Malgré une nouvelle résolution des Nations-Unies exigeant cette fois « un retrait immédiat » de l’armée israélienne des villes palestiniennes, l’administration américaine a clairement signifié à Ariel Sharon qu’il disposait d’un minimum de plusieurs jours pour poursuivre ses opérations militaires.
En effet, le Secrétaire d’Etat américain Colin Powell a annoncé vendredi qu’il se rendrait au Proche-Orient, mais il ne partira pas avant lundi, pour arriver sur place le lendemain, compte tenu du décalage horaire.
Les commentateurs de la presse israélienne, qui rendent compte de nouveaux refus d’Ariel Sharon opposés aux demandes américaines et onusiennes (l’Union européenne et ses composanets passant carrément sous la table … et y restant), observent que ce délai pourrait notamment être mis à profit par l’armée israélienne pour assassiner Yasser Arafat. C’est clairement ce qu’écrit le spécialiste des « affaires arabes » du quotidien Haaretz.
La volonté israélienne de détruire complètement l’Autorité Palestinienne s’est manifestée de manière plus accentuée dans la nuit de vendredi à samedi, avec l’annonce de l’arrestation du ministre palestinien chargé de l’information Yasser Abed Rabo, un homme symbolisant les négociations avec Israël et le « processus d’Oslo ».
Et puis, si Ariel Sharon a fini par autoriser l’émissaire américain Anthony Zinni à rencontrer Yasser Arafat à Ramallah vendredi, c’est en tant que messager de ses propres exigences : Zinni a en effet exigé d’Arafat qu’il lui livre des hommes désignés par Israël. Et l’Américain a accepté de se faire l’huissier de Sharon, sans succès d’ailleurs.
Enfin, un bilan -incomplet du fait du blocus total imposé par l’armée – des victimes palestiniennes de la nouvelle réoccupation des zones dites « autonomes » faisait état vendredi matin d’une centaine de tués, dont de nombreux civils. S’y ajoutent les destructions systématiques, les pillages, et des exécutions sommaires dont le nombre est inconnu, et plus d’un millier d’arrestations.
