sous son ancien nom « Shin Bet ») qui maintient une présence à l’intérieur même des établissements pénitentiaires ; la sévérité du régime quotidien, notamment en ce qui concerne les visites et communications téléphoniques avec la famille, a fortiori lorsque les condamnés sont détenus –en violation du droit international–, sur le territoire israélien, dont l’entrée est interdite à de vastes secteurs de la population de la Cisjordanie (et à tout habitant de la bande de Gaza).

Pour autant, ce régime n’a pas réussi à briser la résistance des prisonniers. Dans des pages passionnantes, Stéphanie Latte Abdallah raconte comment les militants de chacun des partis politiques (principalement Fatah, Hamas, FPLP, Djihad Islamique) parviennent à se structurer à l’intérieur des prisons, les vétérans prenant en charge les nouveaux arrivants, le plus souvent des jeunes peu politisés, et à instaurer un mode de vie fondé sur le collectif et l’entraide. Elle montre comment les avancées obtenues dans tel ou tel domaine (alimentation, correspondance, regroupements par affinités…) l’ont toujours été à travers des actions collectives, les grèves de la faim en particulier.

Enfin, l’auteure pointe la honteuse collaboration (en Cisjordanie) de l’Autorité Palestinienne dont les « services de sécurité » livrent sans vergogne des résistants à la répression israélienne, quand ils n’incarcèrent pas des prisonniers à peine libérés par l’occupant.

A l’heure où les prisonniers palestiniens sont particulièrement nombreux et réprimés, Israël, chantre de la « sécurité » (pour lui-même uniquement) ne se remettant pas de l’affront infligé par l’évasion spectaculaire de six détenus politiques d’une des ses prisons de haute sécurité, le livre de Stéphanie Latte Abdallah est particulièrement bienvenu.

Et pour bien soutenir la cause des Palestiniens, il est important de savoir précisément comment les Palestiniens emprisonnés résistent à l’oppression de l’occupant.

Retenez la date du jeudi 7 octobre à 19 H ! Venez nombreux et faites passer ce rendez-vous autour de vous !

LIBRAIRIE RÉSISTANCES, 4 VILLA COMPOINT 75017 – PARIS (M° Guy-Môquet ou Brochant, ligne 13 ; bus 31, arrêt « Davy-Moines)

CAPJPO-EuroPalestine