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PALAIS DES SPORTS : LA CORRESPONDANCE CAPJPO/DELANOE

Voici une copie de l’échange de lettres intervenu depuis dimanche entre la Coordination des Appels pour une Paix Juste au Proche-Orient (CAPJPO) et le Maire de Paris Bertrand Delanoë, à propos de la tenue annoncée d’une soirée « En l’honneur de Tsahal », le 18 mars au Palais des Sports de Paris.

CAPJPO
16, bis rue d’Odessa
75014 – Paris

Paris, le 10 mars 2002

Monsieur le Maire,

Nous nous permettons d’attirer votre attention sur la programmation indécente à Paris d’une « Soirée en l’Honneur de Tsahal », l’armée israélienne, annoncée pour le lundi 18 mars à 20 H au Palais des Sports.

L’Association pour le Bien-être du Soldat Israélien (ABSI) promet dans son invitation la présence de « la troupe musicale de Tsahal », ainsi que celles du chef d’Etat-Major de la marine israélienne, Yedidia Yaari et de la vice-Ministre de la Défense israélienne, Dalin Rabin-Philosoph.

Toujours à Paris, une initiative de « Soutien inconditionnel à Israël » est programmée pour le 14 mars au Zénith, avec intervention en direct, par satellite, d’Ariel Sharon lui-même »

Est-il possible, Monsieur le Maire, qu’à l’heure où l’armée israélienne interdit le concert de Daniel Barenbaüm à Ramallah et prend pour cible les personnels médicaux palestiniens et les ambulances du Croissant Rouge, en violation flagrante des Conventions de Genève, se tiennent à Paris de telles manifestation à la gloire d’une armée d’occupation et de ses crimes ?

Au nom des 2.500 signataires de l’Appel « Pour une Paix Juste et Immédiate au Proche-Orient », nous vous demandons solennellement, Monsieur Bertrand Delanoë, d’intervenir afin que la Mairie de Paris ne couvre pas de honte l’ensemble des Parisiens en autorisant ces réjouissances et en créant un tel précédent.

Veuillez recevoir, Monsieur le Maire, l’expression de nos salutations distinguées.


Lettre du Maire de Paris

Paris, le 14 mars 2002

« Madame, Monsieur

« J’ai bien reçu votre courrier collectif en date du 10 mars : avant de vous apporter les précisions nécessaires, je tenais à vous dire que je partage votre inquiétude sur la situation que vit actuellement le Proche Orient, et qui voit deux peuples dramatiquement confrontés aux effets quotidiens de la violence, de la peur et de l’irrationnel. Ma solidarité avec ces deux peuples est totale et je l’exprime régulièrement dans mes échanges avec les représentants de l’un ou de l’autre. Face à ce conflit interminable, chacun ressent à la fois douleur et incrédulité : les images atroces qu’il révèle, les espoirs sans cesse anéantis par des actes issus de l’obscurantisme, la souffrance infligée à des civils innocents, ne peuvent que susciter l’indignation. Dans ce contexte particulièrement grave, je comprends donc pleinement l’émotion que vous exprimez et je respecte vos convictions.

« Sur le fond, il me semble utile de porter à votre connaissance les éléments suivants :
tant pour l’événement prévu le 14 mars au Zénith, que pour la manifestation organisée le 18 mars au Palais des Sports (et programmée depuis octobre dernier), je vous précise que l’avis du maire de Paris n’a pas été sollicité car aucune règle ne le prévoit.
Une fois encore, j’ai conscience, dans le climat international actuel, des interrogations qu’à pu faire naître dans la capitale de tels rendez-vous, et j’espère donc avoir contribué à vous informer utilement sur le point précis dont vous m’avez saisi.

« Comme vous, je forme le vœu – mes prises de position publiques en ont toujours attesté – que le désir de paix, le discernement et la tolérance puissent venir à bout du drame qui frappe au Proche Orient, pour aboutir à la cohabitation pacifique entre deux Etats libres et indépendants.

« Convaincu que nous partageons cet espoir essentiel, je vous prie de croire Madame, Monsieur, en l’expression de ma sincère considération.
Bien à vous,
Bertrand Delanoë »