Plus de 2 000 Palestiniens d’Israël ont défilé jeudi dans une mer de drapeaux palestiniens pour commémorer la Journée de la Terre dans la ville de Sakhnin, dans le nord d’Israël., là où ont été assassinés six manifestants non armés par l’occupant israélien en 1976 lors de la grève générale contre les expropriations massives de terres.
Dirigée par de jeunes hommes à cheval, la marche a fait une boucle à travers la ville de Galilée jusqu’au cimetière. Là, des gerbes ont été déposées devant le monument en pierre qui rend hommage aux 6 victimes;
Bien que le Comité supérieur de surveillance arabe ait pris pour politique de ne défiler qu’avec des drapeaux palestiniens au mépris de la répression du ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir, la police est restée à l’extérieur de l’entrée de la ville, souligne Haaretz
« La marche annuelle intervient alors que les citoyens arabes d’Israël ont choisi de rester à l’écart des manifestations de masse qui ont balayé le pays contre la refonte judiciaire du gouvernement Netanyahou. Le chef du Comité supérieur de surveillance arabe, Mohammad Barakeh, a salué l’importance du mouvement de protestation contre la refonte judiciaire dans la lutte contre le « fascisme », mais il a souligné que les Palestiniens « n’ont pas vu la justice de la Cour suprême depuis 75 ans », ajoute le quotidien israélien.
L’événement a également réuni d’autres personnalités politiques, dont le chef du parti Balad Sami Abu Shehadeh, le président de Hadash Ayman Odeh et son collègue du parti Ofer Cassif, qui était l’un des quelque 100 Israéliens juifs qui ont manifesté pour montrer leur solidarité.
« Les Palestiniens ont été la victime ultime de la politique de tous les gouvernements israéliens », a déclaré Cassif à Haaretz, « mais le danger est encore plus grand maintenant ». Selon lui, ce qui a conduit un nombre relativement important de Juifs israéliens à se joindre à la marche de cette année, c’est la récente promesse du Premier ministre Netanyahou à Ben-Gvir de créer une milice privée. « On sait qui seront les premières victimes de ces milices », a déclaré Cassif. « Et bien sûr, ils cibleront également les manifestants, et en fait tout dissident. Nous sommes confrontés à une véritable menace fasciste, et je pense que cela a conduit de nombreux Juifs à venir ici aujourd’hui, en plus grand nombre que l’an dernier ».
Selon Barakeh, la convergence de la Marche du Jour de la Terre et du mouvement national de protestation contre le coup d’État judiciaire de Benjamin Netanyahou représente une opportunité pour les Israéliens de se poser ce qu’il décrit comme des « questions centrales de la démocratie ». « Il ne peut y avoir de démocratie avec l’occupation de millions de personnes. Il ne peut y avoir de démocratie avec la loi de l’État-nation », dit-il, faisant référence à la Loi qui ne reconnait des droits qu’aux juifs en Israel et que la Haute Cour de Justice d’Israël a jugée constitutionnelle en 2021.
« Bien sûr, je n’imagine pas que les membres de centre-droit de l’opposition toucheront à ces questions fondamentales, mais il ne fait aucun doute que le mouvement de protestation est l’occasion de soulever ces questions critiques sur la démocratie », dit-il. Dans ses remarques finales, Barakeh a pris un « engagement envers la patrie et le peuple palestinien à Jérusalem, en Cisjordanie, à Gaza et dans la diaspora… Nous resterons et l’occupation disparaîtra. Nous resterons et le racisme disparaîtra. «
A Gaza aussi des milliers de Palestiniens ont manifesté aux grilles du camp de concentration, et les Israéliens venus jusqu’à leur rencontre ont été abondamment gazés parles forces d’occupation.
Source : Haaretz
CAPJPO-EuroPalestine
