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LETTRE ADRESSEE A DOMINIQUE STRAUSS-KAHN, DEPUTE DU VAL D’OISE PAR LE COMITE PALESTINE/FRANCE/ISRAEL CONTRE L’OCCUPATION

Sarcelles, le 16/04/02.

Monsieur Dominique STRAUSS-KHAN

Député du Val D’oise


Fortement choqué par l’inertie des gouvernements européens qui, au-delà des discours et des déclarations d’intention, refusent de prendre leurs responsabilités de façon efficace face à l’occupation illégale des territoires palestiniens et face à la politique de terreur menée par le gouvernement israélien  » d’unité nationale « , politique qui connaît en ce moment une recrudescence de violence inouïe, j’ai décidé de m’adresser à vous. Aujourd’hui il ne suffit plus de formuler des demandes, fussent-elles justifiées, il faut avoir des exigences et prendre toutes les mesures contraignantes nécessaires.

De par vos fonctions électives, vous êtes le représentant des citoyens de votre ville, de votre circonscription, de votre département auprès des instances dans lesquelles vous siégez. De par votre engagement politique, vous avez voix au chapitre dans les instances politiques qui participent à la vie de la cite. Si, certes, la politique étrangère de la France ne se décide pas à l’échelon local, le système démocratique dans lequel nous vivons devrait permettre toutefois à chaque citoyen de donner son avis et d’influer, même modestement, sur les orientations définies.

Aujourd’hui, il y a urgence à agir pour la Paix au Moyen-Orient, tant pour les enfants israéliens que pour les enfants palestiniens, tant pour ces peuples eux-mêmes que pour ceux de la région, tant par pragmatisme que pour la défense d’une éthique basée sur le respect des droits de I’Homme.

Dans un Etat de droit, la loi est l’instrument qui, fixant les droits et les devoirs de chacun, permet la mise en pratique, pour tous, des valeurs démocratiquement définies. A sa création , I’ONU était censée agir de même, se basant sur les droits fondamentaux des peuples, au premier rang desquels leur droit à disposer d’eux-mêmes.

L’existence même d’Israël fut l’émanation d’une décision de l’ONU, avec son pendant : la création d’un Etat palestinien. Depuis des années, I’ONU multiplie des résolutions exigeant d’Israël le respect du droit international, notamment l’évacuation des territoires occupés par Israël, la création d’un Etat palestinien et le droit au retour pour les réfugiés palestiniens. Depuis des années, Israël piétine allègrement le droit international aux yeux de tous sans qu’aucune mesure contraignante ne soit prise à son encontre.

II est illusoire, dangereux et suicidaire de penser qu’il puisse y avoir la paix sans la justice.

Par son immobilisme, la communauté internationale a laissé un pays en coloniser un autre et y exercer une répression féroce, ne faisant pas I’ombre d’un geste pour rétablir cet autre peuple dans son droit, ne faisant pas I’ombre d’un geste pour I’empêcher de sombrer dans un désespoir sans fond, au contraire, demandant toujours plus d’efforts, de  » preuves de bonne conduite  » à la victime.

L’Europe porte une lourde responsabilité dans ce qui est aujourd’hui une véritable catastrophe.

Profondément attaché à la défense des droits de I’Homme ainsi qu’a I’indépendance de la France, je ne peux me satisfaire que la politique étrangère de notre pays soit en grand partie muselée par celle des Etats-Unis.

La France peut et doit agir :

– En suspendant immédiatement, et de manière unilatérale si besoin, toute coopération militaire, économique, scientifique et technique avec Israël, qui s’est délibérément placé en dehors du droit international (ce qui n’exclut pas, parallèlement, un travail dans le même sens au sein des instances européennes et onusiennes).

– En demandant de toute urgence une nouvelle réunion des Hautes Parties Contractantes à la IV° Convention de Genève afin de prendre immédiatement les sanctions légales nécessaires à son respect par Israël, conformément à l’article 1. Celui-ci fait en effet OBLIGATION à TOUS et à CHACUN des Etats signataires  » de la respecter et de la faire respecter en toutes circonstances « . Les Hautes Parties Contractantes ayant déjà listé très précisément bon nombre de crimes de guerre et violations diverses commis par Israël dans les territoires occupés palestiniens, notre pays se trouve donc aujourd’hui, du fait de son immobilisme, en terme d’action, dans une situation de non-respect des principes de la IV° Convention de Genève.

II y a bien la une responsabilité nationale.

Aujourd’hui, la presse est expulsée des territoires palestiniens ou se fait tirer dessus par I’armée, tout comme les volontaires civils pacifistes qui se voient contraints de prendre des risques démesurés pour tenter de sauver quelques vies et pour interpeller les politiques. Les civils Palestiniens vivent sans eau, sans électricité, sans aucune possibilité de soin. Les lieux de cultes sont attaques. Le réseau téléphonique est détruit dans bien des endroits, les liaisons Internet sont désormais très difficiles, voire impossibles. Quels terribles Sabra et Chatila Sharon est-il encore en train de préparer en l’absence de tout témoin et dans I’assourdissant silence de la communauté internationale ? Oserons-nous dire, comme il y a vingt ans (ou plus de 50 ans …)  » nous ne savions pas  » ?

J’espère donc pouvoir compter sur vous pour soulever un peu de ce voile de silence et contribuer à ce que la France passe des déclarations, fussent-elles justes, aux actes.

Restant à votre disposition, je souhaite que vous me teniez informé des démarches que vous entreprendrez, je souhaite que vous accordiez à notre comité une audience à travers laquelle nous voulons porter à votre connaissance notre but , les moyens que nous voulons utiliser pour aboutir à ce but et les actions que nous voulons entreprendre avec pour réaliser nos projets, comme je souhaite aussi que vous nous accordiez votre aide afin d’obtenier une salle à Sarcelles pour réaliser notre soirée de solidarité avec la palestine et pour une paix juste et durable .

Veuillez agréer l’expression de mes sentiments distingues.

Pour le comité le président

Rochdi SEDDIKI