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LA PRESSE ISRAELIENNE APPELLE AU BOYCOTT D’AIR FRANCE

La presse israélienne se déchaîne contre Air France, après qu’un pilote ait rappelé aux passagers du vol Paris-Tel Aviv qu’ils arrivaient  » à destination, c’est-à-dire en Israël et Palestine « .


Du fait de la destruction, par Israël, des maigres installations aéroportuaires dont était dotée l’Autorité Palestinienne à Gaza, le pilote d’Air France n’a fait qu’énoncer une vérité élémentaire : la Palestine est entièrement bouclée, et pour s’y rendre par avion, on est le plus souvent contraint d’utiliser l’aéroport de Lod-Ben Gourion.

Mais pour l’idéologie négationniste (sinon de la Palestine, du moins du droit des Palestiniens) qui domine aujourd’hui en Israël, dire cela, c’est encore trop, et la presse locale reflète bien cet état d’esprit.

Voici quelques extraits de journaux israéliens sur le sujet (tirés de la revue de presse confectionnée par les services de l’ambassade de France à Tel-Aviv) :

 » Un boycott s’organise contre la compagnie Air France / Arié Egozi (Yediot Aharonoth, p.17, 8/07/2002)

Un boycott s’organise en Israël contre la compagnie aérienne française Air France suite à un incident survenu il y a quelques jours à l’aéroport Ben-Gourion. Le pilote français avait alors cru bon d’annoncer aux passagers :  » Nous allons atterrir dans quelques instants en Palestine « . (NOTE : en réalité, le pilote avait dit  » Israël-Palestine « , mais le journaliste Arié Egozi a censuré ce qui ne lui plaisait pas)
Avi Merom, PDG d’une société de produits pour hôtels et compagnies aériennes a fait savoir qu’il diffuserait un courrier électronique à tous les hommes d’affaires israéliens en leur demandant de boycotter la compagnie française. Les hommes d’affaires qui ont l’habitude de voyager avec Air France ont déclaré hier qu’ils feraient tout pour boycotter la compagnie.
Dans le monde du transport aérien israélien, on voit l’incident d’un très mauvais œil.  » Il existe chez Air France des gens qui ne portent pas Israël dans leur cœur et cela se ressent assez souvent. Il faut absolument faire quelque chose, on ne peut passer cela sous silence « , a fait savoir un responsable du secteur. La compagnie Air France a présenté ses excuses au ministère des Transports israélien « .
 » Le ministère des transports israélien demande des éclaircissements à la compagnie Air France / Zohar Blumenkrantz Haaretz, p.4 7/07/2002

Le ministère des transports israélien a annoncé hier qu’il entendait demander des éclaircissements à la compagnie aérienne française Air France suite aux propos  » fâcheux  » de l’un des pilotes de la ligne Paris/Tel-Aviv. Selon les passagers, le pilote aurait annoncé, une heure avant l’atterrissage à l’aéroport de Ben-Gourion en Israël, que leur destination finale était la Palestine.
Cette annonce a suscité la colère des passagers qui en sont presque venus aux mains avec les membres de l’équipage. Les passagers ont déposé plainte auprès du directeur de service de l’aéroport Ben-Gourion. L’affaire n’a pu être examinée par la police car l’avion de la compagnie française a immédiatement décollé après son atterrissage. La direction d’Air France a indiqué au ministère des Transports israélien que l’affaire serait examinée  »
 » Un steward français annonce avant l’atterrissage en Israël :  » Bienvenue en Palestine  » / Ami Ettinger, Menahem Rahat ( Maariv, p.8 , 7/07/2002)

Le ministre des Transport, Ephraïm Snéh, a demandé aux autorités aéroportuaires israéliennes de se pencher sur l’affaire qui a suscité la colère des passagers de la ligne Paris/Tel-Aviv de la compagnie Air France. Peu avant l’atterrissage, l’un des stewards a en effet annoncé aux passagers la  » bienvenue en Israël et en Palestine « . (NOTE : ici la citation est exacte, mais le titre de l’article, lui, est trompeur)

 » Il s’agit d’un incident grave. Nous avons demandé à Air France d’examiner l’affaire et de punir le responsable  » a indiqué hier Yerach Tal, le conseiller en communication du ministre des Transports israélien. Le steward a diffusé cette annonce une heure environ avant l’atterrissage en Israël et a suscité ainsi la colère des passagers. Après leur arrivée à l’aéroport de Ben-Gourion, ces passagers ont déposé plainte auprès de la police israélienne. La police a soumis le dossier au ministère des Affaires étrangères, car le steward n’est pas sorti de l’avion, et était donc considéré comme étant placé sous souveraineté française.
Le ministère des Transports israélien a fait savoir que la compagnie Air France avait présenté ses excuses au ministère et que les propos du steward ne reflétaient absolument pas les positions de la compagnie. Le député Likoud Avraham Hirschenzon a demandé à ce que le steward soit interdit d’entrée en Israël.

 » Prière d’attacher vos ceintures, nous allons atterrir en Palestine / Arié Egozi, Boaz Bismuth (éditorial du Yediot Aharonoth, p.11, 7/07/2002)

Les passagers du vol 1992 assurant la liaison Paris/Tel-Aviv n’en ont pas cru leurs oreilles lorsque le pilote a diffusé l’annonce suivante :  » Dans 40 minutes nous allons atterrir en Israël-Palestine « .
Cette simple phrase du pilote, Ivan Blak, a fait éclater une dispute dans l’appareil.
 » Je me suis adressé à l’hôtesse en lui disant que c’est en Israël et non en Palestine que nous étions supposés atterrir. J’ai alors demandé à parler au pilote. Elle a refusé et a même menacé d’appeler la police après l’atterrissage. Je lui ai dis que c’est ce que j’espérais qu’elle fasse  » raconte Yossi Kidouchim, l’un des passagers du vol.
Immédiatement après l’atterrissage, certains passagers ont signé une pétition pour protester conter les propos du pilote, mais ce dernier demeurait à l’intérieur de la cabine, et l’un des stewards veillait soigneusement à ce qu’aucun passager n’y fasse irruption.  » C’est comme s’ils craignaient qu’une émeute n’éclate  » poursuit Kidouchim.

Un peu plus tard, les passagers ont déposé plainte auprès des autorités aéroportuaires, mais celle-ci ont fait savoir qu’elles soumettraient l’affaire au ministère des Transports. Nous n’avons pas réussi à obtenir de réaction du pilote, mais à en croire ses collègues, il a été surpris de la réaction des passagers.  » L’annonce était destinée aux passagers arabes à bord de l’appareil. J’ai tout simplement voulu faire preuve de sympathie envers eux  » a-t-il expliqué.
La Compagnie Air France a présenté ses excuses au ministère des Transports israélien et a indiqué que les propos du pilote ne reflétaient en aucun cas le positions de la compagnie. Dans les bureaux d’Air France à Paris, on voit cette affaire d’un très mauvais œil.  » Tout ce que nous souhaitons, c’est donner le meilleur service à nos passagers  » a-t-on indiqué.  » le pilote a voulu être équitable avec tout le monde et a entraîné un tollé « .
Depuis l’attentat du Dolphinarium, la compagnie française a modifié ses vols, et ses appareils décollent dorénavant immédiatement vers Paris après leur atterrissage en Israël. La ligne Paris/Tel-Aviv est considérée comme une ligne  » à risques  » et par le passé, des hôtesses de la compagnie ont même refusé de se rendre en Israël en raison du contexte actuel.
 » Ce n’est pas de la pluie, on nous crache dessus / Ben Caspit (Maariv, supplément politique, p.7, 08/07/2002)

Il est temps d’arrêter de rester les bras croisés et de rendre la monnaie de leur pièce à Air France, Alitalia, l’université de Manchester et d’autres.
(…) Cela s’est passé la semaine dernière, lorsqu’un steward d’Air France a annoncé  » bienvenue en Palestine  » lors de l’atterrissage à l’aéroport israélien de Ben Gourion, du nom du fondateur de l’Etat juif il y a 54 ans. Et que s’est -il passé ? Une bagarre dans l’avion, un article dans le journal. Air France continuera ses vols depuis Israël et vers la France, tout comme Alitalia. Donnez à un Israélien une réduction de quelques dizaines de dollars, ou des horaires confortables, et il oubliera tout. Les humiliations, les vexations, le mépris.
( Le journaliste décrit ensuite une mésaventure qui lui était survenue avec Alitalia).(…)
Il est temps d’arrêter de rester les bras croisés. Si l’université de Manchester met fin au travail de deux professeurs israéliens dans son journal en raison de leurs  » origines israéliennes « , les étudiants israéliens doivent arrêter d’y étudier ou d’étudier dans ses annexes. Il est temps de cesser d’emprunter Air France ou Alitalia, et de préférer El Al.
De manière générale, nous sommes en guerre, notre économie s’effondre, et il convient de préférer, quoi qu’il en soit, la production locale israélienne. Il ne s’agit pas de la gauche ou de la droite, des religieux ou des laïcs, d’ashkénazes ou de sépharades. Nous vivons tous ici, gagnons notre vie ici et essayons de survivre. C’est ce qu’auraient fait les Américains ou les Britanniques, peut-être même les Français et les Italiens dans une situation identique  »